06/04/2019
La Saison Roumaine 2019 à Grenoble. Ma rencontre avec Marion Le Roy Dagen et le récit de ma présence aux Rencontres de la Saison Roumaine à la Maison de l'International.
Bonjour à tous et toutes,
Le 26 mars 2019, j’ai eu la chance de rencontrer Marion Le Roy Dagen, lors de sa conférence à la Maison de l’International de Grenoble, dans le cadre de la Saison Roumaine, qui dure six mois, jusqu’en mai 2019.
C’est une femme exceptionnelle qui revient de loin et a vécu l’enfer, dans un orphelinat roumain sous la dictature de Ceausescu. Elle a été adoptée à l’âge de six ans par un couple français.
Son témoignage s’inclut dans l’exposition proposée par Élisabeth Blanchet pour l’Association Française des Orphelins de Roumanie (voir les photos que j’ai mises plus bas, prises le 14 mars, jour du vernissage). Marion Le Roy Dagen a écrit un livre : « L’enfant et le dictateur » et a témoigné dans un film : « L’enfant du diable », réalisé par Ursula Wernly Fergui. Elle raconte qu’à la naissance de son enfant, à l’âge de 38 ans, son passé la rappelle et lui demande de faire le chemin de la compréhension par rapport à son abandon. Elle souhaite trouver des réponses à ses questions. Pour cela, elle retourne sur les lieux de l’orphelinat, abandonné aujourd’hui, retrouve les acteurs de l’adoption, ainsi que ses parents biologiques, et comprend aussi qu’il y a eu de l’argent demandé par le gouvernement de Ceausescu, dans de nombreuses adoptions avec des pays étrangers, dont la France.
Lorsque les enfants n’étaient pas handicapés et semblaient en bonne santé, la dictature roumaine aurait vendu des enfants… on va dire donner des enfants contre de l’argent, ce qui a provoqué l’arrêt de toute adoption à partir de juin 2001, lorsque le nouveau gouvernement s’est rendu compte que nombre d’enfants roumains étaient partis à l’étranger, sous couvert d’adoptions.
Bien sûr, les parents adoptifs ne sont pas responsables de cela, sachant que dans toute adoption avec l’étranger, même à l’heure actuelle, il est demandé de l’argent pour finaliser les papiers d’adoption. Il faut compter plusieurs milliers d’euros, suivant les pays ; ce chiffre comprend les frais judiciaires, les frais de traduction des documents et divers, les soins médicaux de l’enfant -à payer parfois depuis la prise en charge de l’enfant par l’institution-, les honoraires d’avocat, les frais de passeport, les frais de voyage, etc. Je poursuis avec le témoignage de Marion Le Roy Dagen, qui arrive à retrouver ses parents biologiques, dans un voyage se trouvant au coeur du film : « L’enfant du Diable » ; sa colère envers eux se change alors en acceptation, car elle découvre en ses géniteurs deux êtres qui lui expliquent ce qui s’est réellement passé.
Sa mère a été manipulée pour abandonner son enfant, étant très jeune, malade et sans moyens financiers. Le père n’a su que plus tard qu’il avait un enfant. Ensuite, on leur a fait croire que Marion était décédée.
Ce qui m’a frappée dans le témoignage de Marion Le Roy Dagen, c’est ce cheminement de la colère d’une enfant abandonnée dans de terribles conditions jusqu’à ce miracle de l’amour qui a rendu possible la rencontre d'une enfant adoptée avec ses parents biologiques. L’apaisement et la paix retrouvée est palpable dans le film « L’enfant du diable », entre tous les acteurs d’une réalité si cruelle.
Sous la dictature de Ceausescu et même après la chute du dictateur, des milliers d’enfants ont été abandonnés, sous prétexte de handicap et aussi de pauvreté des familles.Ma fille Julia vient de l’un de ces orphelinats. Elle a aujourd’hui 26 ans et j’avais déjà parlé d’elle dans ce blog, afin de raconter sa venue en France et son parcours. Vous pourrez lire mes deux articles, l’un daté du 22 avril 2008, et l’autre du 22 septembre 2009 :
https://sosmaman.20minutes-blogs.fr/archive/2008/04/22/solidarite-avec-l-enfance-en-actes-concrets-accueil-et-opera.html
https://sosmaman.20minutes-blogs.fr/archive/2009/09/22/je-temoigne-du-parcours-de-ma-fille-venue-d-un-orphelinat-de.html
Il faut savoir que dans ces orphelinats roumains, les enfants ne mangeaient pas à leur faim et qu’il n’y avait aucune sortie à l’extérieur. Les lits à barreaux remplissaient l’espace et étaient installés les uns contre les autres. Les bébés ne sortaient pas de leur lit et partaient en camin spital (hôpital psychiatrique) vers l’âge de trois ans. Il y avait beaucoup de violence au sein de ces orphelinats, qui devenaient des mouroirs et des prisons. Les enfants devenaient fous et les adultes présents ont pu terriblement s’autoriser à des viols et des attouchements sur ces enfants.
(Photo ci-dessus de ma fille Julia, en 2007, 6 ans après son arrivée)Depuis cette période terrible, les associations SERA et CARE ont contribué à sortir des milliers d’enfants de l’enfer, à retrouver leurs familles pour certains, à trouver des familles d’accueil pour d’autres en France, s’engageant à des opérations médicales et soins de santé. De nombreuses actions ont été faites pour améliorer le sort des orphelinats restants, mais il reste encore du chemin, notamment pour tous ces adultes marqués à vie par un sort d’enfermement dramatique.
Vous trouverez en fin d'article quelques photos que j’ai pu prendre à la Maison de l’International à Grenoble. Vous y reconnaitrez le groupe Slavak, ainsi que des photos de la célèbre Blouse roumaine, avec aussi l’un des poèmes de Radu Bata, créateur de « poésettes », dont certaines furent chantés le 14 mars par Jean-Christophe Prince, au piano. Vous y verrez aussi les officiels de la soirée d’inauguration, dont Madame l’Ambassadrice de Roumanie. Si vous souhaitez lire mon témoignage sur l’adoption de ma fille Julia venue de Roumanie en 2001, plus sur ma deuxième adoption au Bénin en 2003, vous pouvez commander mon livre : « À la rencontre d’un chemin nommé Solidarité » à l’adresse suivante, avec un chèque de 13 euros, plus 5,62 euros de frais de port, à l’ordre de l’association « Ô Chêne de Chloé ».
L’adresse de commande est : « Ô Chêne de Chloé », 9 rue Simon Nora - 38000 Grenoble.
------------------------ Merci de m'avoir lue et à très bientôt !
NE MANQUEZ PAS MES
PHOTOS CI-DESSOUS
PLUS DIVERSES INFOS.
Chloé Laroche
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Contacts indispensables :
GIR - Association Grenoble Isère Roumanie
2, rue du Pont St Jaime 38000 Grenoble
Téléphone : 0476516529
Site : www.grenoble-isere-roumanie.fr
Mail : giroumanie@yahoo.fr
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AFOR - Association Française des Orphelins de Roumanie
6C rue des Buissonnées 38600 Fontaine
orphelinsderoumanie.org
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Évènement de la Saison Roumaine à Grenoble
en mai 2019 :
https://www.musee-en-musique.com/muzica/
Jeudi 23 mai 2019 à 12h30, auditorium du musée de Grenoble.
Muzică !Avec Clara Cernat, violon et Thierry Huillet, piano.
Hommage à des compositeurs roumains avec Clara Cernat, représentante de la brillante école de violon roumaine, et Thierry Huillet, pianiste et compositeur français, lauréat de grands Prix d’interprétation tels que le 1er Prix du Cleveland International Piano Competition.
Musique classique et populaire roumaine :
Enesco – Huillet – Porumbescu – Ciortea – Bartók
Un événement proposé dans le cadre de la « Ballade européenne » consacrée à la Roumanie.
Tarifs : 17 € – adhérent 13 € – réduit 8 €
Réserver en ligne chez Fnac Spectacles ou bien en appelant " Musée en Musique" au 04 76 87 77 31.
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Suivi à 15 h d'une rencontre-débat sur "l'Europe et la Roumanie à l'heure de sa présidence", à l'auditorium du Musée de Grenoble, organisée par l'UPEG, avec l'Ambassade de Roumanie et le Consulat Général de Roumanie de Lyon.
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Mes photos de la Saison Roumaine... et une vidéo, visible sur ma chaîne Youtube :
À la Saison Roumaine de Grenoble, le groupe SLAVAK, le 14 mars 2019, à la Maison de l'International :
https://youtu.be/yMM1Zuob8tE
Extrait de mon livre : "À la rencontre d'un chemin nommé Solidarité" ----------
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Merci MARION LE ROY DAGEN
pour votre courage de témoigner
---------------LA BLOUSE ROUMAINE, DES AILES EN SOIE :
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Photos de mes enfants, dont Julia, recueillie en novembre 2001, grâce aux associations humanitaires SERA et CARE.
17:30 Écrit par chloe38 dans AAA ACTUALITÉS DE CHLOÉ, Amour, droits de l'enfant, parentalité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : saison roumaine, grenoble, maison de l'international, marion le roy dagen, l'enfant du diable, afor, grenoble isère roumanie, slavak, nathalie kuhn, l'enfant et le dictateur, Élisabeth blanchet, film, livre, ceausescu, dictateur, adoption, naissance, parent, parentalité, ambassade, orphelin, photo, identité, orphelinat, famille, ma fille, témoignage, voyage, abandon, bébé, enfer, chloé laroche, solidarité, musée en musique, clara cernat, radu bata | Facebook | |
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27/09/2018
Mon garçon est venu pour la plus grande joie de ses soeurs adoptives. Mon poème à mes enfants. "Aux soleils de ma vie".
à mes quatre enfants-----------------------------------
MES ENFANTS SONT MES AMOURS, MA CHAIR, MA BATAILLE
AUX SOLEILS DE MA VIE ---------------------------------------
Mes enfants sont mes amours
Ma chair et mes trésors
Ils sont les étoiles d'or
De mon ciel mauve intérieur
Lorsque les nuages arrivent
Ils sont le soleil et la lune
Réunis en un feu d'artifice
De bonheur et de joies
En quatre ans fulgurants
Ils sont arrivés tous les trois
Comme un nouveau printemps
Avec des coquelicots par brassées
Cent roses cachées au fond des yeux
Des sourires myosotis devant mon violon
Ils ont débarqués, venus d'autres univers
D'orphelinats et de mon ventre aussi
J'étais en deuil
D'un autre enfant
Leur grande soeur
Petite fille de trente mois
Mon coeur était sous terre
Gros comme une larme
Telle un torrent perdu en mer
Mère orpheline d'Océana
Puis ma main s'est tendue
Vers deux âmes abandonnées
Sans parents, sans amour
Tristes, esseulées, sans espoir
Elles m'ont appelée Maman
Et je les ai accueillies en moi
Dans mon essentiel retrouvé
De mère au coeur vivant
Je leur ai donné ma vie
Sans plus penser à la mienne
Mais qu'y avait-il de plus beau
Que ce don, tout ce temps
Pour une enfant handicapée
Qui avait besoin de tendresse
Pour une enfant d'Afrique
Marquée par le sort et les larmes
Julia a connu la renaissance
En nous rejoignant en France
Après sept années en Roumanie
Sans parler, sans entendre ;
Yacinthe, elle, a vécu la solitude
D'un coeur sensible, le sien
Se battre sans la présence des siens
Survivre en voyant des horreurs
Je les ai portées chaque nuit
Tous les jours dès leur arrivée
Dans mon coeur un avion
Les a déposées pour toujours
Mon amour pour elles
A fait refleurir la confiance
Elles se sont épanouies
Au fil de leur nouvelle vie
Puis mon chemin m'a parlé
Du sens profond de la mère
Porter un enfant en soi
Comme on porte la lumière
Tout au fond de ses cellules
Au tréfonds de mon ventre
Mon garçon est venu en souriant
Pour la plus grande joie de ses soeurs
Ils savent tous les trois
Qu'ils ont une soeur aînée
Que son corps repose
Dans le petit jardin
D'une tombe fleurie
Ils savent que son amour
Leur a permis d'être réunis
Sur le chemin de ma vie
Nous allons ensemble
Sur les chemins verdoyants
Dans les tempêtes et les remous
Mais les mots sont là
Ils savent qu'aucun secret
Ne vient hanter notre présent
Ils savent que nos racines
Tiennent bon, du passé à l'avenir.
Chloé Laroche

15:15 Écrit par chloe38 dans Mes confidences de mère adoptive et biologique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : enfants, maman, adoption, maternité, désir d'enfant, amour, afrique, roumanie, femme, poésie, photo, orphelinat, conception | Facebook | |
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13/01/2013
Du mariage pour tous et de ma position quant au mariage homosexuel et à la procréation médicalement assistée. Propos envers les croyants.
Bonjour à tous et toutes,
Aujourd'hui, des isérois et personnes venues de toutes provinces se sont retrouvés à Paris pour manifester contre le "Mariage pour tous". Il y a dans les rangs de cette manifestation nombre de religieux de tous bords, pensant lutter pour des croyances légitimes.
Quelle perte de temps et d'énergie quand on pense que ces personnes donnent un dimanche pour dire NON à une loi ne les concernant pas. Alors qu'en tant que personnes croyantes et porteuses d'un certain idéal, sont-elles descendues dans la rue avec tous ceux qui sont venus à Paris -dont quinze mille kurdes- rassemblés hier pour manifester contre la mort des trois jeunes femmes kurdes assassinées dans notre pays ?
Ont-elles été là aussi, ces personnes bien-pensantes pour défendre les enfants expulsés de France, avec leurs parents, actes faits régulièrement depuis des années ? Pour arrêter les policiers venus dans nos écoles arracher des gosses à leur banc pour être mis dans un avion ?
Beaucoup de gens mélangent le terme de mariage civil avec le terme de mariage religieux. Pourtant le premier, que la nouvelle loi traite, est laïque et ne devrait pas autant remuer les croyants et les foules offusquées. Le mariage laïque donne l'égalité des droits aux homosexuels qui s'aiment et c'est normal.
D'autre part, si on ne veut pas donner le droit à la procréation médicalement assistée aux homosexuels, en parlant de l'inconnu du donneur et de ce problème évident pour les enfants à venir qui ne connaîtront pas la lignée paternelle... Pourquoi l'a-t-on donné aux autres couples, ce droit ???? Quelle hypocrisie !!! Si on ne donne pas ce droit aux couples homosexuels, alors enlevons-le à tous les couples ! Car quelle discrimination ce serait d'accorder ce droit à certains mais pas à d'autres... à cause de prétextes de morale et d'éthique.
Le jour où les enfants venus au monde par la procréation médicalement assistée grandiront et ne pourront pas savoir d'où ils viennent et quelle est leur deuxième lignée, le monde s'apercevra que le progrès est parfois égoïste et que l'enfant n'est pas un dû, ni pour les couples hétérosexuels ni pour les couples homosexuels.
Il reste que des enfants bien vivants sont adoptables et abandonnés dans des orphelinats. Qu'ils soient adoptés par un homme et une femme ou par deux femmes ou deux hommes... m'est égal. C'est le bonheur de l'enfant qui compte ainsi que le fait qu'il ait enfin une famille et des personnes qui l'aiment et prennent soin de lui.
Deux français homosexuels sont partis au Brésil et ont adopté un petit garçon déficient et très abimé par la situation qu'il vivait, négligé par ses propres parents qui se droguaient. Ces deux hommes ont pris cet enfant sous leurs ailes et l'ont tant choyé et protégé que ce garçon va bien aujourd'hui. Imaginez qu'ils reviennent en France aujourd'hui... Seront-ils acceptés et reconnus comme les pères de cet enfant ? Cet enfant aura quelle place dans notre société et au sein de sa famille non reconnue dans notre pays ?
Que tous les religieux et les croyants du monde se regardent dans une glace et se demandent quel genre d'amour est-ce celui que Dieu demande à chacun et qui devrait rejeter deux personnes qui s'aiment ? Dieu a-t-il demandé que nous adoptions ce genre d'amour discriminant ? Je ne crois pas en cette supposition, sincèrement. L'amour universel nous demande d'être tolérant, ouvert, accueillant envers la différence, aimant envers autrui et hospitalier.
Chloé LAROCHE
13:29 Écrit par chloe38 dans Amour, droits de l'enfant, parentalité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mariage pour tous, homosexuel, manifestation, procréation médicalement assistée, pma, actualités, informations, religion, croyant, éthique, philosophie, discrimination, origine, lignée, adoption, hétérosexuel, couple, mariage, mariage laïque, mariage religieux, église, frigide bargot, paris, kurde, expulsion, révolte, amour, ouverture, tolérance, hospitalité, accueillir, dieu, loi, politique, hollande, jugement, enfant, parentalité, brésil, témoignage, pensée, écrivain, mariage gay | Facebook | |
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15/08/2012
L'église en ce 15 août nous a donné une "belle leçon" de tolérance, d'amour et d'ouverture... d'hypocrisie et de discrimination, en montrant du doigt les couples homosexuels, image de l'anti-famille.
Chers tous et toutes,
L'église en ce 15 août nous a donné une "belle leçon" de tolérance, d'amour et d'ouverture... d'hypocrisie et de discrimination.
L'église en ce 15 août a appelé tous les chrétiens à prier pour la famille... celle qui comprend un homme et une femme... mais surtout pas une famille d'homosexuel(le)s.
L'église en ce 15 août n'a pas parlé des familles mono-parentales qui élèvent seuls ou seules leurs enfants... ni des enfants orphelins qui pleurent dans les orphelinats et rêvent d'une famille, qu'elle soit constituée d'une femme et d'un homme, de deux femmes, de deux hommes, ou d'un homme seul ou une femme seule.
L'église a dit qu'il ne fallait pas faire passer les désirs des adultes avant l'intérêt des enfants à avoir deux parents, mais elle fait aujourd'hui exactement cela : faire passer la croyance et les dictats religieux avant le bien-être des enfants qui attendent de recevoir l'amour d'une famille.
Avoir deux papas, avoir deux mamans, c'est nettement mieux que de croupir dans un lieu sans tendresse, sans amour, abandonné de tous.
J'élève mon fils seule, son père étant décédé. L'église va-t-elle me rendre son père, sous prétexte qu'un enfant ne doit pas vivre sans son père ou sa mère ? L'église va-elle m'aider à assumer mon destin de maman isolée, aux maigres ressources, sans soutien paternel ? La Caf m'accorde 80 euros par mois de soutien familial pour élever mon fils sans papa... Au moins, la Caf, elle, a un peu de coeur et partage ses richesses.
Alors, je vous le dis, si deux hommes ou deux femmes veulent se marier civilement et adopter un enfant et l'aimer... alors je les soutiens et les soutiendrai, car ils (elles) sont des êtres humains et dignes d'être parents.
Chloé LAROCHE
23:58 Écrit par chloe38 dans Amour des autres: mon regard sur le monde | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : homosexuel, prière famille, 15 août, mariage homosexuel, adoption par homosexuel, prier pour la france, adoption, famille, discrimination, catholique, assomption, évêque, hollande, président, politique, état, séparation église état, religion, mariage civil, homophobie, haine, hypocrisie, actualité, injustice, famille monoparentale, parentalité, désir, objet de désir, discours, pape, curé, prêtre, parent solo, père, mère, honte, peur, silence, église | Facebook | |
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01/05/2012
Au Bénin, existe une pratique terrible d'infanticide sur certains enfants, racontée dans le nouveau film de Christine François : "Le secret de l'Enfant-Fourmi" attendu le 2 mai.
Bonjour à tous et toutes,
Je suis dans l'attente de voir ce film qui sort demain, le 2 mai, dans les salles.
Ce film s'appelle "Le secret de l'Enfant-Fourmi", tourné par Christine François.
C'est l'histoire d'une femme de trente ans partie en Afrique à la poursuite d'un amour perdu qui rencontre une femme au Bénin, une maman lui remettant son bébé dans l'urgence et s'enfuyant sans explications. Audrey Dana garde finalement l'enfant avec elle, l'adoptant et l'emmenant en France. Elle revient au Bénin lorsque son fils a sept ans et présente des troubles psychologiques, afin de retrouver le secret de cette adoption.
