15/11/2010
Des personnes se relayent pour promener les chiens du refuge Jeanne Borgey, des chiens qui ont été abandonnés ici, privés de l'amour d'un maître mais entourés de l'affection des bénévoles.
APPEL URGENT POUR LES CINQUANTE CHIENS DU REFUGE D'URIAGE__________________________
Bonjour à toutes et tous,
Le 3 novembre 2010, j’ai participé grâce au site «On va sortir.com» de Grenoble à une sortie organisée par Pascale, dont le pseudo est Tagatie, afin d’aller promener les chiens du refuge Jeanne Borgey, qui se situe entre Gières et Uriage.
Ce refuge accueille cinquante chiens dont certains sont dans ce lieu depuis quatre ou cinq ans. Tous les chiens sont nourris et accueillis jusqu’à leurs éventuelles adoptions.
Le refuge était dirigé -jusqu'à son décès récent- par Gilbert Accarier qui m’avait confié lors de ma visite que l’équipe dépense cent mille euros de frais de vétérinaires chaque année et que si ce lieu ne trouve pas les fonds nécessaires à la poursuite de leurs activités d’accueil, ils seraient obligés de fermer et ce serait une catastrophe pour la région grenobloise et pour tous les chiens accueillis en permanence.
Je vous engage donc, chers lecteurs, à faire un don au refuge Jeanne Borgey, le Maupas, 38410 Uriage.
Et même si ce n’est que dix euros une fois ou dix euros chaque mois, c’est très important de participer à cette opération magnifique, comme une résistance pour qu’un lieu d’accueil des chiens abandonnés puisse demeurer et perdurer.
Vous pouvez envoyer un chèque ou bien apporter des espèces aux heures d’ouverture du refuge. Il est ouvert les lundis, mercredis, vendredis et samedis de 14 h à 18 h. Le téléphone est le 04 76 89 12 66.
De nombreuses personnes se relayent bénévolement pour venir promener les chiens de ce refuge, des chiens qui sont très bien traités mais qui ont besoin de votre tendresse et de l'amour d'un nouveau maître.
Si un jour vous deviez abandonner votre animal, regardez-le dans les yeux, n’oubliez pas de le regarder dans les yeux. Et quand vous adoptez ou achetez un animal, dites-vous que ce n’est pas une peluche qu’on peut revendre ou donner dans une braderie. C’est un être vivant qui souffre, qui pleure et qui a besoin d’amour, de protection et de soins, autant que nous les humains.
Chloé LAROCHE
________________________ TRÈS IMPORTANT
(AJOUT À MON ARTICLE LE 30 JANVIER 2011) :
Noux venons d'apprendre le décès de Gilbert Accarier, directeur du Refuge.
Nous sommes tristes de son départ car ce qu'il faisait était si généreux et beau et essentiel. Puissent les cinquante chiens dont ils s'occupaient... puissent-ils trouver un nouveau papa comme lui. Que les anges canins et animaliers l'accueillent dans leur paradis et que les hommes prennent un jour conscience comme Gilbert Accarier que les chiens et tous les animaux sont des créatures à respecter et à aimer comme des êtres vivants et ayant des Droits.
Chloé Laroche
Nota Bene : pour voir les photos de chaque chien du refuge et en adopter un, il faut consulter le site :
http://spa-dauphine.e-monsite.com
02:17 Écrit par chloe38 dans On va sortir, écouter et découvrir avec Chloé | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : chien, refuge, abandon animal, uriage, don, adoption, ovs, accueil, animal, spa, gilbert accarier, droits des animaux | Facebook | |
Imprimer |
21/07/2010
Un jeune papa est tombé à la Villeneuve sous les yeux de sa mère. Karim tué par la police d'une balle dans la tête et un quartier sur les dents. Mon article sur les événements de la Villeneuve, en hommage à la mère de Karim.
J’habite à quelques centaines de mètres de l’endroit où Karim Boudouda est mort à la Villeneuve il y a six jours.
C'est une belle et terrible histoire d'amour, celle d'un fils qui vient se faire tuer sous les fenêtres et les yeux de sa mère... et je vais vous la raconter. Mais c'est aussi celle d'un jeune papa qui venait d'avoir un bébé âgé d'à peine onze jours.
