24/04/2019
Témoignage pour un petit ange, mort noyé à Lovagny, dans les Gorges du Fier, le lundi de Pâques.



Lorsque le jeune a été remonté, l'hélicoptère ne pouvait se poser où se trouvaient les Secours. Alors ces derniers sont tous remontés en haut, le plus vite possible, grimpant des pentes très glissantes puis l'escalier menant à la route, afin de rejoindre l'hélicoptère. Là, ils ont tout tenté pour ramener à la vie l'enfant, puis ils l'ont emmené à l'Hôpital d'Annecy.
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C'est quoi la mort ? Selon moi, rien qu'un passage par lequel chaque être humain va passer. Toi, cher enfant, tu y es. Personne ne peut en faire l'expérience s'il n'est mort et ... celui qui est vivant ne peut dire qu'il est mort. Pourtant des personnes ont témoigné qu'elles ont traversé la mort et sont revenues, en expériences de NDE, pour dire qu'il existe un autre monde, d'amour et de lumière. Ils disent tous qu'ils reviennent sur terre pour deux choses primordiales : Aimer et Apprendre.
Mais un parent qui doit protéger son enfant, comment fait-il lorsque son petit lui échappe et que la mort le prend à lui ?
Il ne peut que souffrir, s'en vouloir dans toutes les cellules de son corps et ne plus s'autoriser de plaisirs.
Puis, au fil du temps, il comprend qu'il faut accepter l'inacceptable et offrir la vie de son enfant comme un don de soleil explosé, dont la lumière arrive jusqu'à nos vies et l'inonde.
Mais vous, vous la maman de ce garçon, comment allez-vous vivre cette terrible épreuve... Murée dans le silence, étourdie de colère envers le destin, envahie de souvenirs obsédants ou bien combattante pour votre fils aimé en votre coeur, combattante pour vos autres enfants ? Je pense très fort à vous, votre mari et vous, ainsi qu'à toute votre famille.

16:23 Écrit par chloe38 dans Comment survivre au pire / Résilience, Survivre au décès d'un enfant | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lovagny, drame, enfant, noyade, gorges, fier, annecy, accident, chute, sauvetage, héros, courage, parent, deuil, perte, chagrin, mort, décès, colère, résilience, absence, vivre, après, après-vie, monde, ailleurs, lumière, ange, humanité, solidarité, secours, premiers secours, hélicoptère, danger, froid, force, saut, famille, condoléances, hommage, pompiers, samu, gendarmerie, rapidité, réanimation, témoignage, femme, plonger, peur | Facebook | |
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20/02/2016
Mon appel au 115 et ma proposition au Préfet de trouver des familles d'hébergement pour les sans abris et les enfants qui dorment dehors dans notre région grenobloise.
Bonjour à tous et toutes,
Il y a quelques jours, j'ai été très sensible à l'appel du Directeur du 115 dans les médias sur Grenoble, Jean-Marie Delmas, avec cet appel terrible de sa part disant qu'il existe environ quatre-vingt enfants grenoblois dormant dehors avec leurs parents et qu'il manque environ neuf cent places dans l'Isère pour héberger des personnes sans domicile.
Voir un article décrivant cet appel déchirant :
https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/pauvrete-80-enfants-dorment-dehors-chaque-nuit-en-isere-1453277355
J'ai essayé, à la suite de cet appel, de communiquer avec le directeur d'une des associations oeuvrant beaucoup pour les sans-abris sur Grenoble, lui demandant pourquoi ne faisait-on pas appel à des particuliers pouvant héberger ces personnes, avec une somme modique donnée mensuellement pour couvrir les frais (nourriture, frais divers, eau, etc)... vu que l'argent existe, que les fonds ont été votés par l'État mais que les places d'hébergement n'existent pas.