Ce film s'appuie sur des centaines de témoignages réels concernant des infanticides rituels sur des enfants dits "démoniaques" pratiqués au Bénin, surtout dans le Nord du pays.
Ces infanticides sont basés sur des superstitions attisées par certains sorciers, lesquels se nourrissent de l'observation de certains signes, comme de prendre en compte l’endroit précis où poussent les dents de lait, ainsi que la position du bébé au moment de l’accouchement, sans oublier la prématurité ou l'impression que l'enfant serait habité par des forces démoniaques ou bien présenterait un comportement déviant ou difficile à gérer.
Le village se sent menacé et se protège donc en sacrifiant l'enfant qui représente un danger pour l'évolution du groupe.
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Ce film nous oblige à nous positionner et à réagir... voire agir. Ainsi se demander : pourquoi doit-on respecter une tradition qui tue des enfants, sous prétexte que c'est une tradition et une foi ?
Quelle est cette pudeur extrême et lâche qui oblige certains de mes compatriotes à dire : "On ne touche pas aux traditions des autres peuples, par respect, par principe de non-jugement d'autrui."
Désolée, moi je juge, comme je juge l'excision et sa pratique monstrueuse sur les petites filles et les femmes.
Je juge aussi cette croyance qui fait dire encore à certains croyants d'une certaine religion que c'est bien de lapider et de punir les femmes ayant commis l'adultère. Et qui dit aussi que la femme n'a pas à connaître le plaisir mais doit seulement se dévouer à en donner à son mari. Et qui dit encore que la femme doit se voiler afin de ne pas attiser le désir chez les autres, les hommes mâles étant si faibles qu'ils ne peuvent maîtriser leur convoitise.
Pour en revenir au film de l'Enfant-Fourmi, c'est une histoire assez proche de ce que j'ai vécu avec ma fille que j'ai adoptée au Bénin, avec toutes les questions liées à l'adoption, à l'orphelinat où elle y avait été placée par son père, à sa mère dont elle avait été arrachée, comme l'ont été tous ses frères et soeurs et tous ses demi-frères et soeurs, le père biologique étant polygame et si cruel qu'il a enlevé les enfants à toutes les mamans pour les placer, les envoyer de ci-de là.
J'ai vécu cette souffrance de mère adoptive qui apprend des choses inacceptables et si cruelles de l'enfance de ma fille. Cette souffrance qui comprend le fait de devoir gérer les miasmes d'une lignée rejaillissant sur une enfant innocente, enfant au prise avec son passé récent et lointain, au prise à l'abandon subi et très courant dans ce pays.
Le "passé lointain" dont je parle correspond à l'inertie d'un héritage familial et béninois lié à certaines forces du Vaudou qui rôdent dans ce pays, jusque dans l'inconscient des enfants. Je dis "certaines" car il n'est pas question de diaboliser le Vaudou.. mais certaines pratiques peuvent attirer des esprits inférieurs, par l'utilisation de certaines sorcelleries, de poupées, instruments magiques de torture, de certains esprits appelés les Lwas et pouvant entrer en contact direct avec les humains, après appel des sorciers. Les rituels nombreux faits dans ce sens sont présents dans l'inconscient et le patrimoine collectif de ce pays. Un rituel n'est jamais innocent et marque à jamais les esprits. Il peut enchaîner des êtres à ce qui s'appelle le contraire de la liberté des âmes.
Des béninois commencent à se poser des questions sur le bien-fondé de la pratique de l'infanticide liée à la tradition et entretenue par certains sorciers. Quand une maman béninoise a déjà vu sacrifier trois enfants sortis de son ventre, comment ne peut-elle pas être dans la révolte et le combat contre des pratiques à condamner définitivement ?
Ce film va faire le tour du Bénin. Je prie secrètement pour qu'il ouvre les yeux de ses habitants, certains ayant déjà le coeur grand ouvert à l'indignation et soutenant à contre-courant ce film courageux.
Chloé Laroche
13:04 Écrit par chloe38 dans De l'audace d'écrire pour dénoncer le pire | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : bénin, le secret de l'enfant-fourmi, christine françois, infanticide, forces démoniaques, vaudou, sorcier, sorcellerie, nord bénin, afrique, tradition, croyance, religion, mère, adoption, enfant, crime, rituel, audrey dana, voyage, urgence, agir, cinéma, film, foi, voile, excision, femme lapidée, adultère, fuite, témoignage, inconscient collectif, femme, superstition, trouble psychologique, esprit, danger, sauver, politique, lâcheté | Facebook | |
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16/11/2011
Je suis émue de la situation d'une maman congolaise privée de son existence. Mon propos sur l'identité, sur notre place dans la société, sur la légitimité reconnue ou non d'une adoption, d'un lien de coeur.
Bonjour à tous et toutes,
J'avais déjà donné un lien dernièrement pour aider une maman congolaise à rentrer en France afin de retrouver ses enfants restés sur le territoire et de ramener deux de ses filles à Paris. Madame Vigoureux se trouve bloquée au Congo où elle s'était rendue afin de prouver son identité et de ramener un papier demandé par les autorités françaises.
Il faut toujours prouver son identité alors que nous existons bel et bien, en tant qu'être humain. Pour ma part, combien de fois m'a-t-on demandé à la Caf notamment de prouver l'identité de mes filles adoptives, de prouver leur existence. La société nous a enregistré une fois mais d'années en années, combien de fois doit-on justifier de notre existence réelle et valable ?
Ma fille adoptive venue du Bénin fait les frais d'une situation scabreuse qui veut que son adoption ne soit pas reconnue en France. Issue d'une famille biologique dont le père est polygame et a abandonné tous ses enfants, les arrachant à leurs mères respectives, le dossier d'adoption subit les zones d'ombre de cette famille qui a menti au départ, se déclarant morts mais pourtant réellement bien vivants.
Comment une adolescente peut-elle se construire et ne pas ressentir une colère sourde devant le refus français d'entériner son arrivée en France depuis 2003 ? En 2007, après un conseil de famille positif et l'accord d'une Juge des Tutelles, ma fille avait le coeur en joie et plein d'espoir. Depuis, tout est bloqué, lorsque d'audiences en audiences, de preuves en conclusions... le résultat entendu est : "Nous n'avons pas à entériner un lien affectif."
Cependant, si une famille adoptive n'est pas légalement acceptée par la société et qu'on lui demande par ailleurs d'exister au niveau de l'autorité, comment peut-elle s'enraciner dans la légitimité de son existence, puisque régulièrement, il m'a été dit : "Vous n'êtes pas sa mère aux yeux de la loi."
Comment une enfant peut-elle s'enraciner dans son nouveau pays, y trouver la confiance de son identité grandissante, lorsqu'elle ne voit pas arriver de conclusions donnant une reconnaissance à ses parents adoptifs ? Elle rêvait d'avoir une carte d'identité, qu'elle n'a toujours pas, au bout de huit années. Elle portait notre nom à son arrivée en France. Ce nom lui a été arraché pour lui redonner définitivement son nom béninois. Déchirure infâme d'une société qui néglige de reconnaître un lien de coeur, l'identité d'un lien qui se veut loin du sang.
Je suis désolée de tout cela, meurtrie pour ma fille, mais ne pouvant plus rien faire désormais, à part saisir la Cour européenne des Droits de l'Homme, je prête ma plume à d'autres familles en difficulté et ici, en l'occurrence, je souhaite que vous vous penchiez sur le cas de cette maman : Madame Vigoureux, en signant la pétition donnée plus bas et en lisant l'article ci-dessous envoyé par Éducation sans Frontières.
Cette femme réside en France depuis vingt ans. On voudrait nous faire croire que cette personne n'a aucune existence ni identité française ?? Qu'elle n'a pas sa place ici avec ses enfants ? Quelle belle hypocrisie dans un état qui semble délaisser et rejeter tous ceux qui ne sont pas nés sur cette terre ! Pourquoi est-elle obligée de se justifier encore sur sa légitimité à exister dans notre pays ? Alors qu'elle a deux enfants nés ici, ayant la nationalité française !
Merci pour votre lecture de mon blog, qui compte près de cinq cents lecteurs par jour.
Merci de signer en nombre la pétition dont vous trouverez le lien en bas du rapport ci-dessous.
Chloé LAROCHE
______ "Depuis juillet dernier, une mère et ses deux filles de 13 et 15 ans, vivent un cauchemar, loin de chez elles, bloquées à Pointe-Noire, au Congo, faute de documents d’identité leur permettant de rentrer à Paris.
Brigitte Vigoureux, née au Congo et de nationalité belge, réside à Paris depuis plus de vingt ans. Quatre de ses enfants vivent avec elle, dont deux ont la nationalité française. Pour des raisons obscures que la Belgique refuse toujours de communiquer, à Paris, les autorités belges lui ont refusé le renouvellement de ses papiers d’identité et l’ont déclarée de nationalité indéterminée, ainsi que ses enfants. Elles lui réclament un certificat de naissance authentifié à la fois par son pays de naissance et par les autorités consulaires belges à Brazzaville.
En juillet dernier, munie d’un laissez-passer congolais, elle s’envole pour Brazzaville avec ses deux filles mineures, Thyssina 13 ans et Elaura 15 ans, afin de récupérer le document demandé. Sur place, elle effectue une demande de renouvellement de passeport auprès du consulat belge à Brazzaville, mais se heurte à un refus catégorique de l’ambassade. Brutalement devenues sans papiers et apatrides, Brigitte, Thyssina et Elaura ne peuvent rentrer à Paris. Bloquées depuis juillet à Pointe-Noire, elles ne survivent que parce qu’elles sont hébergées par la mère de Brigitte.
A Paris, son absence a totalement désorganisé la vie de la famille : le compte bancaire de sa mère ayant été bloqué, Amata, la cadette, attend sa bourse scolaire pour payer une partie des charges financières de l’appartement de la famille, Victor, l’aînée, étudiante devenue brutalement chef de famille, doit faire face à des problèmes de plus en plus aigus, et a dû trouver du travail pour régler les besoins les plus urgents. Quant au fils aîné qui vit au Canada, il a dû interrompre ses études, faute de pouvoir régler les frais de scolarité et s’est vu retirer son titre de séjour.
Thyssina et Elaura, de leur côté, n’ont pu effectuer leur rentrée scolaire, en septembre, dans les établissements du 13ème arrondissement de Paris où elles sont scolarisées : en 4ème au collège George Sand pour Thyssina, et en 2nde au lycée Claude Monet pour Elaura. En outre, depuis son arrivée à Pointe-Noire, Thyssina souffre du paludisme et a dû être hospitalisée.
L’avocat bruxellois qui cherche à démêler la situation administrative de Brigitte Vigoureux se heurte à un mur : en l’absence de gouvernement, il ne trouve aucun interlocuteur qui puisse lui fournir une explication. Et le consul de Belgique à Paris a prévenu le comité de soutien qui s’est organisé autour de la famille que le règlement de la situation administrative de Brigitte Vigoureux pourrait prendre des mois !
Pendant ce temps, la vie de la famille Vigoureux se dégrade de jour en jour. Dernier coup dur : Victor et Amata ont reçu une lettre d’huissier pour cause de loyers impayés !
Cela suffit !
Cette situation a assez duré : pour cause de carence de l’état belge, deux toutes jeunes filles sont déscolarisées, ont déjà perdu plus de deux mois de programmes scolaires et attendent de pouvoir rentrer chez elles, sans comprendre pourquoi elles subissent un tel ostracisme.
Thyssina et Elaura, ainsi que leur mère Brigitte Vigoureux, doivent revenir à Paris immédiatement !
Ces deux enfants n’ont pas à subir l’incurie de l’Etat belge !
C’est pourquoi nous demandons au défenseur de droits français, qui a été saisi du dossier, au ministre de l’intérieur, également saisi, d’accélérer les procédures en cours afin que Thyssina, Elaura et leur mère puissent enfin reprendre le cours de leur vie, ici, en France."
Et toujours :
- Pétition pour leur retour : http://resf.info/article38830.html
- Plus d’infos sur le blog Mediapart de RESF : http://resf.info/article38831.html
Contacts presse :
Marc Naelten (RESF Paris 5-13) : renaud-naelten@orange.fr 06 79 54 03 33
Daniel Cassiaux (collège George Sand) : 06 87 09 18 97
En Belgique : Nathalie Fessol : nath.edme.fessol@gmail.com 0032 2 763 02 09
06:17 Écrit par chloe38 dans Mes confidences de mère adoptive et biologique | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : vigoureux, congo, afrique, identité, existence, adoption, exister, accueil, sans papiers, étranger, immigration, politique, frontiere, bénin, famille adoption, refus adoption, justice, tribunal, actualité, rapprochement familial, injustice, pétition, education sans frontieres, france, adolescence, colère | Facebook | |
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19/03/2011
Un bébé est né mais n'a aucune identité. La maman est effondrée. La loi est implacable et la bêtise... sans limites.
Bonsoir à toutes et tous,
Ce soir, je choisis de vous communiquer cette lettre envoyée à tous les journalistes et à tous les médias.
Étant une journaliste libre et bénévole au service de la solidarité et de l'entraide, je vous transmets le courrier du Docteur Ménard, qui m'a beaucoup émue et révoltée.
Puisse ce bébé retrouver une identité et sa maman retrouver la tranquillité et la paix.
Je suis sensible à cette terrible histoire, car depuis huit ans, j'ai adopté et recueilli une enfant... qui est maintenant une adolescente de quinze ans... et qui n'a toujours pas la nationalité française ni de carte d'identité ni d'accueil de la France en son sein.
Je me bats toujours car elle n'est pas reconnue aux yeux de l'État français comme ma fille et je ne suis pas sa mère.... sauf pour des organismes intelligents comme la Sécu, la Caf... qui prennent en compte les personnes qui ont à charge et en responsabilité tel enfant et le prouvent.
J'ai créé une pétition pour la situation de ma fille :
http://www.mesopinions.com/L-adoption-de-ma-fille-n-est-pas-validée-en-France-depuis-7-ans-petition-petitions-63113acadfd163c940ec9228182e1d58.html#signer-petition
Il est très difficile pour des parents et des enfants de vivre dans un espace-temps où personne ne veut de nous, ne nous considère, où les racines n'existent plus et où même les relations parentales et familiales sont reniées, comme si on appartenait au néant, au grand vide.
Puisse ce bébé être aidé !
Puisse ma fille être aidée aussi.
Chloé LAROCHE ________________________
Communiqué de presse du 17 mars 2011____________________________
Par la diffusion de ce témoignage, le Syndicat de la Médecine Générale soutient ouvertement l’initiative d’un de ses membres, le Dr Didier Ménard.
"Amel est une jeune mère de famille, elle élève avec son mari deux charmantes petites filles. Lui travaille comme ouvrier, elle reste à la maison pour s'occuper du dernier né de trois mois. Leur séjour en France est totalement légal : ils disposent d'une carte de séjours de dix ans. A la cité des Francs-Moisins, à Saint-Denis, où ils habitent, tout cela est relativement habituel, du moins on pourrait le croire, car cette famille vit en fait un cauchemar : leur nourrisson est un « touriste de passage pour 3 mois ».
Amel est enceinte de sept mois quand elle doit partir en urgence en Algérie au chevet de sa mère gravement malade. Elle ne sait pas que ce voyage la conduira dans un monde kafkaïen. Elle accouche prématurément en Algérie à sept mois. Après cet épisode difficile à vivre, elle a hâte de rentrer auprès de sa famille. Hélas, la loi française ne le permet pas. Son enfant étant né à l'étranger, elle ne peut le ramener directement. Elle doit attendre un visa provisoire pour l'enfant, si elle veut revoir ses filles. Sinon, elle doit entamer une procédure de rapprochement familial. Amel s'effondre. Elle vit une dépression. Il faut absolument rentrer. Son mari et ses enfants lui manquent. Elle choisit le visa. Le retour à la maison ne résout pas le problème, loin s'en faut : une cascade de difficultés l'attend. La préfecture lui signifie qu'au terme du visa, elle doit retourner en Algérie et demander pour l'enfant le regroupement familial, ce qui peut prendre beaucoup de temps. En France, le bébé n'a aucun droit, même pas celui d'être rattaché à la Sécurité sociale de son papa, puisqu'il y est en séjour provisoire.
C'est cette situation qu'Amel me raconte un soir de janvier, quand elle m'amène le bébé qui a de la fièvre. Je le soigne et, bien forcé par la situation, je rédige l'ordonnance au nom de sa grande sœur en espérant que le pharmacien ne tiquera pas trop sur la posologie inadaptée.
Et je m'indigne ! Comment cela est-il possible ? Cet enfant a un papa qui travaille, qui cotise à la Sécurité sociale, qui a des droits. Je me renseigne auprès des personnes connaissant mieux que moi ces situations : eh bien, non, cet enfant n'a pas de droit, car il a eu le tort de naître où il ne fallait pas. Nous faisons le « forcing » à la CPAM du 93 pour procurer une couverture sociale à ce bébé car, si par malheur il devait être hospitalisé, le coût serait rédhibitoire. Il faut du temps et de la pugnacité, mais heureusement, nous y arrivons, car aujourd'hui, l'enfant est hospitalisé pour une infection des voies respiratoires. Mais cela ne change pas la situation du bébé qui va bientôt être clandestin, puisque tout le monde conseille à Amel, même les institutions sociales, de ne pas retourner en Algérie.
De toute façon l'état psychologique d'Amel ne le permet pas, état psychologique encore plus aggravé par la décision de la Caisse d'Allocation Familiale, qui demande le remboursement de la prime de naissance (eh oui, il y a là suspicion de fraude !) et qui, pour être certaine d'être remboursée, supprime le versement des autres prestations. Nous supposons que, comme d'habitude, quand il y a un problème déclaratif ou autre, la CAF suspend tout les allocations, fait son enquête, et prend sa décision. On remarquera qu'habituellement, en vertu des principes constitutionnels, il faut d'abord faire l'instruction avant de prononcer le jugement, mais pour la CAF, les principes constitutionnels sont accessoires ! Outre que la suppression arbitraire des prestations auxquelles elle a droit enfonce un peu plus cette famille dans la précarité, la violence institutionnelle qu’elle traduit projette Amel et les siens dans l’incompréhension et la détresse.
Comment en est-on arrivé là ? Dans quel monde vivons-nous, pour fabriquer des bébés clandestins ? Quelle faute Amel a-t-elle commise pour être autant punie ?
Je voudrais connaître celle ou celui qui au consulat de France a refusé de délivrer les papiers à cette jeune mère de famille. Il ou elle a appliqué la loi, me dira-t-on. Quelle loi ? Celle qui est écrite sur le fronton de son bâtiment : liberté, égalité, fraternité ou celle d'un Etat français redevenu ouvertement xénophobe. Je voudrais comprendre ce qui se passe dans la tête de tous ces acteurs de la préfecture qui, au nom de la France, perdent leur humanité. Les lois et les règlements ne cessent de brimer les étrangers. La France a-t-elle si peur qu’elle doive craindre la venue sur son territoire d'un nourrisson de trois mois ? Voit-elle en lui un possible perturbateur de l'ordre public ?
Comment peut on oublier à ce point les missions et les valeurs de la protection sociale, pour que la CAF se conduise de cette manière, est-ce le poison de la suspicion face à la fraude qui provoque ce comportement d'exclusion ?
Que puis-je dire à cette famille ? Que ce monde est devenu fou, de cette folie qui conduit à ne plus savoir faire la part des choses. Que la loi fixe les conditions de la vie en société, mais qu'elle n'est jamais à l'abri de devenir stupide et ignoble dans son application. Que la citoyenneté que les hommes et les femmes politiques prétendent défendre n'existe pas pour un bébé né de parents maghrébins.
La loi que nous allons appliquer pour cet enfant, c'est la loi de la cité, celle qui est faite de solidarité, de soutien, d'amour et de fraternité. Et nous allons nous mobiliser pour rendre à ce bébé ses droits, pour que son arrivée dans la vie ne soit pas à jamais marquée par la culpabilité d'être né où il ne fallait pas."