Karim est allé braquer le casino d’Uriage, vendredi dernier, petite ville de l’Isère dont la réputation est plutôt d’être riche.
Et la Villeneuve est plutôt un quartier pauvre de Grenoble avec une population qui dans l’ensemble ne roule pas sur l’or.
Karim avait 27 ans et avait déjà été condamné trois fois pour vol à main armée. Là, il a récidivé et malheureusement il en est mort ce vendredi.
Quand il a été poursuivi par la police d’Uriage puis par deux autres voitures d'agents de l'ordre de Grenoble, il s’est dirigé vers son quartier, au pied de l’immeuble de sa mère.
Il aurait pu fuir ailleurs, ne pas enflammer son quartier.
Non, il est venu juste là où était sa mère et il a reçu une balle dans la jambe, le pied plus précisément.
Je suis secouriste et je ne peux admettre que personne n'ait rien fait pour lui laisser la vie et en tout cas lui porter les secours qui aurait pu le maintenir en vie... puisqu’en définitive, la police lui a tiré une balle dans la tête.
Pour ceux qui jugent la mère parce qu’elle voulait porter plainte, je pense que vous n'imaginez pas le chagrin de cette maman, cet arrachement des tripes qu'elle a subi... alors j'appelle à plus de respect et de dignité envers cette femme et je rejette amèrement les propos très critiques à son encontre entendus autour de moi, car à travers cette plainte, cette femme sort sa colère et exprime son deuil très lourd.
Aujourd’hui je tiens d’ailleurs à dire que la mère de Karim ne souhaite plus porter plainte et qu’elle a été d’une dignité remarquable, appelant tous les jeunes de la Villeneuve à rétablir la paix dans le quartier.
Et mes propos ne veulent pas dire que je suis contre la police. La police a été présente ces jours-ci dans le quartier pour éviter d'autres drames et aussi que des dizaines de voitures évitent d'être brûlées, suite à la centaine de véhicules incendiés depuis la mort de Karim.
Car le drame de ce quartier est que des centaines de familles se voient touchées dans leur devenir économique par la destruction de leur voiture, et j’en fais partie (voir mon article du 20 janvier 2010). Des personnes venaient de terminer de payer leur voiture et se sont trouvées très en colère de voir leur bien partir en fumée. Mais vous me direz, qu’est-ce qu’une voiture en face d’un mort ? C’est ce que pensent certains jeunes d’ici en exprimant leur colère de cette façon. Mais ils expriment aussi leur désoeuvrement, leur ressentiments, leur haine d’une société sans avenir, leur mal-être personnel.
Des dizaines de familles ont déjà fui la Villeneuve et une école maternelle, celle des Charmes (où j'ai travaillé en 1985), a fermé depuis 10 ans, par manque d'effectifs, il faut le savoir. Car la violence fait fuir. On se fait brûler une voiture, puis deux. C’est trop. On se fait racquetter, on voit tomber plein de choses des balcons et les policiers reçoivent sur eux des frigos, des batteries et toutes sortes de choses. C’est invivable à la longue et pour rester, il faut savoir jongler et naviguer avec la vague. Il faut savoir aussi constater le positif du quartier, un quartier où le social a pris sa place, avec des structures accueillantes comme la salle de sport de Rachid (détruite au cours du week-end...), comme la bilbliothèque du Patio, comme le parc magnifique de la Villeneuve, comme la piscine qui se trouve en son sein, comme la Maison des Habitants, comme les MJC Villeneuve et Balladins, avec la Cordée, comme le restaurant “L’arbre fruité” de Femmes Solidarité, comme le Jardin des Poucets, comme le Ciné Villeneuve, etc .
Jean-Sébastien Faure a écrit en 2008 dans son ouvrage “Villeneuve, vues dedans” : “Arrivé à Grenoble en 1993, j’ai souvent été mis en garde quant à la «dangerosité» de La Villeneuve. Dix années se sont écoulées avant que je décide d’aller me rendre compte par moi-même et de laisser mes a priori à l’entrée de ce quartier afin de mieux le comprendre. Je n’y ai entrevu que de belles personnes, de belles histoires, des sourires… Un accueil propre à l’utopie de ce lieu. Ne comprenons-nous pas un peu mieux les choses lorsque nous les voyons ? J’ai été fasciné par l’engagement que chacun déploie afin que ce lieu continue à porter son utopie fondatrice. Parfois avec un peu d’amertume mais toujours avec l’espoir d’aller de l’avant.”