Aujourd'hui, alors que je suis passée au Centre Ville, j'ai rencontré un jeune de l'Est, assis par terre, en train de mendier, avec un panneau disant qu'il était sans abri. Comme il ne bougeait plus et avait le visage caché sous sa capuche d'anorak, je suis allée le voir, je l'ai réveillé pour savoir s'il allait bien
. Je dois dire que nombre de personnes étaient passées devant
lui sans s'arrêter ni s'inquiéter de son état. Je me dis qu'il aurait pu être mort, c'était pareil !
Le monde s'affaire autour d'un homme à terre, mange, rit, parle, cause... sans s'émouvoir d'un être humain dont on ne sait pas s'il dort, s'il est mort ou s'il se sent mal.
J'ai parlé un peu avec lui. En fait, il a une tente dans la montagne, quelque part, mais il a froid la nuit. Il a demandé un lieu d'asile mais sans succès. Il a vingt ans. Il vient d'un lointain pays et mendie pour subsister.
J'ai donc appelé le 115. Une charmante dame m'a répondu. Elle m'a dit qu'il n'y avait plus de places d'hébergement et qu'il n'y aurait pas de maraudes ce soir. Elle m'a dit qu'il fallait rappeler tous les jours. J'ai rappelé le soir-même au 115 pour en savoir plus, discutant avec une autre dame, d'une gentillesse extrême.
J'ai donc demandé si une solution avait été trouvée pour les enfants qui dorment dehors, à la suite de l'appel de Jean-Marie Delmas. Non, aucune solution n'a été trouvée. Le Préfet ne donne des solutions que pour les femmes isolées avec des enfants de moins d'un an. Il existe aussi des propositions aux familles de prendre leurs enfants afin de s'en occuper et de les mettre en foyers d'hébergement, mais sans leurs parents. Quel parent aurait le coeur de laisser son enfant ? Aucune famille n'accepte cela, ce qui fait qu'en ce jour, des familles dorment dans des allées, sous des tentes, sur des paliers de portes d'entrée, dans des cages d'escaliers. Elle se cachent, elles survivent mais dans des conditions innommables.
La première dame m'ayant répondu au 115 m'a dit ces mots terribles : "Vous vous rendez compte, il y a des enfants de onze ans qui dorment dehors !!!!"
La dame du 115 que j'ai eu ce soir au téléphone m'a dit : "Répondre au 115 est de plus en plus difficile car on est obligés de répondre par la négative à de nombreux appels de détresse et c'est terrible. Alors, on réconforte au téléphone, on essaye d'aiguiller vers les maraudes, vers des associations, vers des centres d'accueil. On ne nous donne pas assez de places d'hébergement."
Puis j'ai trouvé cet article qui date déjà de décembre 2012 :
http://www.ledauphine.com/isere-sud/2012/12/27/au-115-c-est-de-plus-en-plus-insupportable
En fait, rien n'a changé depuis cet article, c'est de pire en pire.
Heureusement que la Croix-Rouge et Vinci-Codex, Samu Social de Grenoble, sont présents pour les maraudes et le soutien psychologique et physique, par l'apport de nourriture, d'écoute, de chaleur humaine et de couvertures.
Voici cet article de 2013 relatant leur action :
http://www.placegrenet.fr/2013/11/27/sans-abris-appel-samu-social-grenoblel/15878
Je vais aider ce jeune de vingt ans dont je vous ai parlé plus haut. Je vous en dirai plus dans un prochain article. Mais si en attendant, vous êtes une famille ou un particulier qui a envie d'héberger des personnes sans abris, faites-le moi savoir et nous pourrions créer un réseau d'entraide, avec un projet à proposer au Préfet, en proposant notre toit et notre nourriture mais en demandant une aide mensuelle afin de nous aider, car c'est souvent ceux qui ont le moins de moyens qui ouvrent leur porte, alors, vu que pour chaque personne dans la rue, il existe une aide financière mais qu'il n'y a pas de place pour elles, alors proposons autre chose, même si ce n'est qu'une proposition de cinq à dix euros par jour par personne hébergée
. Peut-être que cette proposition coûterait moins cher qu'une place en centre d'hébergement ou à l'hôtel.