Docteur Didier Ménard
Médecin généraliste à la cité des Francs-Moisins à Saint-Denis
COMMUNIQUÉ :
http://fontenay-diversite.over-blog.com/article-un-bebe-clandestin-69620293.html
Les photos de l'article choisies par l'auteur proviennent du site suivant :
http://www.photo-libre.fr/
<a href="http://www.photo-libre.fr">Photos Libres</a>
03:10 Écrit par chloe38 dans Amour, droits de l'enfant, parentalité | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : lettre ouverte, docteur ménard, presse, algérie, france, identité, naissance, adoption, pétition, amel, consulat, visa, papiers | Facebook | |
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06/12/2010
Je crois en l’être qui vit dans l’éternité de sa peau noire. Voici la sixième nouvelle de mon premier ouvrage : "Le prêtre noir du Mont Saint-Michel".
SI UN ÉDITEUR LISAIT CE TEXTE ET CE BLOG ET QU'IL AIT L'IDÉE DE RÉÉDITER CET OUVRAGE ET CES TEXTES, MERCI DE CONTACTER L'AUTEUR DU BLOG... QUI RECHERCHE UN ÉDITEUR POUR PLUSIEURS LIVRES...chloe.email@laposte.net. Merci d'avance !
Cette nouvelle est la sixième du livre de Chloé LAROCHE : "les Semences de l'Après-Vie"_______________________________
LE
PRÊTRE
NOIR
DU MONT
SAINT-MICHEL
____________ Nouvelle n° 6 de Chloé LAROCHE
CE TEXTE EST PROTÉGÉ ET TOUS DROITS RÉSERVÉS
Je crois en l’Être
Qui vit dans l’éternité
De sa peau noire
(Haïku de Chloé L)
“L’Amour que vous donnerez,
même du fond du malheur,
vous sera toujours retourné.”
Alain Guillo : “A l’adresse de ceux qui cherchent”
au chapitre “L’enfant qui meurt”
Le Mont-Saint-Michel était voilé de pourpre derrière les coquelicots rougis par le soleil couchant ; il émergeait des eaux comme un ange à genoux taillé dans l’albâtre de la pureté céleste.
Le Christ semblait égréner dans le cri des mouettes le chapelet des morts de la Terre, rappelés au souvenir de l’Archange par les pèlerins...
-Saint Michel, laissez passer l’âme de mon époux ; pardonnez-lui ses péchés, ses beuveries et ses coups portés à mon corps... -O Grand Archange, ouvrez le Paradis à ma mère arrachée à la Terre par un cancer... -O toi Grand Saint, je te confie l’âme de mon fils mort à la guerre ; donnez-moi la force de poursuivre mon chemin... -Ma fille s’est suicidée... Je ne sais si c’est de ma faute ou non. Je porte cela comme un boulet qui emprisonne mon âme comme un cachot sans lumière. Eclairez-moi ! Je vous en supplie... -Ma compagne a été emportée par le sida... Notre bébé est malade... Je ne pourrai pas continuer tout seul à supporter cette épreuve. J’ai renié Dieu, j’ai renié les Anges, j’ai renié l’Espoir, mais tout seul je n’y arriverai pas... Alors oubliez mes insultes proférés contre le Ciel et accompagnez-moi tous les jours de ma vie...”.
Telles étaient les supplications des âmes orphelines ; l’océan les entourait avec compassion de ses bras puissants et emportait toutes les larmes vers le grand large où tout est partage... où chaque goutte salée est un voyage. Après cette expérience intérieure vécue sur le Mont, les âmes repartaient... le coeur allégé, l’espoir au ventre, une espérance née au bout de la vie.
Marie-Ange et Jean-Noël avaient marché longtemps avant d’apercevoir au loin le Mont sacré émergeant des eaux du Monde ; les coquelicots étaient embrasés par le feu du Ciel et le soleil semblait s’être accroché à la flèche de l’Abbaye.
Ils venaient en ce lieu chargé de Paradis pour méditer et offrir leur immense souffrance... Ils avaient perdu leur enfant, à la naissance... leur unique enfant, cinq mois auparavant.
Après leur séjour à l’hôpital, ils étaient rentrés chez eux et avaient retrouvé la chambre de leur bébé prête à l’accueillir, préparée avec amour depuis des mois... Un prêtre accepta de les recevoir pour les aider à surmonter leur douleur et le déchirement de voir mourir l’avenir ; il s’exprima à eux en ces termes :
-Les bébés ne meurent pas... Ils deviennent des anges. Le vôtre sera toujours là, près de vous, blotti au chaud dans votre coeur. Il vous conduira sur des chemins inespérés... des chemins d’amour dignes de celui du Créateur pour toutes ses créatures.”
En ce jour de leur arrivée au Mont, Marie-Ange regardait le soleil de l’océan se coucher dans les yeux de Jean-Noël ; elle savait que le prêtre avait raison ; mais comment évacuer cette colère qu’elle ressentait en elle... toute la révolte d’une mère face au vide de la mort, privée à jamais de la chaleur de ce petit être qui l’avait habitée durant neuf mois !?... Parfois, elle avait envie de frapper, de hurler, de détruire et ne plus reconstruire.
C’est pour cette raison qu’elle alla voir un prêtre dès le lendemain dans la vieille chapelle du Mont, l’église Saint Pierre ; l’officiant qui la reçut avait la peau noire et une immense foi en l’Archange ; il avait traversé l’Afrique pour offrir une grande partie de son temps à l’accueil des pélerins de Saint Michel ; ce matin-là, donc, il accueillit Marie-Ange, qui lui expliqua tout ; il fut immensément touché par l’épreuve de cette femme.
-Allez prier devant la statue de la Vierge aux Anges, Madame ; elle vous consolera et vous ouvrira le chemin qui relie votre âme à celle de votre enfant. Pensez toujours que vous êtes à jamais unie à lui et que la communion d’âme à âme est la chose la plus intense qui existe sur Terre.”
La jeune femme alla prier devant la Vierge aux Anges ; elle parla intérieurement à son enfant, lui envoyant plein d’amour et de tendresse maternelle.
La nuit suivante, elle fit un rêve étrange : elle tenait dans ses mains un bébé minuscule à la peau noire, comme le prêtre africain qui l’avait reçue. Elle se réveilla en disant : “Je veux adopter un petit africain. Un enfant de là-bas m’attend quelque part... Je serai sa maman ! Sa peau, dans mon rêve, était si fine, faite d’un ébène si noir et brillant... qu’elle paraissait réelle. Ce petit garçon m’attend, j’en suis sûre...!”
Jean-Noël ne fut pas d’accord du tout avec cette “idée” ; il avait toujours été opposé à l’adoption et il aurait préféré que sa compagne accepte de porter un deuxième enfant... engendré par leur couple. Ils se disputèrent fortement devant l’Abbaye qui surplombe le Mont-Saint-Michel... Un moine vint les voir et leur dit, en leur montrant l’infini de l’horizon :
-Est-ce que votre querelle va empêcher l’océan d’être vivant... et de venir mourir dans chaque vague qui vient s’écraser sur la côte ? Est-ce que votre querelle va arrêter votre chemin en route vers demain ?... Mais peut-être avez-vous deux chemins...?! Peut-être se croisent-ils aujourd’hui à un carrefour où l’inéluctable apparaît... Prenez le calme de ce lieu et emportez la paix avec vous.”
Marie-Ange et Jean-Noël s’excusèrent auprès du moine ; ils restèrent longtemps silencieux, accoudés au balcon de la Baie.
Au-dessus d’eux, rayonnait la statue de l’Archange ; tant de finesse mêlée à la force attirait le respect du regard sur le geste victorieux de Saint Michel brandissant l’épée.
Jean-Noël ne put s’empêcher de penser à l’Eglise Saint Michel de Chamonix, cette ville chérie où il avait grandi ; il était souvent entré dans ce sanctuaire pour donner à l’Archange ses prières les plus secrètes, destinées au Tout-Puissant ; il était toujours reparti de cet endroit l’âme humble, dépouillée d’orgueil... et emplie de compassion envers les siens et le monde entier.
Mais, en ce jour précis, il n’arrivait pas à s’accorder aux nouvelles vibrations de sa compagne ; il savait intérieurement que personne ne le ferait changer d’avis : il ne serait jamais, au grand jamais, le père adoptif d’un enfant noir...!!
Soudain, à l’instar de cette pensée, une femme désespérée accourut dans leur direction.
-Avez-vous vu ma fille ? C’est une petite africaine... Elle porte une robe blanche... Elle a cinq ans... Mon Dieu, je l’ai perdue dans tous ces dédales... Aidez-moi, je vous en supplie. Aidez-moi à la retrouver !”
Le couple se mit à aider cette femme.
“Comment s’appelle votre fille ?
-Violina, elle s’appelle Violina."
-Violina, Violina”, cria Jean-Noël de toutes ses forces... Personne ne répondait. Il cria plusieurs fois ainsi...
Tout à coup, il eut une idée ; il pénétra dans l’Abbaye et se laissa guider par la beauté des lieux ; il descendit vers le niveau qui se trouve sous l’église abbatiale et trouva la petite fille assise près de la grande roue ; des prisonniers la faisaient tourner autrefois, en un temps lointain où l’administration pénitenciaire installa un poulain afin de hisser un chariot le long du rocher.
“C’est quoi cette roue, monsieur ?
-Violina, ta maman te cherche partout. Viens !
-Mais, monsieur, c’est quoi cette roue ?
-Cette roue ? Autrefois, des méchantes personnes ont attaché des prisonniers à l’intérieur de cette machine pour que ceux-ci la fassent tourner en marchant... afin de faire monter un chariot sur une échelle de pierre... un poulain.
-Ces personnes cruelles croyaient sûrement que le monde entier devait tourner pour elles toutes seules !”
Jean-Noël, surpris, s’accroupit près de la petite fille ; elle était belle dans sa robe à dentelles ; ses yeux étaient profonds et emplis de gravité devant le cynisme humain... qui avait pu placer cette roue dans l’ancien ossuaire des moines, cimetière des âmes priantes de ce lieu saint et vénéré !
Violina mit sa main dans celle de Jean-Noël.
“Viens, dit-elle, il faut laisser la roue à Dieu. Il sait bien, Lui, comment faire tourner la Vie !...”.
Elle retrouva sa maman, qui fut aux anges.
Jean-Noël, de son côté, offrit une plume noire, trouvée sur la terrasse de l’ouest, à sa compagne, en lui disant :
-Nous partirons ensemble en Afrique ; j’ai des amis là-bas ; nous adopterons un enfant et nous deviendrons durant sa vie entière ses parents, son père et sa mère, pour toujours et à jamais.”
Chloé LAROCHE
PS : j'ai fait un pèlerinage au Mont Saint-Michel cinq mois après le décès de ma fille et beaucoup d'éléments autobiographiques se trouvent dans cette nouvelle, avec aussi ce même rêve et cette même rencontre avec un prêtre africain, et l'adoption cinq ans plus tard d'une petite fille africaine qui avait cinq ans au moment de mon rêve au Mont Saint-Michel.
_______________________________ Nota Bene : les photos de cette nouvelle sont libres de droits et choisies par l'auteur
dans le site : "fotosearch.com".
Le Mont-Saint-Michel
Grand point d’orgue de l’Esprit
Sur la Bible nue
(HAÏKU DE CHLOÉ L)
________________________ Ce texte est protégé et ne doit pas être recopié ou utilisé sans l'accord de l'auteur.
Ouvrage déposé. ______________
"Les Semences de l'Après-vie" est l'ouvrage inspiré par l'amour infini que porte Chloé Laroche à sa fille Océana, envolée à l'âge de deux ans et demi vers l'Au-Delà. Elle a écrit 13 nouvelles dans ce livre qu'on ne trouve plus dans le commerce. C'est pour cela que Chloé a choisi de partager avec vous ces 13 nouvelles dans ses 13 prochains articles, ici sur son blog.... "Je souhaite par ce livre donner force et courage à toutes les personnes endeuillées et leur dire que la mort n'est pas véritable séparation ni trou noir du néant ; les êtres aimés disparus sont unis à nous pour la vie... qui ne finit pas."
(extrait de la 4ème de couverture du livre de Chloé Laroche)______________________________________
00:42 Écrit par chloe38 dans 13 nouvelles de mon premier livre "Les Semences de | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nouvelles, écrivain, mont saint-michel, adoption, prêtre, deuil, amour, couple, afrique, noir, moine, michel, archange | Facebook | |
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15/11/2010
Des personnes se relayent pour promener les chiens du refuge Jeanne Borgey, des chiens qui ont été abandonnés ici, privés de l'amour d'un maître mais entourés de l'affection des bénévoles.
APPEL URGENT POUR LES CINQUANTE CHIENS DU REFUGE D'URIAGE__________________________
Bonjour à toutes et tous,
Le 3 novembre 2010, j’ai participé grâce au site «On va sortir.com» de Grenoble à une sortie organisée par Pascale, dont le pseudo est Tagatie, afin d’aller promener les chiens du refuge Jeanne Borgey, qui se situe entre Gières et Uriage.
Ce refuge accueille cinquante chiens dont certains sont dans ce lieu depuis quatre ou cinq ans. Tous les chiens sont nourris et accueillis jusqu’à leurs éventuelles adoptions.
Le refuge était dirigé -jusqu'à son décès récent- par Gilbert Accarier qui m’avait confié lors de ma visite que l’équipe dépense cent mille euros de frais de vétérinaires chaque année et que si ce lieu ne trouve pas les fonds nécessaires à la poursuite de leurs activités d’accueil, ils seraient obligés de fermer et ce serait une catastrophe pour la région grenobloise et pour tous les chiens accueillis en permanence.
Je vous engage donc, chers lecteurs, à faire un don au refuge Jeanne Borgey, le Maupas, 38410 Uriage.
Et même si ce n’est que dix euros une fois ou dix euros chaque mois, c’est très important de participer à cette opération magnifique, comme une résistance pour qu’un lieu d’accueil des chiens abandonnés puisse demeurer et perdurer.
Vous pouvez envoyer un chèque ou bien apporter des espèces aux heures d’ouverture du refuge. Il est ouvert les lundis, mercredis, vendredis et samedis de 14 h à 18 h. Le téléphone est le 04 76 89 12 66.
De nombreuses personnes se relayent bénévolement pour venir promener les chiens de ce refuge, des chiens qui sont très bien traités mais qui ont besoin de votre tendresse et de l'amour d'un nouveau maître.
Si un jour vous deviez abandonner votre animal, regardez-le dans les yeux, n’oubliez pas de le regarder dans les yeux. Et quand vous adoptez ou achetez un animal, dites-vous que ce n’est pas une peluche qu’on peut revendre ou donner dans une braderie. C’est un être vivant qui souffre, qui pleure et qui a besoin d’amour, de protection et de soins, autant que nous les humains.
Chloé LAROCHE
________________________ TRÈS IMPORTANT
(AJOUT À MON ARTICLE LE 30 JANVIER 2011) :
Noux venons d'apprendre le décès de Gilbert Accarier, directeur du Refuge.
Nous sommes tristes de son départ car ce qu'il faisait était si généreux et beau et essentiel. Puissent les cinquante chiens dont ils s'occupaient... puissent-ils trouver un nouveau papa comme lui. Que les anges canins et animaliers l'accueillent dans leur paradis et que les hommes prennent un jour conscience comme Gilbert Accarier que les chiens et tous les animaux sont des créatures à respecter et à aimer comme des êtres vivants et ayant des Droits.
Chloé Laroche
Nota Bene : pour voir les photos de chaque chien du refuge et en adopter un, il faut consulter le site :
http://spa-dauphine.e-monsite.com
02:17 Écrit par chloe38 dans On va sortir, écouter et découvrir avec Chloé | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : chien, refuge, abandon animal, uriage, don, adoption, ovs, accueil, animal, spa, gilbert accarier, droits des animaux | Facebook | |
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28/02/2010
J'écris pour les cinq ans de mon fils, entre épreuves et sérénité, entre amour et pardon, entre deuil et résilience.
Mon fils
Tu as eu cinq ans aujourd'hui
Cinq ans d'une vie de bonheur
Près d'une maman aimante
Mais des larmes pour ton papa
Disparu si loin disparu si tôt
Alors que tu l'avais retrouvé
Après des mois d'absence
De désertion de paternité
Et le voir s'amaigrir
Jusqu'à mourir sans retour
Tu as eu cinq ans aujourd'hui
Mais des tempêtes dans ton coeur
De voir le monde, de le sentir
Parfois si dur quand les ados
Montrent leur souffrance si fort
Que les petits subissent leur colère
Face à une révolte de jeunesse
Et regarder les aînés insulter
Malmener, voir les larmes
D'une mère impuissante
Ta soeur handicapée
Un soir s'est jetée sur toi
Elle voulait te frapper
Et j'ai dû la plaquer au sol
Car le handicap mental
Est parfois dangereux
Tu as eu peur si fort
Et comment aimer après
Comme tu sais le faire si bien
Tu aimes ta soeur de Roumanie
Tu as eu cinq ans aujourd'hui
Et face à tes deux soeurs d'adoption
Tu gardes ce regard d'amour
Même si parfois tu les mettrais dans un carton
Avec marqué dessus : retour au pays
Mais tu sais au fond de ton âme
Qu'elles viennent de l'enfer
D'un passé trop dur et révolu
Et que ta maman les aime
Donc toi aussi tu les aimes
Tu as eu cinq ans aujourd'hui
Et pas un appel des grands-parents
Les paternels sont morts
Et les maternels sont en vie
Mais trop de mal à ta maman
Par un grand-père haineux
Qui vit dans un monde sans amour
Au coeur sec et froid
Dans lequel la tendresse est morte
Indifférence parentale
Tu as eu cinq ans aujourd'hui
Et quand ils sont venus
De leur lointaine région
Tu n'as même pas su qu'ils étaient venus
Car ils n'ont pas pris la peine de passer
De venir te faire un gros bisou
Ta mère au coeur arraché
De leur absence et là il étaient si près
Mais ils n'ont pas donné signe de vie
Dans la misère pauvre des âmes
Tu as eu cinq ans aujourd'hui
Plein de bonheur et une balade
Avec des amis et des enfants
On a pris la Bastille à Grenoble
Comme on prendrait le monde
Avec amour et enthousiasme
Comme tu les fais vivre dans ton coeur
Tu me regardes et tu me fais
Un énorme bisou en riant
"C'est un baiser serré"
Bon anniversaire mon fils.
Ta maman
Chloé L
Nota : le lac sur les photos est le lac de Monteynard, situé au sud de Grenoble.
03:18 Écrit par chloe38 dans Mes confidences de mère adoptive et biologique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : anniversaire, petit, cinq ans, adoption, aîné, violence, famille, handicap mental, fils, deuil, orphelin, mort du père, fratrie | Facebook | |
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02/02/2010
Il faut qu'on se bouge. Pour des jeunes gens d'à peine 18 ans qui sont obligés de se cacher pour ne pas être expulsés, pour un jeune père de 23 ans, papa d'une enfant française, enfermé en vue d'expulsion... Cela suffit !
Bonjour à tous et toutes,
Vous savez que je suis portée à défendre très souvent des personnes expulsées de France dans mon blog. Ce sont la plupart du temps des parents, très souvent des papas... qui ont leurs enfants scolarisés ici... et bien souvent nés en FRANCE !
Dans ce que je vous présente ci-dessous à travers le communiqué reçu de RESF, le Réseau d'Éducation sans Frontières, nous trouvons un papa de 23 ans qui est père de la petite Lola, née en 2005. Elle a le même âge que mon fils.
Mon fils va avoir cinq ans et il a perdu son papa, décédé d'un cancer au poumon, sur la table d'opération. Il pleure son père disparu et c'est très difficile pour un enfant. Alors quand un père est vivant, soyons assez humain pour le laisser auprès de ses enfants !! Ne pas l'arracher à sa famille. Ce père est en prison, en centre de rétention pour étrangers de Marseille, et son expulsion est imminente. Il s'appelle Harrag Belhadj et vous pouvez écrire pour lui, téléphoner aussi aux numéros donnés, pour le défendre, pour éviter cette expulsion terrible pour sa famille et sa petite. Vous trouverez plus bas les coordonnées afin d'agir.
Que cette terre est triste des larmes des enfants arrachés à leurs parents. Quand c'est la mort, la maladie ou un tremblement de terre qui séparent et démembrent les familles, on parle de destin... mais là, on hurle : CRUAUTÉ, ACHARNEMENT, SCANDALE ABOMINABLE.