Mais dans l’esprit de certaines personnes, le racisme monte et les idées d’extrême-droite se font entendre dans les galeries profondes de l’Arlequin, des Baladins et de Constantine. On entend ainsi : “C'est la faute aux arabes et aux noirs". Je m'insurge contre ce genre de propos, propos venant de l'ignorance de certaines personnes qui dissèquent le monde en noir et blanc, en races et en couleurs de peaux. Ce sont les fantômes de la peur qui prennent l’esprit de certains habitants, contrairement à d’autres comme moi qui pensent que des crises, il y en a toujours eu et il y en aura encore... Et que de toute façon, c'est toujours les mêmes qui payent... de leur vie, de leur santé ou de leur porte-monnaie : ceux de la France d'en bas.
Brice Hortefeux est venu dans le quartier suite aux événements dramatiques de ces derniers jours. Il est resté très peu de temps et n’est même pas allé saluer la mère de Karim.
Cette femme a pourtant été un élément essentiel de l’arrêt de la violence à la Villeneuve, alors qu’elle venait de perdre le fruit de ses entrailles, son fils. Mais le mépris est de mise dans notre société pour les parents qui ne savent pas tenir leur progéniture.
Chloé Laroche
PS : Jo Briant est un militant de la Villeneuve depuis 1972 et vient d'écrire un article sur ce qui vient de se passer dans ce quartier, texte que vous pourrez lire avec le lien suivant : http://www.millebabords.org/spip.php?article14768
_____________________________________________________________________________________________________________________
Mon article du 20 janvier 2010 :
20.01.2010
Je trouve désolant que des personnes oisives anéantissent l’instrument de travail qui sert d’outil de déplacement à des personnes à mobilité réduite. Mon véhicule TPMR brûlé cette nuit à la Villeneuve de Grenoble.
Bonsoir à tous et toutes,
Ce matin, j’ai eu le choc de découvrir la voiture de mon travail brûlée sur le parking du quartier de la Villeneuve Sud, en face de la Maison de Santé. C'était un véhicule marqué par le sigle des personnes handicapées. Ce sigle était détruit près du véhicule dont l’intérieur a entièrement fondu dans un brasier d’enfer et la vision de tous ces transports anéantis dans le souvenir des routes croisées.
Tous les jours je transporte des personnes handicapées mentales et physiques. Des enfants, adolescents et adultes. Des personnes âgées aussi. Ma voiture de transport représente pour eux la liberté d’un déplacement, une écoute sensible et un accompagnement sur leur route solitaire.
Je trouve désolant que des personnes oisives anéantissent l’instrument de travail qui sert d’outil de déplacement à des personnes à mobilité réduite.
Que ceux qui ont posé cet acte ne connaissent jamais le handicap et la maladie, la terrible expérience de l’amputation et la douleur d’être dépendant et immobilisé.
Savaient-ils en détruisant sciemment ce véhicule qu’une mère de famille salariée élevant seule ses enfants a été pénalisée à cause de cet acte de vandalisme incendiaire et qu’une société de transport s’en trouve très affectée, car cela engendre des frais d’enlèvement de la carcasse, du temps perdu en plainte déposée et en démarches diverses avec des pertes financières... !!
Je souhaite que la vie ouvre une fenêtre dans l’esprit de ceux qui ont mis le feu... afin que le feu de l’esprit leur mette du plomb dans l’aile.
Et qu'un jour ils prennent conscience que la fraternité bat dans l'aile des anges qui offrent leur coeur.
Chloé LAROCHE
19:02 Écrit par chloe38 dans Face à la crise | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : villeneuve, karim, boudouda, casino, uriage, braquage, police, voiture brûlée, politique, hortefeux, pauvreté, richesse, racisme | Facebook | |
Imprimer |