Merci
de me contacter si cette idée vous intéresse afin que nous puissions organiser un réseau et une liste d'adresses de familles hébergeantes
.
Personnellement, j'ai déjà hébergé trois personnes d'origine étrangère mineures, placées chez moi par le Codase, Protection de l'Enfance, et je recevais une contribution pour chaque jour d'un montant couvrant les frais de nourriture et de logement, mais sans salaire. C'est cela qui devrait être fait pour trouver des familles d'hébergement et des toits pour éviter que des familles et des enfants dorment dehors, dans notre beau pays des Droits de l'Homme.
Voici mon email si vous souhaitez rejoindre ma proposition ou bien me donner des idées ou me proposer un échange d'idées : ac.laroche38@gmail.com
Chloé LAROCHE
21:57 Écrit par chloe38 dans Face à la crise | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : le 115, sans-abris, grenoble, hébergement, sdf, samu social, vinci codex, maraude, enfant dans la rue, solidarité, entraide, préfet, places centres hébergement, rue, dormir dehors, froid, hiver, familles d'accueil, jean-marie delmas, dauphiné libéré, france bleu isère, aide, fonds, accueil, drame, crise, étranger, hospitalité, coeur, amour, isère | Facebook | |
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01/12/2013
Hommage à Adélaïde, un an, retrouvée morte fin novembre sur la plage de Berck.
Hommage à Adélaïde
______________________ retrouvée fin novembre sur la plage de Berck.
Elle n'avait que quelques mois et s'appelait Adélaïde. Elle se trouvait dans la vague qui montait et là-bas, au loin, brillait un phare. Elle s'est noyée sans sa maman. Elle a crié et puis s'est tu.
Elle a regardé la lumière au loin et a laissé l'ombre derrière elle. Un ange est venu la chercher. Il était beau et avait de grandes ailes. Adélaïde s'est dit qu'elle ne serait plus seule dans le froid glacial, dans l'eau et dans la nuit.
L'ange a touché son corps. Il était froid et raide. Adélaïde avait pris son autre corps, celui des étoiles, celui que seuls les anges peuvent voir. Elle était belle dans les bras de l'être lumineux.
Elle savait que sa mère l'avait déposée sur la plage comme on dépose un trésor au fond de la mer, après un naufrage. Sa maman était comme ces bateaux ivres qui n'ont plus de gouvernail ni de capitaine. Les sirènes avaient pris sa mère et la petite Adélaïde serrait les doigts de l'ange dans sa petite main.
La marée avait pris sa vie et le ciel l'accueillait désormais comme une petite princesse. Le bateau ivre s'écrasa sur les rochers et sa maman fut retrouvée au bout du cap de Mauvaise Espérance.
Elle avait préféré sacrifier sa fille pour vivre une histoire d'amour sereinement, ayant brisé le lien maternel que son coeur maudissait.
Adélaïde avait erré dans la nuit si longtemps, sombrant dans les vagues si doucement. L'eau l'avait étouffée. Le ciel maintenant la protégerait à jamais, pour toujours.
Chloé Laroche
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La photo de la mère et l'enfant est un tableau de Robert Pascale :
http://www.livegalerie.com/Peinture,mere_et_enfant,ROBERT_Pascale,97391.html
06:44 Écrit par chloe38 dans Révolte pour l'Enfance | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : berck, plage, mer, marée, mort, abandon, noyade, jeune enfant, bébé, petite fille, eau, drame, phare, lumière, ange, sauvetage, cruauté, maman, mère, amour maternel, amour, folie, philosophie, bateau ivre, prison, inconscience, espérance, au-delà, froid, nuit, cadavre, terreur, peur, solitude, isolement, crime, deuil, sidération, étoile, écrivain, hommage, souvenir, vie, décès, stop, france, maltraitance, enfance | Facebook | |
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