Chloé Laroche
___________________________________________________________________________________________________________________
2 février 2010___________________________ Communiqué reçu ce jour du Réseau d'Éducation sans Frontières :
"Désavoué publiquement par les juges pour avoir arbitrairement privé de leurs droits 124 demandeurs d’asile, Eric Besson se venge sur les jeunes et les familles. Qu’importent les études en cours, les liens familiaux, la vie reconstruite. Qu’importent les droits.
Ci-dessous quatre affaires, quatre vrais drames qui menacent la vie d’enfants ou de tout jeunes gens. Sans parler des autres, pareillement traqués et arrêtés, mais qui ont devant eux quelques jours ou semaines d’espoir. Le racolage de voix en saccageant des vies, ça suffit ! Le Ministre de la chasse à l’enfant est responsable, son président encore plus, mais il faut aussi que les hauts fonctionnaires et les moins hauts qu’on implique dans ces affaires honteuses prennent leurs responsabilités. Et qu’on les mette face à elles. Poliment, sans diffamation, mais fermement. Mails, fax, téléphone, tout est bon pour faire savoir ce qui se passe vraiment."
___________________________________________________________________________________________________________________
Ministre de l’Immigration :
Fax ministère : 01 77 72 61 30 et 01 77 72 62 00 Standard 01 77 72 61 00
Secrétaire général secretariat.general@iminidco.gouv.fr
Secrétaire général : stephane.fratacci@iminidco.gouv.fr
fax : 01 77 72 61 30 et 01 77 72 62 00
Ministre eric.besson@iminidco.gouv.fr
Matignon :
http://www.premier-ministre.gouv.fr/acteurs/premier_ministre/ecrire
Et là où se prennent les décisions
Elysée fax : 01 47 42 24 65
http://www.elysee.fr/ecrire/index.html
Maxime Tandonnet (conseiller immigration) maxime.tandonnet@elysee.fr
___________________________________________________________________________________________________________________
Les coordonnées des préfectures concernées se trouvent après chaque situation décrite.
1/ Expulsion programmée pour jeudi de Salima Boulazhar, 18 ans, sa sœur jumelle Salma, forcée de se cacher :
Salma et Salima, deux sœurs jumelles marocaines de 18 ans, venues en France à 13 ans, confiées par kafala (acte de prise en charge) à leur tante résidente en France quand leur grand-mère qui les élevait décède. Or la France ne reconnaît pas la kafala et comme l’adoption est impossible en droit marocain, les démarches de régularisation sont rendues difficiles. Elles font toute leur scolarité à Clermont-Ferrand : Collège La Charme, Collège Gérard Philippe, Lycée Camille Claudel, Lycée Marie Laurencin. Salima - cette année- est en apprentissage à l'Institut des métiers de Clermont-Ferrand.
Une demande de titre déposée avant leur majorité a été refusée par courrier du 27 Juillet. Après 7 mois de silence de la préfecture, le 19 janvier, les policiers sont venus chez leur tante, ont emmené Salima et l’ont conduite au centre de rétention de Lyon.
Salma a échappé à l’arrestation. Elle était alors hospitalisée, angoissée et dépressive depuis l’annonce du refus de séjour. Depuis elle se cache. Le juge des libertés a décidé de prolonger de 15 jours la détention de Salima. Nous savons que cela accorde 15 jours aux autorités pour obtenir « l’accord de réadmission » de Salima de la part des autorités marocaines. Tous ces établissements y compris se mobilisent pour elles, vendredi plus de 150 personnes se mobilisaient avec des élus devant la préfecture de Clermont Ferrand.
Malgré ce soutien, le préfet de région (qui n’est autre que l’ancien secrétaire général d’Hortefeux quand il était ministre de la rafle et du drapeau !) n’en démord pas : pas d’adoption, pas de papier. L’expulsion de Salima est programmée pour le 4/02/2010 à 9h.
Patrick STEFANINI Préfet de la région AUVERGNE
patrick.stefanini@puy-de-dome.pref.gouv.fr
Directeur du cabinet : fabien.masson@puy-de-dome.pref.gouv.fr
Chef des services administratifs du cabinet : david.besson@puy-de-dome.pref.gouv.fr
Préfecture du Puy de Dôme 18, Bd Desaix - 63033 CLERMONT-FERRAND CEDEX 01
Tél. : 04 73 98 63 63 Télécopie : 04 73 98 61 00
www.auvergne.pref.gouv.fr
public@puy-de-dome.pref.gouv.fr
Et aujourd'hui Youssouf un lycéen de 21 ans du LP Camille Claudel à Clermont-Ferrand a été arrêté près de chez lui en rentrant du lycée. Il doit être conduit au CRA de Lyon.
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3/ Expulsion imminente pour Harrag Belhadj, 23 ans, détenu au Centre de rétention du Canet à Marseille, père d’une enfant française :
Il est papa de la petite Lola, née en 2005, de nationalité française. Il vit avec la maman et le premier enfant de celle-ci. Il contribue aux besoins et aux soins des deux enfants.
Harrag est arrivé en 2005 de manière régulière pour rejoindre son père séjournant en France depuis 2001 et détenteur d’une carte de séjour de 10 ans. C’est en novembre dernier que la préfecture a refusé de prolonger son séjour. Il a un jeune frère de 14 ans scolarisé dans un collège de Marseille.
Durant son séjour, il a mis tout en oeuvre pour construire sa vie professionnelle. Il a obtenu deux CAP, l’un d’Informatique à l’EMO à St Joseph et l’autre en Électricité bâtiment et industrielle à Angoulême. Il est également certifié d’une formation en tant qu’agent de sécurité et a travaillé 6 mois dans ce secteur. L’expulsion est imminente (peut-être aujourd'hui mardi ).
Préfet Michel SAPPIN michel.sappin@bouches-du-rhone.pref.gouv.fr
Cabinet du Préfet cabinet@bouches-du-rhone.pref.gouv.fr
Secrétariat Général : Tel 04 91 15 64 90 / Fax : 04 91 15 62 10
Standard préfecture : Tel 04 91 15 60 00 - Fax 04 91 15 60 70
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3/ Lahouari CHALI, père de famille algérien, en rétention au CRA de Palaiseau (91) :
Arrêté à Gennevilliers le 26 janvier 2010, lors d'un contrôle d'identité, Lahouari CHALI a été placé dans la prison administrative pour étrangers de Palaiseau.
Lahouari CHALI est entré en France le 5 mai 2004 en compagnie de sa femme et de leur fils aîné. Yacine, 6 ans, né en Algérie, est scolarisé en CP, à Paris 18ème. Sa sœur Rachida Farah, 5 ans, est née à Paris, elle est en en moyenne section à l'école maternelle André Del Sarte dans le 18e.
Le père de M. Chali vit en France ainsi que la mère, les deux demi-frères et la demi-soeur de sa femme, tous en situation régulière. Le 1er février, rejet du recours au Tribunal administratif. La machine à expulser est en marche.
Récemment deux retenus du CRA de Palaiseau ont tenté de mettre fin à leurs jours pour échapper à l’expulsion : tentative de pendaison, grève de la faim, vis avalées. Pas même une nuit entre l’hôpital à l’aéroport, et à l’arrivée à Tunis, la prison pour ce père de famille.
Patrick Strzoda - Préfet des Hauts-de-Seine (92) :
patrick.strzoda@hauts-de-seine.pref.gouv.fr
Secrétaire Général :
didier.montchamp@hauts-de-seine.pref.gouv.fr
Directrice de cabinet :
josiane.chevalier@hauts-de-seine.pref.gouv.fr
N° Fax du Préfet : 01 47 25 21 21 - 01 40 97 27 92
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4/ 12 ans d’errance, ça n’est pas assez ! Nouvelle menace d’expulsion pour un père rom d’Evreux :
Mehmet OMEROVIC a été arrêté à Evreux le 29 janvier 2010, mis en garde à vue au motif d'un retard dans les formalités de mise à jour de son permis de conduire, et placé le 30 janvier en rétention au Centre de Rétention Administrative (CRA) de Oissel.
12 années d’errance, de souffrances et d’humiliations pour cette famille de cinq enfants ! Originaires de Bosnie, les Omérovic ont vécu, depuis 1992, tous les drames du conflit entre Serbes et Bosniaques. Accablés par les persécutions de tous ordres, parce qu’ils sont aussi roms et musulmans, privés du droit de travailler, de se loger, de se soigner, d’éduquer leurs enfants, ils ont fui leur pays une première fois pour demander l’asile en Allemagne en 1997. Déboutés, de leur demande, ils retournent en Bosnie, mais subissent à nouveau persécutions et privations de droits élémentaires. Ils tentent alors leur chance en France en 2005, où leur demande d’asile échoue également. Renvoyés de force en Bosnie, ils retrouvent la même situation et survivent grâce à des moyens de fortune. Nouvelle errance vers la France où ils sont arrivés en janvier 2009. Ils déposent une demande de titre de séjour auprès de la Préfecture d’Evreux, s’appuyant sur les dispositions légales en vigueur relatives à la préservation de la vie privée et familiale. Leur demande est rejetée en septembre 2009, rejet assorti d’une Obligation de Quitter le Territoire (OQTF). Un recours a été déposé par leur avocat auprès du Tribunal Administratif, et leur audience doit avoir lieu dès ce mois de février.
Soutenue depuis plus d’un an par divers intervenants sociaux et associations impliqués dans le soutien aux migrants en situation de détresse, la famille Omérovic pouvait encore, jusqu’à l’arrestation, espérer que l’Etat français prendrait en considération sa situation exceptionnelle et lui fournirait enfin la possibilité de se reconstruire. Ce père est aujourd’hui en très grand danger d’expulsion et la famille martyrisée une nouvelle fois.
Préfète de l’Eure : Fabienne BUCCIO : fabienne.buccio@eure.pref.gouv.fr
Préfecture : Bd. G. Chauvin 27022 EVREUX CEDEX Tél. : 02 32 78 27 27
Télécopie : 02 32 38 24 15 www.eure.pref.gouv.fr
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16:06 Écrit par chloe38 dans Chloé défend les pères expulsés | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : expulsion, étranger, adoption, kafala, besson, algérien, harrag belhadj, marocain, rom, fuite, immigration, politique, sans-papiers | Facebook | |
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14/01/2010
Mes pensées pour les haïtiens et leurs proches. Pour tous les parents en attente de leur enfant adoptif et aux parents qui pleurent leur enfant mort dans les décombres. Comment donner et envoyer notre solidarité ? Mes réponses.
__________Bonsoir à tous et toutes,
Je pense très fort depuis le tremblement de terre d'hier matin aux habitants d’Haïti et à tous ceux qui ont de la famille et des amis là-bas.
Les haïtiens ont été touchés par un terrible séisme de magnitude 7 la nuit dernière, après avoir vécu déjà tant de catastrophes comme les ouragans, la famine, les différentes répressions subies au cours de l'Histoire, les guerres et les massacres, le pillage des autres pays et une saignée financière lors des siècles derniers de la part de la France notamment (150 millions de francs).
Aujourd'hui, deux maisons haïtiennes sur trois sont à terre et il n'y a plus de vivres car tout est dans les décombres. Les soins ne peuvent être donnés et les habitants sont terrorisés. Ils se retrouvent dans la rue... dans le deuil et les larmes d'avoir perdu leurs proches disparus et décédés près d'eux.
Il y a des milliers de morts... femmes, hommes, enfants. Une maman a perdu ses deux enfants soudainement et son frère en France l’annonçait le coeur plein de larmes à Jean-Jacques Bourdin ce matin sur Radio RMC.
J’étais dans mon taxi, transportant des enfants handicapés, et je pleurais au volant. De toute cette souffrance, de tous ces gens sans toits et désemparés, terrorisés par un sort qui s’acharne. Des parents ont perdu leurs enfants et ne sont plus que l’ombre d’eux-même, dans leur fin du monde à eux.
En France, des parents adoptifs attendant la fin du déroulement de la procédure d’adoption (qui prend parfois plusieurs mois) n’ont pas de nouvelles de leur futur enfant vivant encore en Haïti, comme cette maman pleine de chagrin entendue ce matin. Puisse-t-elle retrouver cet enfant vivant, qu’elle porte déjà dans sa vie, dans sa chair, dans son coeur, dans ses tripes.
La mort est cruelle et le sort frappe durement en Haïti. La Croix-Rouge a lancé un appel de fonds pour venir en aide aux rescapés sur le site http://www.croix-rouge.fr ... Soyons nombreux à répondre à son appel, sachant qu’elle a déjà débloqué 340 000 euros pour les victimes. D'autres associations fiables et honnêtes sont habilitées à recevoir notre argent solidaire et je les indique ci-après. Surtout, ne donnez pas d'argent liquide à des quémandeurs venus au nom d'Haïti et ne répondez pas à des propositions d'appels de dons sur internet.
Certaines personnes disent déjà qu'on parle trop de la catastrophe... prétextant qu'en France, "nous avons nos malheurs, nos misères et notre pauvreté" . Je souhaite leur répondre que si vous êtes en voiture et que vous pleurez votre épouse ou votre mari décédé... Vous êtes dans le chagrin et un désarroi immense. Vous voyez en roulant au bord de la route une voiture accidentée avec visiblement des blessés à l'intérieur. Vous passeriez sans vous arrêter en pensant que vous avez assez de votre souffrance ?!
OU vous vous arrêteriez pour porter secours à ces personnes qui sont dans une urgence vitale, une catastrophe venant de leur arriver ?
Des personnes sont encore sous les décombres et beaucoup ne seront pas retrouvées. Qu’elles puissent trouver la paix dans l’autre monde et envoyer aux vivants le courage qu’il faut pour poursuivre le chemin d’une vie parfois terrifiante.
Chloé Laroche
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Dernières nouvelles : "Le Ministère des Affaires Etrangères a mobilisé le centre de crise pour réunir les premières informations concernant les ressortissants Français présents en Haïti. Le Quai d'Orsay se mobilise également pour acheminer l'aide nécessaire sur place.
Séisme : peut-être plus de 100.000 morts à Haïti.
Après la stupeur, la mobilisation générale pour Haïti."
Cellule de crise du Quai d'Orsay : 01.45.50.34.60
"Une cellule psychologique doit être mise en place jeudi à Saint-Denis afin de venir en aide aux familles haïtiennes dont des proches ont été frappés par le puissant séisme qui a dévasté leur pays, a-t-on appris auprès de l'association Nouvelle image d'Haïti. Une rencontre entre familles et psychologues est prévue jeudi entre 14H00 et 20H00 à la Bourse du travail de Saint-Denis."
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L'histoire de HAÏTI : http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_d'Haïti
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Plusieurs associations humanitaires lancent dès à présent des appels aux dons.
Pour les aider voici leurs coordonnées :
Pour Faire un don sur le site internet : http://www.unicef.fr/boutique/don/urgence-haiti
ou par chèque à l'attention de :
Unicef urgence Haïti- BP 600- 75006 Paris
En coordination avec toutes les autres agences de l'ONU présentes sur place, l'UNICEF va fournir une aide pour permettre l'accès à l'eau potable, à des installations sanitaires et des soins de santé de base. L'association prépare également du matériel et des renforts humains afin d'apporter une protection aux enfants, toujours extrêmement vulnérables lors de catastrophes naturelles.
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Pour faire un don sur internet
http://www.croix-rouge.fr/
ou par chèque à l'attention de
Croix-Rouge française "Séisme Haïti" - 75 678, Paris cedex 14
L'équipe de la Croix-Rouge française, déjà présente à Port-au-Prince, va installer dès que possible une première unité de traitement d'eau pour 40 000 personnes et distribuer des produits de premières nécessité (couvertures, tentes, bâches, jerrycans) pour 20 000 personnes (3750 familles). L'association va affréter un avion pour transporter trois équipes de réponses aux urgences (ERU) et leur matériel: l'une spécialisé dans la prise en charge des personnes et leur protection suite à une catastrophe (construction d'abris, kits familiaux), l'autre spécialisée dans l'aide médicale d'urgence ; la troisième spécialisée dans la production et l'approvisionnement en eau potable.
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Pour faire un don sur le site internet :
http://www.secours-catholique.org/nous_aider/donenligne_IU176.htm
ou par courrier :
Secours Catholique - BP 455 - 75007 Paris
Le Secours Catholique engage, dès jeudi, plusieurs initiatives. Dans un premier temps, des contacts sont en cours pour tenter de recueillir le plus d'informations possibles sur la situation des sinistrés et ainsi évaluer les premiers besoins essentiels et adéquats. L'appel aux dons lancé qui permettra de financer les premières aides aux sinistrés, puis dans un second temps la nécessaire reconstruction en apportant des produits de première nécessité (aide alimentaire, produits d'hygiène, médicaments ...).
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Pour faire un don par courrier :
Médecins Sans Frontières
BP 2000 - URGENCE HAITI
75011 PARIS
MSF prépare l'envoi sur Port-au Prince d'une structure hospitalière d'une centaine de lits, avec capacité chirurgicale sous structure gonflable, qui peut être montée en 36 heures. Cela représente 40 tonnes de matériel, qui devraient être prêtes à partir jeudi soir, si les conditions logistiques sur place permettent la réception de cet hôpital. Il s'agit de deux blocs opératoires et de sept tentes d'hospitalisation. Les équipes MSF à Port-au-Prince comptent plusieurs centaines de personnel national et une quarantaine de personnel international.
______________________________________________________________________
Pour faire un don sur internet :
https://dons.actioncontrelafaim.org/don.php
Ou par courrier dans une enveloppe sans l'affranchir à : ACF - URGENCE HAITI
Libre réponse 64 731 - 75 681 Paris Cedex
L'équipe d'urgence d'Action contre la Faim ainsi qu'un premier envoi de matériel partent jeudi de Paris pour renforcer les équipes sur place. Un nouveau fret est prévu dans les prochains jours pour acheminer sur place le matériel nécessaire en fonction des premières évaluations. Au moins 4 personnes de la cellule d'urgence d'Action contre la Faim partent jeudi soir dans l'avion de la cellule de crise du Ministère des Affaires Etrangères. Un avion cargo est en cours d'affrètement pour acheminer davantage de matériel notamment en termes d'eau, d'assainissement et d'aide alimentaire.
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Envoyez vos dons à :
Fondation de France / BP 22 / 75008 Paris
Libellez vos chèques au nom de : Fondation de France - Solidarité Haïti.
01:15 Écrit par chloe38 dans Solidarité Puissance Toi | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : haïti, tremblement de terre, faire un don, adoption, solidarité, croix-rouge, aide, actualité, france, mort, humanitaire, à qui donner, argent | Facebook | |
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28/12/2009
Je donne mon soutien à Nawel, une maman infirmière de l'Isère ayant fui l'Algérie avec ses trois enfants... et recueillie par sa soeur. L'histoire des grandes soeurs béninoises de ma fille.
Je donne mon soutien à Nawel, une maman infirmière de l'Isère ayant fui l'Algérie avec ses trois enfants... et recueillie par sa soeur. L'histoire des grandes soeurs béninoises de ma fille. Le parcours de sa grande soeur, une femme remarquable.
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Bonjour à tous et toutes,
Aujourd'hui, je souhaite vous parler de certaines femmes très courageuses : des soeurs de ma fille venue du Bénin, et aussi d'une maman d'origine algérienne, à qui je donne tout mon soutien et qui malheureusement risque d'être expulsée de France avec ses trois enfants !
Le Réseau d'Éducation sans Frontières de Grenoble demande à ceux qui le souhaitent de signer la pétition pour cette mère désemparée. Voici le texte qui explique son histoire et dont je vous fais part :
"En France depuis 2007, cette jeune infirmière de trente ans a fuit la violence que l’on exercait sur elle en Algérie.
Elle a bravé l'interdit pour protéger ses enfants alors âgés de trois ans et demi, d'un an et de son bébé à naître.
Elle a trouvé refuge auprès de la seule famille qui ne se soit pas détournée, sa soeur en Isére.
Maintenant elle voudrait pouvoir vivre en liberté, finir ses équivalences professionnelles qui lui permettront d'exercer le métier d'infirmière en France et pour cela obtenir un titre de séjour qui lui assurera une réelle protection.
