06/11/2008
Réponse au SOS d'un maman qui a perdu son fils, emporté par un suicide.
Le trois novembre, j'ai reçu ce témoignage après mon article concernant les parents qui ont perdu un enfant :
"Je me trouve dans cette situation, mon fils s'est suicidé le 9 juillet 2008, et depuis je suis seule au monde, malgré que je sois en couple (ce n'est pas le papa), ma soeur après m'avoir culpabilisée, ne me parle plus alors que nous étions inséparables, j'ai 2 frères qui vivent leurs vie et ne s'occupent pas de moi et j'ai ma mère qui a changé, je suis au bord du précipice, au secours, une maman au désespoir."
J'ai été très touchée par ce message de détresse et je voudrais écrire à cette maman.
_____________________ Chère Brigitte,
Je vous sens seule et démunie, comme abandonnée de tous. Vous avez aimé votre fils, vous lui avez donné la vie... et il est parti sur un geste fatal. Il est très difficile dans ce cas précis pour les parents de ne pas se sentir coupables, comme tout parent qui perd un enfant aussi, mais dans ce cas, il y a le geste de désespoir de son enfant, un acte définitif, dont on n'a pu le protéger..
Votre fils a choisi de rejoindre un autre monde car celui-ci ne lui convenait plus ou croyait-il... le tuait à petit feu. Alors, il a choisi de vous quitter mais sans penser que ce serait définitif. Mourir, c'est partir un peu... Ceux qui veulent mourir devraient plutôt partir en voyage et puis revenir après. Mais ils n'y pensent pas, car leur cerveau est brouillé par des brouillards de larmes intérieurs et de désespoir, de déceptions parfois. Alors ils décident d'en finir, mais vous, vous n'y êtes pour rien.
Vous avez été sa mère, vous l'avez aimé et c'est au creux de votre coeur qu'il est réfugié à jamais.
Que ceux qui vous culpabilisent se taisent car ils ne savent pas l'immense amour qui vous relie à votre fils.
Ils ne savent pas la souffrance dans son coeur et le fil ténu qui s'est brisé pour des choses que vous-même ne savez pas. Car la vie de nos enfants leur appartient. Ils ne nous appartiennent pas.
Je vous embrasse et je vous souhaite beaucoup de courage, de douceur dans votre vie et de compréhension de la part de votre entourage. Celui-ci souffre aussi et dans la souffrance, chacun réagit différemment, parfois par la violence et le ressentiment, par la colère et la rancoeur. Laissez passer les tempêtes, les nuages, les orages et un jour viendra où votre fils sera votre lien le plus fort car l'amour triomphe de la mort et de l'absence.
Sincèrement vôtre,
Chloé Laroche
Commentaires :
Merci Chloé pour la pensée pour mon fils CEDRIC décédé le 9 juillet 2008,je pleure toujours mon fils,il laisse un immense vide,je me retrouve seule en ce jour,mon compagnon à décidé de fuire à un moment ou j'avais le plus besoin de lui, il est parti depuis le 6 juillet 2009,il ne comprend pas ma douleur.Le 15juillet est le jour ou mon fils a été incinéré et également le jour de mon anniversaire encore un moment très douloureux à passer seule,la vie na plus de sens pour moi.
Ecrit par : Brigitte RAIMONDO | 11.07.2009
Brigitte,
Un peu par hasard je tombe sur ce message !
Je ne sais pas si vous êtes la personne que j'ai connue ...
Dans tous les cas, votre situation doit être terrible comme tout parent qui perd un enfant. Et il n'y a pas grand chose à dire. La douleur est là et il faut laisser le temps au temps.
Courage.
Désolé de m'être "intercalé" dans votre conversation.
Bien à vous
Pierre D.
Ecrit par : Pierre | 02.08.2009
Ton témoignage me bouleverse, Brigitte.
Tu n'es pas responsable de la disparition de ton enfant, bien sur
il s'est trouvé dans une situation où personne ne pouvait l'entendre et il est allé jusqu'au bout.........
je sais bien ce que tu ressens, ma Sophie me manque tant
on se dit que demain on ne sera plus là, qu'on ne pourra pas, et puis, jour après jour, on lutte, pour notre entourage qui nous aime tant
je te souhaite tout plein de courage, on ne sait jamais où on peut le trouver, mais on en a une réserve, bien cachée
je t'embrasse, et je te répondrai si tu le souhaites clairisa
Ecrit par : clairisa | 25.11.2008
01:10 Écrit par chloe38 dans Survivre au décès d'un enfant | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : suicide, maman en deuil, culpabilité, enfant décédé, mort, résilience, acceptation | Facebook | |
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Chère Brigitte,
Je pense à vous. Cela fait un an que votre fils est parti, le 9 juillet 2008. Je vous embrasse très fort et vous souhaite beaucoup de courage et de force.
Je vais vous écrire sur l'e-mail. Mille pensées.
Chloé
Ecrit par : Chloé Laroche | 11.07.2009