Si elle retourne en Algérie, elle ne bénéficiera d'aucun appui, bien au contraire ! Personne depuis deux ans dans sa famille ne s'est soucié de ce qu'elle devenait ainsi que ses enfants.
Les lois de la République doivent protéger les trois petits garçons qui courent un réel danger s'ils sont expulsés !
Nawel doit être régularisée afin d'offrir un foyer sûr à ses enfants !"
Pour signer la pétition, merci de faire le lien suivant : http://www.educationsansfrontieres.org/article19844.html
________________________________ Nawel a eu heureusement sa soeur pour l'accueillir et l'héberger en France avec ses enfants.
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Je vais vous parler maintenant d'autres soeurs, notamment une grande soeur béninoise qui déploie des efforts incommensurables pour réunir tous ses frères et soeurs d'Afrique et pour les sauver de l'abandon. C'est la grande soeur de ma fille venue du Bénin.
Ma fille a eu la joie cet été de retrouver ses grandes soeurs du Bénin, demi-soeurs du même père, un père diabolique qui a fait des enfants par dizaines à plein de femmes... mais cet homme, en plus de ne pas s'occuper de ses enfants, les a arrachés à leurs mères en les plaçant, en les mettant en orphelinats, en les séparant de leur maman, en les rejetant définitivement même adultes.
Sa grande soeur a fait un chemin extraordinaire dont je voudrais témoigner ici. Cette femme a été mariée de force très jeune et a été emmenée dans un autre pays africain, loin des siens. Là-bas, elle a eu deux filles. Elle s'est enfui avec ses deux enfants. Elle est revenue dans son pays, le Bénin, puis a fui en France où elle s'est reconstruite. Elle a tout fait pour retrouver ses frères et soeurs disséminés partout. Elle les a fait venir avec elle en France ou envoie de l'argent pour aider les autres. C'est une femme remarquable et qui a du cran. Elle s'est battu comme une lionne pour ses enfants mais aussi pour retrouver toutes ses fratries. Elle a réussi professionnellement et peut aider tous ses frères et soeurs. Elle recherche activement ceux qui sont encore en des lieux inconnus et qu'elle n'a pas retrouvé.
Je suis heureuse de faire partie de cette famille par le lien d'adoption qui a fait de moi la maman d'une petite béninoise, maintenant adolescente, fillette abandonnée par un homme polygame, une enfant arrachée à sa maman de force pour traverser l'enfer de deux orphelinats, ma fille.
Et ma fille est heureuse d'avoir retrouvé ses frères et soeurs, d'avoir des nouvelles de sa maman et d'avoir aussi retrouvé le puzzle d'une histoire confuse où les mensonges ont cru cacher la vérité à une famille adoptive laissée dans le brouillard.
Je pense aussi à toutes ces mamans africaines privées de leurs enfants. Je pense à l'une d'elle qui avait déjà perdu deux enfants de décès et qui s'est vu arracher ses six autres enfants par cet homme odieux. Elle peut maintenant serrer dans ses bras une de ses filles et sa petite-fille, qui ont pu la retrouver des années après et qui viennent la voir de France.
Heureuses fêtes à tous et toutes.
Chloé Laroche
15:49 Écrit par chloe38 dans De l'audace d'écrire pour dénoncer le pire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : algérie, fuite, expulsion, étranger, sans-papiers, asile, resf, soeur, afrique, polygamie, adoption, mariage forcé, bénin | Facebook | |
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18/09/2009
Je viens de recevoir un refus pour une adoption prononcée en 2002. Ma fille adoptive arrivée en France depuis 2003 n'est toujours pas reconnue comme citoyenne française et comme mon enfant. Ma colère de mère et de salariée aussi.
Bonsoir à tous et toutes,
Vous savez que depuis de longs mois, je me bats pour finaliser l’adoption de ma fille venue du Bénin en 2003.
J’ai fait des articles précédemment que vous pouvez consulter dans la catégorie “Mes confidences de mère adoptive et biologique”.
L’adoption plénière n’ayant pas été acceptée par le Tribunal de Nantes neuf mois après l’arrivée de cette enfant sur le sol français, j’avais décidé devant la complexité administrative de demander une adoption simple.
Je l’ai demandée en 2007 et un refus m’a été notifié par le Tribunal de Grenoble en 2008, alors que le Juge des Tutelles avait donné son accord lors d’un Conseil de famille et que l’enquête de la Brigade des Mineurs sur ma personne s’était révélée favorable.
Depuis, j’ai fait appel et une audience s’est tenue en juin. Malheureusement hier, j’ai reçu le refus des Juges.
Sur le seul motif que les parents biologiques de ma fille seraient peut-être probablement vivants...
Le directeur de l’orphelinat de Takon où se trouvait ma fille au Bénin certifie que les parents sont décédés et qu’il a vu les certificats de décès. De plus, le Ministère nous a fait parvenir en juillet 2008 un papier officiel certifiant que ma fille est bien orpheline et que ce sont son oncle et sa tante qui l’ont recueillie puis abandonnée en orphelinat.
Tous ces gens sont-ils des menteurs ? Le monde de l’adoption serait-il miné au point qu’après m’être occupée d’une enfant depuis 2003 -six années- on me notifie officiellement que je ne suis rien pour elle.
Des Juges se permettent de renier une adoption prononcée au départ. Ils livrent sans aucun état d’âme un lien d’adoption au néant absolu. Et je ne parle pas dans le vide. Puisque la seule réalité est que ma fille était en orphelinat et que je l’ai retirée de là pour lui apporter amour, affection, sécurité affective et familiale, nourriture adaptée et tout ce qu’on peut apporter à un enfant, avec l’éducation, les sorties, les limites qui aident à se construire, les repères pour grandir, l’accompagnement vers l’autonomie de l’enfance à l’adolescence. Le néant absolu est de dire : “Il n’y a aucun doute sur le fait que vous éleviez cette enfant mais nous n’avons pas à entériner un lien affectif.”
Ma fille était une enfant déjà grande à son arrivée en France. Elle croyait qu’elle aurait la nationalité française, que la France l’accueillerait, que j’étais sa mère adoptive pour de vrai. Elle m’a appelée Maman... et depuis, j’ai entendu des phrases détestables de la part d’autorités comme : “Mais, Madame, vous n’avez aucune existence juridique auprès de cette enfant. Vous l’élevez mais vous n’êtes pas sa mère officiellement.” C’est rude, extrêmement difficile à vivre.
Je vis ce refus comme une négation de l’adoption, de tout cet espoir mis depuis 2002, de toutes ces batailles pour donner une identité à ma fille, un nom, le mien avec le sien, pour qu’elle ait la nationalité française.
Elle est adolescente aujourd’hui et elle aurait besoin plus que toute chose d’avoir cette reconnaissance de son statut d’enfant adopté, adopté par une famile, des parents et aussi par un pays, celui des adoptants, la France.
Comment la France a pu, par le biais de la Mission Internationale de l’Adoption, accepter que ma fille pose le pied dur le sol français... et s’en laver les mains aujourd’hui en me disant : “Nous, on ne peut rien faire pour vous aider aujourd’hui. Vous avez les cartes en mains et nous ne pouvons plus intervenir. Les Juges vont bien comprendre votre situation.”
Pendant plusieurs mois, à l’arrivée de ma fille en 2003, en attendant que le Tribunal de Nantes accepte le jugement d’adoption prononcé au Bénin... l’adoption était considérée comme officielle et nous étions respectés comme les parents adoptifs. Et puis est donc venu le refus du Tribunal. Que faire ? La Mission Internationale de l’Adoption s’est défaussé alors au téléphone en nous disant qu’ils nous avaient “prévenus”, que le dossier ne leur paraissait pas net. C’est faux puisqu’ils ont délivré le Visa, visa obligatoire pour qu’un enfant étranger puisse être adopté et venir en France. Personne ne nous a aidés ensuite. L’avocat consulté a baissé les bras, se révélant sans ressources.
J’en veux donc à la Mission Internationale de l’Adoption basée à Paris qui est un grand service rattaché au Ministère des Affaires Étrangères. J’en veux aussi au Service de l’Adoption qui nous a délivré l’agrément puis a effectué un contrôle après l’arrivée de ma fille, nous confirmant dans notre statut de parents adoptifs, mais sans nous aider concrètement pour la suite de l’adoption, à part pour voir un psychologue.
La Ministre Rama Yade avait promis une aide et une facilité dans les procédures d’adoption, mais là, j’avoue que je suis extrêmement déçue par la dureté des Juges et leur inhumanité. Je suis déçue de voir qu’on peut laisser une mère adoptive et son enfant dans ce désarroi administratif et national... puisque concrètement ma fille n’a pas d’identité française. À sa majorité, l’État pourrait la renvoyer au Bénin.
À part l’idée d’une grève de la faim et un recours possible demandé sur la décision d’hier... donnant un peu d’espoir à la situation, je suis dans le désarroi et ma fille est triste.
Quand à côté de ça, les choses se passent mal au travail avec des propos injustes, des mensonges et des façons de me parler dignes du harcèlement moral, il faut rester drôlement forte pour continuer à sourire et à y croire. J’aime mon travail qui est un travail de service aux personnes handicapées et âgées mais si les cadres sont inhumains au point de me demander de “fermer ma gueule en réunion”, c’est très difficile de poursuivre dans un métier qui demande de l’entraide, de la compréhension et beaucoup d’humanité. Je déplore que des personnes fassent du profit sur le marché TPMR (Transport des Personnes à Mobilité Réduite) en prenant les employés pour des pions et des robots, ne reconnaissant pas leur valeur mais leur reprochant vertement des broutilles comme de téléphoner à un établissement pour pouvoir le trouver et avoir des indications sur son adresse... sachant que le seul but de cet appel était d’aller chercher un enfant transporté pour la première fois, sachant aussi que la direction n’avait fourni aucune adresse, à part la ville et la moitié du nom !!
Les employés ont droit au respect et à la considération de leur vie. On ne peut dire ainsi à une maman salariée que : “on s’en fout que tu aies des enfants, tu es là pour travailler”. Travailler le dimanche, être d’astreinte toute la journée en étant payé juste les heures roulées, commencer très tôt sans avoir vu son enfant se lever, ne pas pouvoir aller le chercher à l’école... Que de sacrifices non reconnus... Se recevoir ensuite des mensonges et des reproches injustifiés est plutôt humiliant et c’est un comportement indigne de celui qui se considère comme mon chef.
Il m’a dit qu’il attendait ma démission. Le médecin m’a arrêtée pour harcèlement, stress important et choc moral après un échange très dur avec mon chef.
C’est la crise, alors certains resteraient quand même et se tairaient, mais dans mon cas, je vous donnerai la réponse plus tard.
Merci de continuer à être fidèles à mon blog.
Avant de vous quitter, je voudrais vous faire part d’une action pour le petit Chama Dieumerci qui risque maintenant d’être expulsé avec son papa (voir mon article écrit le 30 août et celui du 3 septembre).
Un homme nommé Thierry a créé le site suivant : http://www.dieumerci.fr
pour Chama Dieumerci et son papa. Ils sont en danger d’expulsion du territoire français. Thierry propose une action à laquelle vous pouver tous participer : se prendre en photo avec le dessin de Chama ci-contre et envoyer votre photo à Thierry à l’adresse mail : chamadieumerci@gmail.com. Il y a ainsi des dizaines de personnes qui ont déjà envoyé leur photo pour l’opération “NOS BRAS POUR CHAMA”.
J’ai envoyé cette photo avec la phrase : “Chama est dans mon coeur et je donne mes bras pour le retenir en France.”
Puisse-t-il poursuivre son CP en paix, dans le calme et la sérénité, et rester ici en France avec son papa.
Plein de pensées à tous et toutes. N'oubliez pas : photographiez-vous avec le dessin de Chama dans les bras et envoyez vite votre photo pour montrer que vous êtes solidaire de la situation de ce petit garçon qui n'a plus que son papa, ayant été abandonné par sa maman. Son pays est ici. Il doit rester dans notre pays.
Chloé Laroche
21:28 Écrit par chloe38 dans Mes confidences de mère adoptive et biologique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : adoption, bénin, justice, juge, jugement, salarié, entreprise, tpmr, harcèlement, droit au travail, taxi, patron, chama dieumerci | Facebook | |
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01/06/2009
Ma fille est en fugue depuis une semaine. Mon récit de maman face à cette situation. Rencontres avec la police et appel au 116 000, numéro créé pour les enfants disparus et les fugues. Ma réflexion aussi sur le divorce et les sans-papiers.
Bonjour à tous et toutes,
Ce n’est pas facile pour moi aujourd’hui de venir écrire ce que j’ai à vous dire, mais je me dis qu’un écrivain, c’est comme un chanteur ou un acteur de théâtre. Il doit continuer d’écrire comme ces derniers continuent de chanter ou de jouer leur rôle sur scène, même quand ils vivent quelque chose de difficile. Donc j’écris aujourd’hui pour porter un témoignage pour d’autres parents et peut-être aider d’autres familles dans ce cas-là, vivant la fugue d’un enfant, d’un adolescent.
Ma fille est en fugue depuis une semaine. Elle a été déclarée immédiatement à l’Hôtel de police.
J’ai appelé aussi le 116 000, numéro concernant les disparitions d’enfants ainsi que les fugues. Une dame m’a écoutée et a pris tous les renseignements. Elle m’a dit qu’un juriste de leur équipe allait me rappeler.
Il l’a fait dès le lendemain. Il m’a donné quelques conseils, notamment celui de chercher à savoir si ma fille a bien été inscrite au Fichier des Personnes Disparues. Puis, de demander de la localiser au portable, pour savoir si elle est toujours dans la région ou si elle partie. “Nous ne pouvons l’exiger, car c’est le Procureur qui prend cette décision. Les policiers ne peuvent prendre la décision seuls. Et sachez que ce n’est pas comme dans les films : on ne localise pas quelqu’un au numéro et à la rue mais au quartier et à la ville.”
Le jour même, je me rends à l’Hôtel de Police où j’arrive à l’accueil. “Bonjour Monsieur. Je suis attendue au Service des fugues..” -”C’est quoi ça ?” me répond un jeune policier, qui soutient mon regard et écoute ma réponse de façon peu avenante et froide. “Allez vous asseoir, je vais appeler.”
Je monte ensuite à l’étage, attendue par un policier du Sercice des fugues.
-"Bonjour Madame, asseyez-vous, qu’est-ce qui vous amène ?
-C’est pour ma fille qui a fugué. Mais vous devez être au courant...
-Non, pas forcément, car c’est la Brigade des mineurs qui a dû prendre votre première déclaration.
-J’ai amené des photos et des informations pouvant vous aider. Et puis, je voudrais savoir si vous avez inscrit ma fille au Fichier des Personnes Disparues...
-Votre fille est-elle coutumière du fait ? A-t-elle déjà fugué ?
-Oui, Monsieur.
-Dans ce cas-là, on ne l’inscrira pas. Parce que nous n’avons pas envie de l’inscrire pour la désinscrire. Car ensuite il faudra encore la réinscrire pour la désinscrire. Non, Madame. Elle est coutumière du fait.
-Et pour le portable ? Ferez-vous une recherche pour la localiser ?
-C’est la même chose. Et puis votre fille, elle doit être par là. Elle n’aura pas quitté la ville...
-Qu’en savez-vous ? Elle est déjà partie à Marseille avec une copine. Nous sommes allés la chercher à Lyon, d’où la police nous a appelés, car elles ont été interceptées dans un train.
-De toute façon, à mon niveau, je ne prends pas cette décision et je ne pense pas qu’on le demande. Votre fille a fugué, elle n’a pas été enlevée... Elle n’est pas en danger comme d’autres qui disparaissent.
-..........
-Je suis désolé, Madame.”
Je quitte l’Hôtel de Police.
Décontenancée, je rappelle le soir-même le 116 000. Un monsieur écoute mes doléances et me dit qu’il va essayer de joindre le juriste, lequel me rappelle dans l’heure.
-"Madame, vous êtes tombée sur un policier incompétent. Nous avons l’habitude. Cela arrive parfois. Mais ne baissez pas les bras. Ils n’ont pas le droit de vous refuser l’inscription au Fichier des Personnes Disparues. Vous allez y retourner demain matin et vous tomberez sur quelqu’un d’autre. Avec un peu de chance, cette nouvelle personne saura vous aider.
-Merci beaucoup, je vais faire ainsi.”
Le lendemain, je retourne à la Police. Une charmante policière est à l’accueil . Mais j’attends un moment car un jeune couple est en démêlé avec elle, en la présence d’un enfant de quatre-cinq ans.
C’est déchirant, car ils sont en désaccord sur le lieu où le père doit prendre son fils le jour même. Il insiste lourdement et tient tête à la policière qui fait de son mieux pour lui expliquer qu’il faut voir l’intérêt de l’enfant avant tout. Et l’intérêt de l’enfant est de ne pas voir ses parents se déchirer devant la police. Il était presque l’heure du repas et cet enfant ne savait même pas ce qui l’attendait.
Quand les parents sont partis, l’enfant s’est agrippé à sa mère, en criant : “Je ne veux pas aller avec lui, je veux rester avec toi.”
La mère est partie la tête basse, en retenant ses larmes. J’ai pleuré, très remuée de voir ça.
La policière a dit : “On ne peut imaginer ce que les enfants endurent dans ces situations. J’en sais quelque chose. Mon fils est en analyse à l’âge de trois ans, après une séparation difficile.”
Je tire mon chapeau à cette jeune policière qui a servi de médiateur et qui est restée impassible extérieurement.
À l’accueil, elle gère beaucoup de situations et il lui faut beaucoup de cran.
Quant au sujet des séparations... et en pensant aux parents d’Élise, tiraillée entre la Russie et la France... je donnerais l’exemple de mon frère benjamin, qui a une fille au Québec. Quand il a divorcé avec sa mère, cette dernière est retournée au Québec avec leur fille, encore très petite. Mon frère a eu l’intelligence de laisser cette enfant vivre en paix avec sa mère. Il n’a pas fait d’enlèvement ni de pression. Il est allé la voir quand il pouvait et garde depuis un contact avec elle, en sachant qu’un jour sa fille passera du temps avec lui. Je pense qu’un enfant ne peut être balotté entre deux pays, entre deux personnes qui se déchirent. Un enfant a besoin de son père et de sa mère, mais dans certaines situations, peut-être vaut-il mieux que l’un pense à la paix de l’enfant, au fait qu’un enfant a besoin de stabilité, de repères... de voir que ses parents ne sont pas en guerre.
Pour en revenir à mon problème et à ma fille en fugue... je suis reçue donc par une policière très compétente ce jour-là, dans un autre étage.
Je lui explique ce qui se passe. La dame qui semble avoir de l’expérience me prend très au sérieux et me propose de rentrer les coordonnées de ma fille dans le Fichier des Personnes Disparues. Je suis soulagée. Elle accepte aussi ma demande de localisation de ma fille par son portable, en me disant que ça prendra un peu de temps, vu le week-end de la Pentecôte. Elle me dit que malgré tout, c’est moins inquiétant comme disparition que des jeunes qui disparaissent en laissant des menaces de suicide, comme dernièrement. Elle a essayé d’appeler ma fille sur le portable, mais sans succès.
Cela fait une semaine aujourd’hui que ma fille est partie et elle raccroche à chaque fois que quelqu’un essaye de la joindre. Pour la première fois, elle refuse toute communication et échange verbal. Je lui ai envoyé des sms et des messages très gentils, lui demandant de revenir et de penser à ses cours du collège, à son avenir qu’elle met en péril, à sa situation de papiers pour laquelle je me bats et pour laquelle je passe en appel au mois de juin.
Dernièrement, Rachel, venant du Cameroun et passant son bac, a reçu une OQTF (obligation de quitter le territoire français) le jour de ses dix-huit ans... comme Yvan, venu de Colombie. Ils étaient tous deux élèves au lycée Jules Ferry à Paris. Ils se sont alors battus comme des lions pour avoir leurs papiers, soutenus par le Réseau d’Éducation sans Frontières, par leurs professeurs, par leurs copains.
Rachel et Yvan témoignent dans le film de Marion Stalens : "Invitation à quitter la France". Voir le lien : http://www.educationsansfrontieres.org/?article8293).
Rachel exprime tout le bonheur qu’elle ressent d’avoir la chance d’être en France. Elle est heureuse de pouvoir être française et de se sentir accueillie par ce pays qu’elle aime. Elle veut faire des études pour être une grande avocate. Afin aussi de retourner en Afrique et d’aider les siens. Le fait d’avoir des papiers lui donne cette liberté de retourner dans son pays et lui enlève cette angoisse de devoir se cacher.
Se cacher comme Rachel Ségal, qui était petite fille juive, et qui a été cachée par une famille française, pendant la Seconde guerre mondiale. “Ce que je vois aujourd’hui dans les expulsions d’étrangers, dit-elle dans le film, ressemble étrangement à ce que j’ai vécu. La loi du chiffre, la froideur devant des cas différents de familles vivant parfois depuis de longues années en France, des enfants nés en France et mis dans des charters. Des parents menottés, des pères embarqués laissant leur famille derrière eux. Des jeunes couples séparés. Il faut réagir quand on atteint l’intolérable.”
Voilà, je pense à ma fille et j’attends qu’elle revienne, un poids dans le coeur... énorme.
Je t'aime, ma fille, et depuis l'Afrique où nous nous sommes vues pour la première fois il y a six ans, un arc-en-ciel d'amour nous unit. Je comprends que tu cherches ton autonomie mais tu as encore besoin de ta famille, de nous, de suivre tes cours... et nous aussi, nous avons besoin de savoir où tu es et de te voir.
Ton petit frère te demande et est inquiet comme nous tous.
Chloé LAROCHE
Commentaires :
___________________ À propos du numéro 116 000 :
Voici un extrait de l’article d’Aurélie BEAU -lu sur www.lyon-webzine.com-concernant le 116 000 : “Maintenant, toutes les victimes de disparition d'enfants en Europe ont un numéro commun : le 116 000. Il est gratuit, disponible 24h/24, 7 jours sur 7 et valable dans dix pays de l'union européenne : la Belgique, la France, la Grèce, la Hongrie, l'Italie, les Pays Bas, la Pologne, le Portugal, la Roumanie, la Slovaquie. Maintenant, tous ces pays sont reliés en réseaux et mettent leurs compétences en commun en cas de disparition. Le 116 000 propose plusieurs services. C'est tout d'abord une écoute et un soutien pour les familles. C'est aussi et surtout un accompagnement dans les démarches judiciaires et administratives. Parfois, les familles se retrouvent désemparées. Les bénévoles de SOS Enfants disparus sont formés pour les aider et les conseiller. C'est que la situation devient inquiétante. Le nombre de disparitions d'enfants en France a nettement augmenté en 2008. On note 48 277 inscriptions de mineurs au fichier des personnes recherchées, plus de 47 000 fugues, 855 disparitions inquiétantes, 360 enlèvements parentaux. Le nombre d'appel à SOS Enfants disparus a augmenté de 6,35% par rapport à 2007. L'association a traité 1741 appels en 2008, 7421 en quatre ans.” (extrait du site http://www.lyon-webzine.com/societe/event-4634-116-000-alerte-en...disparus.html)_________________________
Soyez fortes les mamans, je sais que c'est très difficile mais elles vont revenir !!!!! et pour les enfants, je vous dis : reste près de ta maman le plus longtemps possible car quand elle sera plus là, tu vas regretter !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! croyez-moi !
Ecrit par : elisa | 26.06.2009
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et même, ça ne se fait pas de laisser sa maman comme ça !!!!! c'est si bon UNE MAMAN que le bon dieu en a voulu UNE !!!!! garde toi ça dans la tète
Ecrit par : elisa | 26.06.2009
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ça, c'est pour les mamans. Peut-être que si les enfants partent c'est parce qu'ils en ont marre et peut-être que vous ne les laissez rien faire ou..... je ne sais pas, je ne connais pas la famille de tout le monde. Mais je crois qu ils partent et ils se disent : je vais la faire souffrir, comme elle ne me laisse rien faire, je vais partir faire ce que je veux, et elle va se rendre compte que j'en ai marre de son attitude avec moi...
Ecrit par : elisa | 26.06.2009
___________________________________________ Réponse de Chloé :
15:53 Écrit par chloe38 dans Mes confidences de mère adoptive et biologique | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : fugue, police, internet, france, sans-papiers, oqtf, adoption, adolescent, numéro 116 000, élise, resf, juif, seconde guerre | Facebook | |
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17/05/2009
Il était une fois une petit fille arrivée du Bénin dans une nouvelle famille, sa nouvelle famille. La petite fille a grandi et, six ans après, la France ne veut toujours pas reconnaître l'adoption, laissant une famille désemparée, la nôtre.
à ma fille.
Il était une fois une petit fille arrivée du Bénin dans une nouvelle famille, sa nouvelle famille.
Elle était heureuse et savourait sa joie d’avoir quitté son orphelinat.
Quand elle est arrivée en France, elle est entrée dans sa nouvelle école et a porté le nom de ses parents adoptifs. Très fière d’être appelée ainsi, elle savait désormais qu’elle faisait partie d’une famille qui l’aimait et ne l’abandonnerait pas.
Elle attendait avec impatience avec ses parents sa nouvelle carte d’identité et l’homologation de l’adoption par le Tribunal de Nantes, qui délivre les certificats de naissance et d’identité française.
Ils attendaient et rien ne venait. Jusqu’au jour triste où ils reçurent le refus du Tribunal pour des motifs administratifs de date inversée au Bénin.
Rien n’était possible et, en grandissant, la petite fille vit sa maman se battre pour gagner le combat de cette adoption, pour qu’elle est une identité, une appartenance à sa nouvelle famille, un accueil définitif de leur pays la France.
En grandissant, la jeune fille pensait à l'Afrique, à sa famille restant là-bas, à sa nationalité béninoise, à ses racines... Elle était parfois triste, triste d'être partie d'un pays pour un autre qui ne l'accueillait pas, qui ne lui donnait aucun papier et qui ne validait pas l'adoption avec ses nouveaux parents.
Les années passaient et on entendit des juges répondrent à la mère qu’il était indégnable qu’elle s’occupait de cette jeune béninoise mais qu’ils n’avaient pas à officialiser ce lien, qui se suffisait à lui-même.
Les années passaient et l’enfant béninoise devint jeune fille, gagnant son autonomie et sa liberté en l’arrachant à la force du coeur et des larmes, à travers fugues, violence verbale, comportements excessifs, opposition à l’autorité parentale et aux limites.
Et là, les juges ont remis en question l’adoption, toujours demandée par la mère, en jugeant que le lien était fragile et défaillant. Alors qu’au contraire, l’amour était vraiment là et que l’adolescence recherchait l’identité et la solidité des liens adoptifs.
La jeune fille, à un certain moment, se vit inscrire dans son collège sous son nom béninois, arrachant les seuls liens d’appartenance visibles aux yeux de la collectivité à ses parents adoptifs, lesquels se sont sentis niés dans leur identité de parents. Le lien persistait dans le coeur mais l’humiliation était collective.
Ils attendent toujours d’être reconnus officiellement comme parents et essayent d’oublier la terrible phrase d’un juge : “Demandez-vous si ce n’est par égoïsme que vous êtes allés chercher cette enfant dans son pays. Il vous faudra un jour lui demander pardon pour cela, de l’avoir emmenée de son pays.”
L’égoïsme est une plante qui ne pousse pas dans l’âme de ces parents-là. Ils ont donné tout leur coeur à cette enfant et ont choisi de lui apporter bien-être, éducation et amour. Comme tout adolescent, elle a ébranlé fortement le lien. Comme tout enfant adopté, elle essaye d’ébranler le lien d’attachement, pour voir si elle ne sera pas abandonnée une deuxième fois, pour voir jusqu’où ses parents adoptifs peuvent l’aimer. Mais ils l'aiment.
Ils l’aiment, c’est sûr.
Je t’aime, ma fille.
Chloé LAROCHE
Commentaires :
Alors là, cette histoire est énormément touchante. Je peux très bien comprendre ce que vous ressentez (même si je ne vis pas cette situation). C'est un geste très fort l'adoption et je comprends que les procédures d'adoption soient trop longues. Ce n'est pas normal.
Cette jeune fille doit être très fière d'être entourée et aimée par votre famille.
Je suis de tout coeur avec vous, battez-vous pour que l'adoption soit formalisée, je pense que cet amour là ne doit pas être brisé par des papiers qui sont longs à obtenir. Bon courage.
Ecrit par : Lolotte73 | 26.05.2009
Bonjour à tous et toutes,
Merci à Lolotte pour ce gentil et chaleureux commentaire. Alors voici des nouvelles. Je suis passée en appel en juin et nous aurons une décision en septembre. Ma fille attendait dans le couloir et les juges l'ont su. Mon avocate a dit : "Cette jeune fille attend, là dehors, alors qu'elle est sur le sol français depuis 2003, qu'elle a des parents adoptifs... Elle attend que vous acceptiez enfin cette adoption, qu'elle ait une carte d'identité française, qu'elle puisse porter le nom de sa nouvelle famille. C'est une situation inadmissible pour elle, pour Madame Laroche qui l'élève depuis six ans, pour son frère et sa soeur. Que va t'-elle devenir si vous refusez cette adoption ? Que va devenir cette adoption ? Ce lien non officialisé ? Comment l'aider dans une période d'adolescence où elle a besoin que cette identité d'enfant adoptée venue du Bénin soit reconnue ?"
Mon avocate a défendu le dossier bec et ongles devant les juges mais je n'ai pas eu le droit à la parole et ma fille non plus. Ils n'ont pas demandé à la voir. Alors, il reste à attendre la décision de septembre.
Et puis, j'avais demandé l'aide de Madame TABAROT Michèle, Députée des Alpes Maritimes et Présidente de la Commission des Affaires Culturelles et de l'Éducation. Madame TABAROT s'investit beaucoup dans le domaine de l'adoption et fait tout pour que les choses progressent afin d'aider les familles adoptantes. Elle vient de me répondre en me disant ceci : "Madame, c'est avec une attention toute particulière que j'ai pris connaissance du dossier que vous m'avez adressé pour me faire part des difficultés que vous rencontrez pour obtenir la transcription du jugement d'adoption de votre fille, adoptée au Bénin en 2002. Sensible à votre situation, j'étais personnellement intervenue auprès de Madame Rachida DATI, alors Garde des Sceaux, afin d'être informée des démarches qui pourraient être entreprises pour parvenir à un règlement de ce litige. Je renouvelle ce jour mon intervention auprès de Madame Michèle ALLIOT-MARIE, nouveau Ministre de la Justice. Je ne manquerai pas de vous tenir informée de sa réponse et dans cette attente, je vous prie d'agréer, Madame, l'expression de mes salutations distinguées." Je remercie infiniment Madame TABAROT et espère vraiment en une réponse favorable afin d'arriver à une conclusion positive en faveur d'une homologation du jugement béninois en France. Pour ma fille.
Merci à tous ceux et celles qui me lisent et me soutiennent, même en pensée.
Plein de pensées.
Chloé LAROCHE
Ecrit par : Chloé Laroche | 22.07.2009
17:04 Écrit par chloe38 dans Mes confidences de mère adoptive et biologique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : adoption, adolescence, tribunal de nantes, bénin, afrique, mai, filiation, nationalité française, parents adoptifs, nom de famille | Facebook | |
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10/04/2009
Un an de blog ! J'écris pour la solidarité et la connaissance des souffrances d’autrui, morts ou vivants, afin que le coeur humain ne soit plus endormi et sache qu’il est sur une planète où d’autres humains vivent et souffrent, parfois horriblement.
Blog visité 45 764 fois depuis sa création le 10 avril 2008, avec 7804 visiteurs au cours du dernier mois, en mars 2009. Ce blog est tenu par Chloé Laroche, écrivaine iséroise et violoniste, conductrice-accompagnatrice de personnes handicapées et âgées. Elle a choisi de partager avec vous gratuitement sur le net ses livres, ceux qui sont épuisés dans le commerce et ceux qui ne sont pas encore édités. Elle offre ici ses textes, sa pensée, ses réactions face à l'actualité, son entraide pour les parents qui comme elle ont perdu un enfant ou qui comme elle ont adopté un enfant venu d'ailleurs ou handicapé.
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Bonjour à tous et toutes,
Aujourd’hui, mon blog a un an.
Il est beaucoup lu et consulté.
J’en suis heureuse car je le fais pour la solidarité et la connaissance des souffrances d’autrui, morts ou vivants, afin que le coeur humain ne soit plus endormi et sache qu’il est sur une planète où d’autres humains vivent et souffrent, parfois horriblement.
Un homme m’a dit ceci, lorsque je lui ai parlé des crimes et des viols commis par les quatre parachutistes de Toulouse en 1989 : “Tu sais, tous les soirs, il y a des femmes qui se font violées. Là, maintenant, pendant qu’on parle. Tu ne changeras rien. J’ai renoncé depuis longtemps à changer le monde et à combattre pour un monde meilleur. Je vis, c’est tout. Je pense à moi.”
Je sais que je ne changerai pas le monde. Le monde avance, il évolue.
Il est chargé de violences, d’atrocités, de guerres, de pauvreté, de faim, de crise.
Il est beau aussi. La planète est belle. Les forêts. Les arbres sous la rosée. L’orage qui illumine la montagne. Les gentianes qui s'épanouissent tout en haut des sommets.
Et puis... l’ours blanc qui se bat contre un destin qui risque de l’emporter et des hommes impuissants devant la fonte des glaces, devant l’évolution d’un monde en essor industriel.
Le monde est beau devant l’enfant qui naît, le bébé qui grandit, l’enfant qui découvre le monde auprès de ses parents heureux et amoureux. Le monde est beau quand la mariée dit oui à son mari sans être forcée à le faire. Quand la femme fait l’amour avec un homme dans le respect mutuel et non dans la prise d’une forteresse féminine par un homme avide de pouvoir et de violation d’un territoire intime.
Le monde est beau quand les hommes peuvent communiquer et parler entre eux dans la résolution des conflits, au lieu de se tuer entre eux et de violer des femmes et des enfants pour assouvir des instincts de domination d’un peuple sur un autre.
“Dénoncer est un acte citoyen”. Aussi, je dénonce dans mon blog et je parle. Je dénonce la cruauté et la violence. Je dénonce l’indifférence. Je défends la solidarité, l’entraide, la compassion, l’aide humaine.
Je défends les papas expulsés, arrachés à leurs enfants, leur femme. Je défends les familles expulsées, les enfants arrachés à leurs classes d’écoles françaises. Je me réjouis des combats gagnés, comme celui mené pour la famille de Jacques, 7 ans, qui a déjà vu deux fois en 18 mois ses deux parents enfermés en camp de rétention avant l’expulsion définitive. Celle-ci a été enrayée, Dieu merci. Voici l’appel du 29 mars faite pour eux par le Réseau d’Éducation Sans Frontières : “Mme Zengh et Monsieur Lin ont été tous deux arrêtés hier matin sur leur lieu de travail. Ils vivent en France depuis maintenant 10 ans. Comme nous tous, ils travaillent et déclarent leurs impôts. Et surtout, ils souhaitent élever leur fils Jacques en toute sérénité, parmi nous, et avec nous. Jacques a suivi une scolarité tout à fait normale : on le connaît depuis la petite section de maternelle à l’école 61 Vitruve et a intégré le 16 Riblette en ce début d’année scolaire avec ses copains en CP. C’est un bon élève, apprécié des enseignants et c’est un bon copain.” Jacques a retrouvé ses parents, après une bataille de mails, faxs, et de réactions de nombreux militants.
Mais combien d’enfants voient leur père expulsé ? Combien sont nés en France et doivent partir dans un pays inconnu et dangereux pour leur famille ?!! Combien d’enfants vivent le traumatisme de l’écartèlement d’une famille, dont certains membres sont renvoyés de France... ou bien le déracinement brutal, assorti d’un arrachement aux sièges de leur école, à leurs camarades, à leur maison... ?
En cette année, j’ai gagné une bataille personnelle et familiale. Je viens d’obtenir la nationalité française pour la petite roumaine handicapée dont je m'occupe depuis 2001, Julia. Elle a maintenant 16 ans et la France l’a acceptée comme une citoyenne, ce qui est une excellente nouvelle pour son avenir et le risque oublié maintenant d’une expulsion à l’âge de la majorité. Julia va bien et poursuit ses progrès grâce à l’IME qui l’accueille. Elle commence à travailler un peu, une demi-journée par semaine, pour des travaux d’artisanat, à sa demande. Elle ne parle toujours pas, sauf pour quelques mots ; la difficulté orale demeure. La question de son avenir s’est posé dernièrement, puisque son autonomie va être restreinte, étant donné son handicap mental. Elle n’est pas autonome, sauf dans un cadre précis. Elle ne peut sortir seule et n’a pas conscience seule des dangers. C’est une immense chance que Julia ait pu avoir sa place dans un IME, étant donné le nombre d’enfants handicapés qui ne peuvent bénéficier d’accompagnement et d’aide spécifique, adapté à leur handicap.
D’autre part, je poursuis pour ma fille du Bénin le combat pour l’adoption définitive dont j’ai parlé dans la catégorie “Adoption, parentalité, handicap”. J’ai fait appel de la décision de cet automne et je suis convoquée en juin avec mon avocate. Je vous tiendrai au courant de tout cela.
Et puis, mon fils a maintenant quatre ans. Après une varicelle sortie ces derniers temps, il va bien. Il grandit sereinement, même si la tristesse l’envahit parfois depuis la mort de son père il y a un an. Je parle avec lui de ce départ, mettant des mots sur les larmes, sur les colères parfois, sur cette colère d’enfant qui sort en agressivité. L’inéluctabilité de la mort est tellement effrayante pour un petit d’homme qu’il est parfois nécessaire de revenir sur les faits et de mettre des mots sur les maux. Maux de l’âme, mots d’un deuil difficile, silence d’une absence et souvenirs d’un corps sans vie. Pour moi, c’est difficile aussi, car au-delà des mois d’attente d’un homme absent de notre vie... c’est le père de mon fils qui s’est absenté pour toujours. Les souvenirs hantent parfois mon coeur et quand j’ai dit dernièrement à mon fils que je suis triste aussi, il m’a demandé pourquoi. “Parce que j’aimais ton père, que nous nous sommes aimés et que c’est grâce à cet amour que tu es arrivé.”
Il y a aussi ma fille Océana qui est partie si vite il y a douze ans. Elle me manque tant.
Il y a un an, j’ai commencé ce blog car j’étais dans un désert et un cataclysme d’évènements qui s’accumulaient. Cela a commencé par des agressions reçues d'un jeune homme autiste dans mon taxi, en mars 2008, qui me frappe violemment alors que je le conduis à son IME. Le 2 avril 2008, à la suite de ces violences et de deux arrêts de travail, mon contrat de travail est rompu. Le même jour, mon compagnon, un homme avec qui j’étais depuis trois mois me quitte. Brutalement. “Ta vie est trop difficile.” Puis plus tard, il s’explique : “Tu perds ton travail. Tu te fais frapper par cet handicapé mental. Et puis cette fille handicapée, dont tu t’occupes et pour laquelle tu t’es engagée, c’est trop difficile. Je ne supporte pas. Je sais, c’est lâche... Sans parler de ton autre fille adoptive dont l'adolescence la rend malmenante envers toi... Il n’y aurait pas tout ça, je serais resté. Je t'aimais vraiment.” Cet homme était en plein divorce, avec quatre enfants. Quelques semaines auparavant, il était très mal dans son coeur et sa tête. Je l’ai soutenu. J’ai vu ses larmes, écouté sa douleur, cru en notre rencontre. Et puis, il s’est réparé à mes côtés, a repris confiance en lui, et ce jour d’avril, il est parti.
Le 7 avril, le frère du père de mon fils m’appelle. “Il est mort. Sur la table d’opération.” Le père de mon fils était mort. Ce fut un choc. Un choc aussi d’annoncer cette mort à mon fils âgé alors de trois ans. Un choc de l’amener près du corps étendu. Un choc de voir partir dans l’immensité la rose perdue d’un amour défunt. De rester sur terre le seul parent d’un enfant, seule moitié responsable d’une vie.
Aujourd’hui, cela fait un an.
Et je choisis de parler de Abir Al Janabi, jeune fille irakienne de 16 ans. Pour dénoncer sa mort, son viol, ses viols, son calvaire. Pour que le monde sache. Pour que le monde ne se voile pas la face. Pour qu’il pleure. Pour qu’il se souvienne d’Abir et de sa famille assassinée par des soldats américains. Des soldats malades de la haine. Malades comme les quatre parachutistes qui ont violé et tué en 1989 deux femmes et une enfant (voir mon article d’hier).
Voici ci-après un article relatant la mort et le calvaire de cette jeune femme.
Je suis immensément peinée de ce qu'elle a dû endurer, immensément triste pour cette jeune femme et toute sa famille massacrée.
Avec mes meilleures pensées à tous et toutes.
Chloé Laroche
_______________________________ Archives Droit International ONU________________
Atrocités Américaines en IRAK : Le crime de Mahmoudiya.
Des soldats us-américains ont planifié durant une semaine le viol d'une jeune fille iraquienne de 16 ans, Abir Al Janabi, son assassinat et celui de sa famille :
“Trois mois après les faits, un nouveau crime perpétré par des soldats usaméricains en Iraq a été révélé au grand jour. Des soldats ont violé une jeune fille iraquienne avant de l'assassiner avec trois membres de sa famille, dont un enfant, dans une zone située à 9 Km au nord de Mahmoudiya (sud de Bagdad).
Les premières investigations de l'armée usaméricaine ont révélé la barbarie du crime, perpétré au mois de mars dernier, avec préméditation, puisque préparé durant une semaine, ce qui expose les auteurs à la peine de mort, selon un officier usaméricain.
L'agence Associated Press a indiqué le samedi 1er juillet 2006, sur la foi des déclarations d'un responsable usaméricain proche de l'enquête « que les soldats s'étaient introduits dans la maison d'une famille arabe sunnite, avaient séparé la femme de trois membres masculins de la famille, l'ont violée puis brûlée vive à l'aide d'un liquide inflammable en vue de camoufler le crime, puis tué les autres membres de la famille ».
Le responsable, qui a réclamé l'anonymat, a indiqué aussi que les soldats ont étudié les victimes durant une semaine et qu'ils avaient prémédité leur forfait ». Un autre haut responsable militaire usaméricain, qui lui aussi a réclamé l'anonymat, a révélé que l'une des victimes était un enfant et que l'affaire a été éventée au cours d'une séance de discussion de routine, indiquant qu'un soldat avait reconnu son rôle dans les faits et qu?il a été appréhendé.
Un crime d'opportunité
Le même responsable reconnaît que le crime semble être le fruit d'une «certaine opportunité», puisque les soldats impliqués n'ont pas subi l'attaque d'éléments armés, mais avaient tout simplement remarqué la femme, qu'ils ont ensuite violé et assassiné, au cours de leurs précédentes patrouilles. Un soldat non impliqué dans l'affaire a apporté son témoignage : il avait aperçu ses compagnons lors de la préparation de leur forfait, puis une fois celui-ci commis, remarqué leurs habits ensanglantés. Des responsables usaméricains ont reconnu qu'ils étaient au courant des assassinats des membres de la famille, mais croyaient que c'était le fait des violences interconfessionnelles.
Les premières soupçons se sont orientés vers deux soldats de la 502ème Division d'Infanterie, aperçus le 12 mars avec du sang sur leur tenue après le crime, attribué à l'époque à des hommes armés de la région. Mais un officier de police de Mahmoudiya, le capitaine Ihsane Abderrahmane, a indiqué qu'il avait reçu le lendemain du crime, le 13 mars, un rapport accusant les soldats usaméricains de l'assassinat de la famille iraquienne dans la zone de Khassir Abiad, proche de Mahmoudiya. Le porte-parole des forces usaméricaines a déclaré pour sa part dans un bref communiqué diffusé le vendredi 30 juin, que le général James Thorman, le plus haut gradé militaire usaméricain dans la région de Bagdad, a demandé à la direction des enquêtes criminelles de l'armée d'entreprendre une enquête systématique, un jour après les révélations faites par deux soldats.
La peine capitale
À propos de la peine encourue par les auteurs des faits, au cas où ils seraient confondus, l'agence AP dit que les soldats risquent la peine de mort selon le code pénal militaire usaméricain. Les responsables militaires usaméricains déclarent que les 4 soldats impliqués dans cette affaire ont été désarmés et mis aux arrêts dans une base militaire proche de Mahmoudiya. L'armée usaméricaine a déclaré que les soldats impliqués dans ce crime, appartiennent à la 502ème Division d'Infanterie à laquelle appartenaient les deux soldats faits prisonniers (par la Résistance, NDT) et dont les corps avaient été retrouvés le 19 juin, trois jours après leur capture. Les deux corps portaient les traces de supplices et l'un d'eux avait la tête coupée. Il semblerait, selon les militaires usaméricains, que cette situation avait fait naître un sentiment de culpabilité chez l'un des soldats de cette division, ce qui l'a poussé à révéler ce crime le 22 juin dernier.
Cette affaire est la plus grave que connaissent les soldats usaméricains après celle qui a conduit 14 d'entre eux, la semaine dernière, à être accusés de meurtres de civils iraquiens. De nombreuses autres affaires du même genre font l'objet d'enquêtes, tels que le meurtre de 24 civils à Haditha le 19 novembre 2005, en représailles à la mort d'un soldat dans l'explosion d'un engin, le meurtre avec préméditation de trois détenus dans la province de Salaheddine, l'assassinat d?un soldat iraquien au cours de son interrogatoire à Al Kaïm?.
Sur le plan politique, la députée iraquienne Safia Chebli, apparentée au groupe de Iyad Allaoui, a réclamé le 4 juin le questionnement du premier ministre Anouar Malki sur l'affaire du viol de la jeune Abir, ainsi qu'une enquête iraquienne indépendante. Le ministre de la justice quant à lui, a demandé l'intervention du Conseil de Sécurité pour lever l'immunité des troupes usaméricaines, estimant que c'est l'impunité dont profitent leurs soldats face à la justice iraquienne qui les encourage à commettre de tels crimes. En voyage au Koweit, le Premier ministre a déclaré pour sa part qu'il allait engager une enquête indépendante sur cette affaire.
Le témoignage accablant d'un voisin de la famille martyre
Le viol de nobles femmes iraquiennes par la soldatesque usaméricaine, est devenu monnaie courante dans la prison de Abou Ghraïb mais aussi dans la grande prison qu'est devenu aujourd'hui l'Iraq. Le crime que nous relatons ici a dépassé par son horreur, son ignominie et sa barbarie tout ce qu'on peut imaginer en la matière.
Le correspondant de Mafkarat Al Islam dans la région de Mahmoudiya, ville sunnite au sud de Bagdad, a rapporté qu'une force usaméricaine, composée de 10 à 15 soldats, a pénétré dans la maison de Kacem Hamza Rachid Al Janabi. Ce dernier est né en 1970, travaille comme gardien au dépôt de pommes de terre appartenant à l'État et y réside avec son épouse et ses quatre enfants : les deux filles, Abir (la brise), née en 1991, et Hédil, née en 1999 et les deux garçons : Mohamed (1998) et Ahmed (1996).
Les soldats usaméricains commencèrent par arrêter le mari Kacem, son épouse, Fakhria Taha Mohsen et leurs deux filles Abir et Hédil, les deux garçons étant encore à l'école. Il était 14 heures. Ils conduisirent les parents et la petite Hédil dans une même pièce et les exécutèrent à bout portant. Le père a reçu 4 balles dans la tête, la mère 5 balles dans le ventre et le bas-ventre et Hédil a été atteinte à la tête et à l'épaule. Puis ils conduisent Abir dans la pièce voisine, la déshabillent dans un coin et la violent à 10, à tour de rôle. Dès qu'ils accomplissent leur forfait, ils la frappent avec un objet tranchant sur la tête, selon le rapport d'autopsie, puis mettent un coussin sur son visage pour l'étouffer et y mettent le feu.
Le voisin de la famille martyre ajoute : « Une heure après les coups de feu, j'ai aperçu de la fumée qui s'échappait de la maison et j'ai vu les soldats partir précipitamment pour encercler la zone avec des éléments de la Garde nationale fantoche. Ils nous informent que des terroristes d'Al Qaïda se sont introduits dans la maison et ont tué toute la famille. Ils nous empêchent de pénétrer dans la maison. J'ai informé l'un des gardes que j'étais un voisin et qu'il me fallait voir les membres de la famille pour informer El Hadj Aboul Kacem le patriarche, du sort de son fils et de sa famille. C'est ainsi que l'on me laissa pénétrer à la maison.
En rentrant, j'ai trouvé le père, sa femme et leur fille Hédil, sans vie, baignant dans leur sang, sans aucune réaction quand j'ai touché les corps. Le sang continuait à couler et sortait de la pièce. Puis je suis rentré dans la deuxième pièce où se trouvait Abir. Le feu continuait à se dégager de ses cheveux, de sa bouche et de sa poitrine. Elle était dans un état indescriptible : ses habits étaient retroussés vers le haut et son soutien-gorge déchiré. Le sang continuait à couler d'entre ses jambes bien qu'elle fût morte depuis plus d'un quart d'heure et malgré le feu dans la pièce. J'ai compris qu'ils l'avaient violée : elle était couchée sur le visage, son arrière-train soulevé, les pieds et les mains liés. Je n'ai pu me retenir et j'ai pleuré. J'ai vite éteint le feu qui avait consumé une partie de sa tête, son visage, ses seins et ses cheveux et je l'ai couverte d'un bout de drap. J'ai réfléchi un peu à la situation et je me suis dit que si je parlais et protestais, ils allaient m'arrêter. J'ai donc gardé le silence et je suis sorti de la maison sans rien dire pour pouvoir témoigner en temps utile.
Au bout de trois heures les soldats d'occupation ont encerclé la maison et ont répandu la rumeur que la famille avait été assassinée par des terroristes parce qu'elle était chiite. Personne n'a évidemment cru à ce bobard parce que tout le monde se connaît et que la famille était bien connue de tous comme une famille des meilleurs sunnites. Face à cette situation, les forces d'occupation ont procédé juste après la prière du Maghreb au transfert des quatre corps des victimes à la base militaire usaméricaine, puis le lendemain à l'hôpital de Mahmoudiya, en donnant à son administration leur première version des faits. Le même jour, en compagnie des proches de la famille, nous avons pris les corps des suppliciés à l'hôpital et avions procédé à leur inhumation par la grâce d'Allah. »
Briser le silence
Le témoin ajoute : « Nous avons décidé de ne pas nous taire et avons demandé aux moujahidine de la région de réagir en urgence. C'est ainsi qu'ils ont monté une trentaine d'opérations contre les forces d'occupation en deux jours, faisant plus de quarante morts parmi les soldats usaméricains. Mais cela ne suffisait pas à nous calmer et nous nous sommes adressés aux médias, en commençant par la chaîne Al Arabiya, qui est puissante en Iraq. Personne ne nous a cru, estimant qu'ils tiraient leurs informations des communiqués officiels usaméricains et ne pouvaient s'engager dans une affaire qui les dépasse. C'est le correspondant officiel de Al Arabiya en Iraq, Ahmed Assalah en personne qui nous l'a dit. Nous nous sommes adressés à des journaux de Bagdad qui nous ont éconduits, parce que nous étions sunnites comme les victimes innocentes de ce drame. Les combattants nous ont conseillé la patience en nous promettant que le sang et l'honneur de Abir et de sa famille seraient vengés comme ils le méritaient. »
Craintes fondées
Le voisin continue son récit : « Le 9 mars 2006, la mère d'Abir est venue me demander si je pouvais héberger sa fille avec les miennes parce qu'elle craignait pour elle. Cela ne m'a pas étonné et j'ai évidemment accepté. Les soldats de l'occupation, disait-elle, lui jetaient des mauvais regards quand elle sortait pour conduire les vaches au pré et qu'elle passait par un contrôle usaméricain situé à 15 mètres de la maison paternelle. Mais dans mon for intérieur, j'ai pensé que les craintes de la mère étaient mal fondées, la fille étant chétive et avait à peine 16 ans. Je n'ai jamais pensé que les criminels exécuteraient leur crime en pleine journée. ».
Le témoin ajoute : « Les forces d'occupation sont venues vendredi dernier - un jour avant que le correspondant de Mafkarat Al Islam se rende sur les lieux du crime - et ont ordonné aux habitants d'exhumer le corps d'Abir pour des analyses. Ils m'ont demandé aussi de rester à leur disposition en tant que témoin, ce que je ferai et je suis prêt à aller n'importe où pour faire éclater la vérité.
Rappelons que Mafkarat Al Islam a été la première agence d'information à révéler ce nouveau crime des forces d'occupation.”
Sources : aljazeera.net, islamonline.net et Mafkarat Al Islam (Islam Mémo)
Traduit de l'arabe par Ahmed Manaï, membre de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique (www.tlaxcala.es). Cette traduction est en Copyleft : elle est libre de reproduction, à condition d'en respecter l'intégrité et d'en citer les sources et les auteurs.
________________________________ Séminaire sur la violence à l’encontre des femmes____________
Ce samedi 22 novembre, de 13 à 17h, un séminaire se déroulera à l'Université Libre de Bruxelles au sujet de la violence contre les femmes. La violence: partout dans le monde, les femmes y sont confrontées : dans les villages et dans les villes, au sein des familles et dans la rue. Ces actes sont commis par des individus, par des groupes et même par des Etats. La violence existe sous différentes formes, plus masquées dans les pays capitalistes développés qui reconnaissaient formellement l’égalité des droits, plus ouvertes et brutales dans les pays qui sont plus en retard sur le plan économique.
Historique :
"Le 25 novembre 1960, au nord de la République Dominicaine, trois corps sans vie de femmes ont été retrouvés au bord d’un gouffre. Ces cadavres étaient ceux des sœurs Patria, Minerva et Maria Teresa Mirabel, toutes trois militantes du mouvement clandestin de Résistance contre la dictature de Trujillo.
Ce dernier a déclaré qu’il s’agissait d’un accident de circulation. Mais, très vite, on a compris que les sœurs avaient été violées avant d’être tuées. Le massacre des sœurs Mirabel a fait un grand scandale en République Dominicaine et a développé le mouvement de résistance. Au bout d’un an, la dictature a été renversée par le mouvement anti-Trujillo.
Les sœurs Mirabel sont devenues le symbole de la lutte pour les libertés. En 1981, les femmes d’Amérique Latine et des Caraïbes se sont réunies à Bogota, en Colombie. Elles y ont déclaré le 25 novembre «Journée Internationale de la Lutte contre la Violence Sexuelle faite aux Femmes».
En 1999, la journée a été reconnue par l’Organisation des Nations Unies.
La violence contre les femmes se passe partout dans le monde
En Irak, Abir, une fille de 15 ans, a été violée puis brulée vive par des soldats américains. Amineh a été lapidée en Afghanistan par les seigneurs de guerre. En Iran, Kheirieh a supplié d’être pendue au lieu d’être lapidée.
Pendant que dans une banlieue à Paris Sohane, 18 ans, était brulée pour «l’honneur» familial par les membres masculins de sa famille, Marjan, 16 ans, s’immolait par le feu en Iran pour éviter de devoir se marier avec un homme qui avait l’âge d’être son grand-père. Somara, au en Pakistan, est décédée à cause de brûlures au troisième degré sur 80% de son corps - elle n’a jamais voulu affirmer que c’était son mari qui était responsable.
Au Kurdistan, une guerre se déroule et les femmes kurdes et turques en sont les premières victimes. A côté du mal et de la misère engendrée par la guerre, ces femmes ont aussi à subir les crimes d’honneur, les mariages forcés et la violence au sein de la famille.
En Somalie, une fillette de 7 ans, Kolsoom, a hurlé de douleur pendant son excision. Elle a hurlé aussi fort que Maryam, 9 ans, dans son lit nuptial. Dans différentes régions du Congo, toute une génération de femmes se fait horriblement mutilée par la violence sexuelle des troupes rebelles aussi bien que des troupes gouvernementales. Dans beaucoup de villages, plus aucun enfant ne naîtra.
En Suède, Fadimeh a été tuée par son père et son frère. En Belgique, on peut lire chaque jour dans les journaux des rapports dramatiques de femmes tuées par leur partenaire ou ex-partenaire, souvent avec leurs enfants. Elles partagent le sort de la poète afghane Nadia. Aux Etats-Unis, Lisa et Joyce ont été violées et tuées par des inconnus.
Pendant que Nathalie attend ces clients dans un bordel d’Amsterdam, un bateau plein d’esclaves sexuels arrive d’Europe de l’Est dans le port de Hambourg. Des femmes sans-papiers n’ont souvent d’autre choix dans les villes européennes que d’être exploitées sexuellement, de mendier ou de travailler comme domestique, souvent sept jours sur sept, du matin jusqu’au soir et cela pour un salaire de misère.
Au cours de la période de sanctions économiques des Etats-Unis contre l’Irak, plus d’un million de femmes sont décédées. Dans le même temps, plus de 4 millions de femmes ont perdu la vie à cause des guerres, surtout en Afrique. Dans la Bosnie en guerre, toujours au même moment, des milliers de femmes se sont faites violées par des soldats.
Séminaire sur la violence contre les Femmes et sur la manière d’y résister
La violence: partout dans le monde, les femmes y sont confrontées : dans les villages et dans les villes, au sein des familles et dans la rue. Ces actes sont commis par des individus, par des groupes et même par des Etats. La violence existe sous différentes formes, plus masquées dans les pays capitalistes développés qui reconnaissaient formellement l’égalité des droits, plus ouvertes et brutales dans les pays qui sont plus en retard sur le plan économique.
Avec la crise financière et le drame de la crise alimentaire qui existent déjà, avec la crise économique à l’échelle mondiale qui arrive à toute vitesse, la situation ne va pas s’améliorer. Avec des pénuries sans cesses plus pénibles, la lutte pour les moyens disponibles va encore augmenter et, comme toujours, ce sont les plus faibles économiquement - les femmes, les immigrés, les plus vieux et les jeunes,… - qui vont devoir trinquer. Avec le chômage et la pauvreté qui augmentent, encore moins de femmes qu’aujourd’hui vont être dans la capacité de se construire une vie indépendante.
Mais tout cela ne se passera pas sans lutte. Une lutte contre la violence à l’encontre des femmes - qui prend déjà place dans différents endroits du monde - mais aussi une lutte contre les conditions de vie inhumaines que nous offre le système de profit, le capitalisme. Une lutte de femmes et d’hommes issus de la classe ouvrière et des couches pauvres contre les mauvaises conditions de travail et contre les salaires de misère, contre la pauvreté, l’analphabétisme, le chômage et l’esclavagisme, qui touchent relativement plus de femmes que d’hommes.
Ce samedi 22 novembre après-midi, des femmes combattives de différents pays veulent partager les histoires de lutte des différents continents, s’en inspirer et se stimuler à renforcer l’unité dans la lutte contre toute forme de violence. Nous ne pouvons l’emporter que si nous nous réunissons pour lutter conséquemment pour une société sans exploitation, sans oppression, sans violence et sans discrimination.
La lutte contre la violence, l’exploitation et l’oppression est une lutte que les femmes ne savent pas gagner à elles seules. Car pour vraiment en finir avec cette situation, il faut renverser le système actuel qui est basé sur le pouvoir, la rapacité et la course aux profits pour le remplacer par une société basée sur l’égalité et la coopération. Tous ceux - femmes et hommes - qui s’impliquent dans cette lutte et qui veulent discuter avec nous sont plus que bienvenus à ce séminaire."
Il faut unir la résistance !
Solidarité pour un monde sans violence !
12:42 Écrit par chloe38 dans Comment survivre au pire / Résilience | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : femme, abir, irak, viol, deuil, expulsion, solidarité, france, politique, immigration, anniversaire, adoption, maman | Facebook | |
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25/03/2009
Histoire difficile de l'adoption de ma fille au Bénin. Voyage dans le mystère d'un lien d'amour qui naît entre une mère adoptive et sa fille.
L’affaire de l’Arche de Zoé a jeté le discrédit sur nombre de familles adoptives en France, fragilisant les adoptés adolescents notamment, lesquels entendant les infos, ont pu dire à leurs parents adoptifs : “Alors, moi aussi, vous m’avez arraché à mon pays ? Moi aussi, vous m’avez arraché à ma famille, à mes racines ? Et puis, peut-être que vous m’avez acheté !? C’est vrai, peut-être que vous m’avez tant voulu que vous avez fait jusqu’au pire ?!!”
Je ne dis pas cela dans le vent. J’ai moi-même adopté une enfant au Bénin. Je suis allée chercher ma fille dans l’orphelinat où elle se trouvait et pendant une semaine, elle ne m'a pas quittée, jour et nuit. Cet endroit où se trouvait Yacinthe n'était pas un lieu de rêve. Pour les enfants qui faisaient pipi la nuit, on retournait simplement le matelas le lendemain. Ils ne mangeaient pas spécialement à leur faim et j'ai des photos qui attestent qu'on demandait aux enfants de porter sur la tête des charges de pierres, pour des constructions et du terrassement de cultures.
J'ai écrit le texte suivant le 1er janvier 2003 : "Le rêve que la vie va exaucer cette année, c’est l’adoption d’une petite fille béninoise. Elle s’appelle Yacinthe. Elle a sept ans et elle va bientôt arriver dans notre foyer. Cela fait plus de deux ans que nous nous battons pour réaliser ce rêve. Deux ans plus tôt, nous devions adopter une autre petite fille. Nous avions ses photos et l’espoir de pouvoir l’adopter. Le destin en a décidé autrement puisque, au dernier moment, la famille qui lui restait en Afrique n’a pas consenti à l’adoption. Nous avons vécu très difficilement cela, mettant même en péril notre couple. C’était un deuil supplémentaire à faire, après le décès de ma fille Océana en 1997. “Il vous faut un nouveau départ après ces multiples épreuves”, nous a alors dit une conseillère conjugale. Nous avons mis plusieurs mois à retrouver un nouveau départ, un nouvel espoir. Julia est arrivée quelques mois plus tard de Roumanie, confiée par l'association Sera (Voir mon article sur Julia et son opération), en novembre 2001.
Et... au mois d’Août 2002, un fax nous apprend soudain qu’une enfant de sept ans porte notre nom et qu’un jugement d’adoption a été prononcé officiellement !!!! C'était comme apprendre que j'étais enceinte à huit mois de grossesse !!?!
C’était une situation anormale et extraordinaire aussi... En effet, nous n’avions pas été sollicités pour donner notre accord sur cette adoption-là et aussi, entre temps, nous avions accueilli Julia. Le Président de l’A.S.E. qui gère les questions d’adoption nous a confié sa surprise devant cette situation toute particulière nous plaçant devant un rêve réalisé... mais à retardement et sans notre avis, ceci concernant de plus un enfant autre que celui auquel nous pensions. Le Président nous a donné son accord et nous a incité à prendre une décision réfléchie.
C’était tout réfléchi : nous allions accepter avec joie cette arrivée impromptue !"____________________
Mon séjour fin mars 2003 au Bénin et ma rencontre avec Yacinthe a été comme un accouchement et un lien d'amour filial est né. Il avait fallu attendre six mois pour avoir tous les accords béninois et français, ainsi que l'aval de la Mission Internationale de l'Adoption.
Malheureusement, les directeurs de l’orphelinat dans lequel je suis allée la chercher nous ont menti. Les parents de ma petite Yacinthe étaient, selon leurs dires, décédés. Ma fille nous a appris six mois après son arrivée qu’elle avait ses parents et qu’on lui avait demandé en Afrique de nous mentir sur leur existence, et qu’ils lui manquaient, car malgré tout, elle pouvait les voir là-bas une à deux fois par an.
Je me souviens du choc que j’ai eu quand ma fille nous a confié ce secret si lourd pour elle ! Au fil du temps, nous avons appris à vivre avec cette trahison qu’on nous a faite. Mais nous avons dû vivre aussi tout ce que Yacinthe avait de colère envers cet abandon de ses parents, qui l’avaient placée dans deux orphelinats successifs.
Ils avaient tout de même signé l’accord pour que leur fille devienne la nôtre, mais en faisant croire qu’ils étaient oncle et tante. Le problème est qu’ils ont signé après la date du jugement d’adoption béninois, ce qui fait que le Tribunal de Nantes a refusé, neuf mois après l’arrivée de ma fille en France d’entériner l’adoption décidée au Bénin. Il aurait fallu juste qu’ils signent avant le jugement ; même la Mission Internationale de l’Adoption n’a pas relevé cette terrible erreur, donnant son accord pour l’adoption. À cause de tout cela, notre fille n’a pas la possibilité ni d’avoir une carte d’identité, ni de porter notre nom (mais ça, on l’a fait quand même, vu qu'elle l'a porté naturellement dès son arrivée !!), ni d’avoir la nationalité française. Cela a duré quatre ans, jusqu’au jour où j’ai saisi le Procureur de la République, en demandant dans l’intérêt de Yacinthe et de notre relation à toutes les deux, à un moment de l’adolescence où la crise identitaire était devenue débordante.. que cette affaire soit saisie et que l’État trouve une solution de reconnaissance officielle de l'adoption.
Le Procureur m’a enfin entendue, l'été dernier, et a demandé une enquête diligentée par la Brigade des Mineurs sur ma vie et mon état de maman, sur mon sérieux et ma détermination. Puis, il a ordonné un Conseil de Famille réunissant des membres de la famille adoptante ainsi que des amis proches, au mois d'octobre. Après un accord global des deux mesures, la demande s’est poursuivie avec une recherche des parents de Yacinthe au Bénin, afin d’obtenir un accord plus légal que ce qui avait été délivré cinq ans plus tôt. “En sachant”, m’a dit le Procureur, “que si les parents sont introuvables ou ne souhaitent plus rien signer, par peur d’avoir des reproches sur les faux écrits antécédents, la mesure ira jusqu’au bout, en vertu de la loi qui stipule qu’un mineur peut être adopté si les parents biologiques ne s’occupent plus d’eux et que c’est prouvé.”
Pour en revenir à l’Arche de Zoé et à l’impact de cette affaire pour toutes les familles adoptives existantes, voici une réflexion faite à notre encontre par une éducatrice nous entendant au sujet de notre fille : “Bon, hé bien, j’ose espérer que vous n’êtes quand même pas dans la même situation que cette association dont on parle tant en ce moment !!” Trafics d’enfants, procédés illégaux, déracinement d’un enfant de son pays contre l’avis des parents biologiques.... tout a défilé devant nos yeux... Non, Madame, je vous répondrais que c’est plutôt le contraire. Nous sommes victimes d’une procédure ayant trahi notre confiance. Nous sommes de bonne foi et nous n’avons jamais acheté un enfant. Nous avons envoyé de l’argent à la demande de l’orphelinat pour les procédures administratives. Toute adoption demande un minimum d’argent. Nous, ça a été dix mille francs, ce qui reste raisonnable, par rapport à ce qu’on a entendu par ailleurs. Et puis, on faisait confiance aux africains avec lesquels nous avons organisé le départ de Yacinthe, laquelle était infiniment heureuse de venir en France.
Lorsque je suis allée chercher ma fille, je suis restée une semaine avec elle à l’orphelinat. Elle avait hâte de quitter cet endroit et ce pays difficile où les souvenirs de l’enfance et de ce qu’elle a vu hantent encore ses nuits et sa vie actuelle. Elle a vécu dans deux orphelinats. Dans le premier, elle a été témoin de scènes terribles, comme un enfant qui vomissait régulièrement et à qui on demandait de ravaler le vomi. Elle a vu aussi des enfants battus à mort. Elle a connu la faim, la peur, l'abandon, la privation d'affection.
Aujourd’hui, Yacinthe a grandi ; elle est devenu une jeune fille, parfois rebelle et insolente envers moi qui l’élève, mais j’essaye de tenir bon. Son père, avec lequel je suis maintenant divorcée, n’a pas été solidaire de la demande d’adoption simple que j’ai faite auprès du Procureur et ne rentre plus dans la démarche d’adoption. Cependant, il la prenait régulièrement... jusqu’à des évènements plus récents et douloureux.
Je continue de me battre, pour que ma fille ait une identité, pour que je sois reconnue comme sa mère et pour qu’elle ne soit pas abandonnée une deuxième fois, quoi qu’il se passe. Le problème est que ma fille nous met “à genoux”, selon l’expression du Juge, car Yacinthe cherche par tous les moyens à voir “jusqu’où peut aller notre amour” et ce qu’on est capable de supporter par amour pour elle. Son père adoptif a capitulé car il en a assez des insultes, des insolences, du ton méprisant qu’elle emploie, des discussions incessantes pour obtenir ce qu’elle veut, des portes qui se claquent et de celle de l’entrée qui se referme sur son absence.
La porte d'entrée claque. La rage prend l’air de la colère du temps et Yacinthe revient avec l’âme plus apaisée des nuages laissés au passé. La porte d’entrée s’ouvre et le soleil peut revenir dans le coeur des parents adoptifs. Ces derniers encaissent les coups portés aux parents biologiques absents... présences virtuelles qui vivent à travers eux. Les parents adoptifs représentent ce père et cette mère absents. Ils recueillent toute la colère de cet enfant qui n’a d’autres moyens de s’exprimer envers son passé si horrible.
En outre, le complexe d’abandon est si fort qu’il demande avec exigence d’être répété. “Pourquoi ces gens m’aiment-ils alors que la vie m’a prouvé que je n’étais pas digne d’être aimé ?” Ma fille m’a ainsi demandé il n’y a pas longtemps “quel intérêt” je trouvais à l’adopter... L’amour gratuit ne peut exister sans questionnement, cet amour oblatif venu d’une autre planète, sur une terre où tout tourne autour du profit. “Et puis, Maman, cet amour, je ne peux l’accepter.” Comme un trop-plein d’un vide dans son coeur, elle enlève les posters que je lui ai offerts, elle arrache les souvenirs de notre vie commune. Elle insulte notre lien d’amour en me traitant de “mytho”, lorsque je reviens sur un de ses comportements blessants. Il y a trois mois, elle m’a lancé comme un défi : “Tu fais ta vie, je fais la mienne,” comme deux chemins qui ne pourraient pas se retrouver. Comme un cordon ombilical étiré par les deux bouts, avec une mer entre les deux, Mère Méditerranée... ou mère biologique. “Ma mère virtuelle est présente avec nous... C'est ma mère biologique”, m’a dit Yacinthe récemment. Comme un regard porté sur notre vie et cette impression pour elle de trahir sa mère d’Afrique quand l’amour pointe trop son nez entre nous. Car de l’amour, il y en a, c’est certain.
Comme ce jour de novembre 2007 où ma fille ma avoué : “Excuse-moi pour hier soir. Je suis désolée d’avoir voulu partir par la fenêtre et que tu aies dû me retenir de force et te faire tant de mal et de soucis. Je me suis trop attachée à toi, à cette famille, plus que je n’aurais pensé. Et j’ai peur, car j’oublie les souvenir de mes parents ; leur image s’estompe dans ma tête.” Le cordon s’étire mais il est élastique et quand ça lâche, ça fait mal pour ceux qui le reçoivent.. comme ce soir-là dont ma fille parlait. J’ai vécu avec elle un véritable bras de fer pour qu’elle ne parte pas en sautant d’une fenêtre du rez-de-chaussée (assez élevée), dans la nuit et le froid, avec ses affaires déjà toutes emballées.
En janvier 2008, il y a eu malheureusement une grosse crise chez moi avec ma fille. Suite à un mensonge de sa part, découvert... elle a hurlé dans l'appartement. Elle était dans un état incontrôlable. Elle m'a insultée, m'a dit que je n'étais pas sa mère. Elle a réussi à rentrer dans une pièce où je suis allée me mettre avec mon fils de trois ans qui avait peur. Puis elle m'a poussée violemment et a essayé de faire tomber deux armoires sur nous. Son père, qui était au téléphone et a entendu la crise, a eu peur pour moi et mon fils. Il a décidé d'emmener notre fille, et au bout d'un certain temps, il l'a confiée pour quelques jours de vacances à une dame qui tient un ranch de chevaux.
Suite à tout cela, la Juge nous a convoqués début mars et m'a dit cette phrase au bout d'une heure d'entretien : "Madame, pour que ça aille mieux avec votre fille, il vous faudra faire votre mea culpa d'être allée la chercher en Afrique..". Je lui ai demandé si elle plaisantait. À sa réponse négative, je me suis levée et j'ai dit : "Je ne peux entendre cela, je sors". Je suis sortie du Tribunal de Grande Instance de Grenoble, rouge de colère et en pleurs, emplie d’indignation, meurtrie dans mon coeur de mère. M’excuser auprès de ma fille de l’avoir sortie de l’enfer, c’est le monde à l’envers !
J'ai mal au coeur de tout cela, de ce "mea culpa" demandé par la Juge, de cette situation conflictuelle. Je repense à cette petite fille grandie si vite en cinq ans, à tous ces bonheurs vécus ensemble, à cet amour que je lui ai donné à travers mes encouragements, mon regard sur elle, mes attentions, mes pensées. Aujourd'hui, elle a douze ans mais elle en a bien plus, au vu de son poignet osseux révélant deux à trois ans de plus que son âge officiel. Elle est presque aussi grande que moi et a une force incroyable. Je me souviens qu'au début, elle a grandi si vite, qu'il fallait changer entièrement sa garde-robe tous les trimestres ! La malnutrition ne lui avait pas permis de se développer normalement et son corps a rattrapé de façon remarquable le retard de croissance pris durant ses dix ans en Afrique.
Une personne nommée Laeticia m’a écrit en mars sur un forum, suite à mon témoignage : “Je ressens beaucoup de douleur dans votre message. Je suis d'autant plus sensibilisée qu'un couple qui a adopté une petite fille à Madagascar en même temps que nous , a vécu la même chose sans rien dévoiler. Il s'agit d'un garcon et d'une fille ; les deux enfants sont placés dans une institution et sont apatrides !!! Beaucoup de souffrance d'un côté comme de l'autre. Votre histoire ressemble énormément à la leur !! Bourrage de crâne, parents biologiques toujours présents, âge modifié !! Le garcon a même dit à ma connaissance qu'il avait pour mission de les tuer afin de s'enrichir et d'ainsi faire venir sa famille !! Un drame humain !! Bon tout ça pour vous envoyer du courage et de l'amour !! N'hésitez pas à vous entourer de professionnels qui sauront vous écouter.”
Merci Laetitia.
Artemisia m’a écrit aussi ceci : “Difficile de trouver des solutions non douloureuses. À part le fait des mensonges sur les parents biologiques, des situations comparables à la vôtre (violence...) ne sont pas rares. C'est ce que me dit une amie d'EFA qui organise des groupes de parents adoptants vivant cela. Les échanges soulagent et des pistes se dessinent pour en sortir... Vous pouvez appeller le 01 40 05 57 71 tous les jeudis, de 14 heures à 17 heures.”
Oui, cette violence qui surgit ainsi est difficile à gérer. Pour le week-end de Pâques 2008, cela a été encore douloureux. Au bout de deux jours où j'ai tout fait pour que ça aille bien... ma fille s'est soudain opposée à moi, violemment, au cours d'un conflit verbal où elle s'est révélé insolente ; elle m'a poussée pour rentrer dans ma chambre de force, afin d'y récupérer des affaires sans mon accord. Elle s'est confrontée alors physiquement à moi. Son père adoptif a été témoin et a essayé de l'arrêter mais elle était à nouveau ingérable, à faire peur et à me dire des choses horribles, cyniques aussi, méchantes sur les cinq ans passés avec nous. Je suis sortie de cette scène très choquée et à ne plus pouvoir parler. Mon fils et ma fille Julia ont eu peur, durant cette scène difficile.
Pourquoi Yacinthe se rebelle ainsi ? C’est une question qu’on m’a posé.
Parce qu’elle ne comprend pas qu'on puisse l'aimer, elle qui a été abandonnée (réaction normale psychologiquement..)... Parce qu'elle ne comprend pas "quel intérêt" j'ai à m'occuper d'elle (selon ses propres termes), parce qu'elle a besoin de s'opposer pour traverser cette dure période de l'adolescence des enfants adoptés... Yacinthe a aussi l'impression de trahir ses parents biologiques en acceptant de m'aimer, en acceptant cet attachement qu'elle ne nie pas mais qui la gêne, en acceptant mon amour. Et puis, l'explication à mon sens la plus importante, c'est : "J'ai été abandonnée une fois, donc je fais tout pour le reproduire, reproduire l'abandon par tous les moyens".
Si je parle aujourd'hui, si je témoigne de tout cela... c'est pour aider d'autres parents, afin qu'ils se sentent moins seuls... Une maman m'a contactée ainsi, me révélant qu'elle se fait frapper par son fils adoptif. Elle m'a remercié de parler, car elle n'ose pas. Elle aime son fils. Je lui envoie force et courage.
Si j'écris ainsi, c'est bien sûr aussi pour les enfants adoptés... pour qu'ils se rendent compte en me lisant de l'impact de tout cela dans le coeur d'une maman ou d'un parent adoptif. Pour tenter d'expliquer ce qui se passe dans leur coeur, avec des mots placés comme des points d'acupuncture... des mots pour des maux. Car ils souffrent véritablement... En premier lieu : d'un arrachement certain commun à "ceux qui vivent loin de chez eux".
____Écrit le 13 avril 2008 ________ _______ ____________ _____________ ____________ ______________ ___________________ Chloé Laroche
LE RÉCIT DE MON VOYAGE AU BÉNIN
et de l'arrivée de ma fille en France :
J’ai pleuré de joie en Afrique car mon coeur s’est enflé d’amour pour cette enfant, Yacinthe, qui était maintenant mon sang et ma chair, tout comme Julia, mon autre fille venue de Roumanie. Le mystère de l’adoption est inconnu mais il existe réellement. Un lien mystérieux se crée, un lien plus fort que tout.
Lorsque j’ai pris le train pour Paris et que j’ai embarqué dans l’avion me menant au Bénin vers ma fille, lorsque mon regard a croisé celui de l’Afrique, lorsque j’ai vu Yacinthe pour la première fois dans l’obscurité de la nuit à Cotonou... mon âme a tremblé comme pour un enfantement. Une histoire d’amour est née. Pendant une semaine, ma fille ne m’a plus quittée. Elle dormait sur moi la nuit et me réveillait pour me parler. Je lui chantais des chansons et lui parlais tendrement. Durant la première nuit, elle m’a secouée dans mon sommeil et m’a réclamée à boire puis à manger. Elle a croqué toute la nourriture qui restait dans mon sac. Elle avait faim. Faim de nourriture et faim d’amour...
Elle m’a suivie avec mon violon lorsque je suis allée jouer pour tous les enfants de son école puis pour les jeunes du collège de Takon. Il y avait des dizaines et des centaines d’yeux fixés sur moi alors que je leur chantais des mots de paix et d’amitié, alors que je sortais mon archet et que je les charmais avec des airs du monde entier. Et puis, il y avait ces deux yeux qui me regardaient et qui me disaient : “Maman, je t'aime. Ne m’oublie pas, dis. J’ai tellement besoin de toi.”
Yacinthe, au bout d’une semaine avec moi dans son pays, avait hâte de monter dans le taxi et d’arriver à l’avion nous menant vers Paris. Je ne l’ai sentie rassurée que lorsque nous avons attaché notre ceinture, bien assises l’une près de l’autre dans le grand oiseau de fer, après les multiples contrôles de l’aéroport. Cela faisait plusieurs mois qu’elle rêvait à ce grand voyage pour la France et qu’elle attendait ma venue. Il a fallu attendre que tous les papiers d’adoption soient en règle pour que tout cela se réalise, après de nombreuses et longues formalités.
À son arrivée, Yacinthe était heureuse. Elle avait réalisé son rêve : avoir une nouvelle famille, un nouveau pays, des parents qui l’aiment, une maison pleine de jeux, de poupées, d’habits pour se faire belle... Elle aurait voulu être toute seule avec nous, être notre enfant unique, comme elle me l’avait confié une nuit en Afrique, mais, tout s’est bien passé avec Julia, sa soeur adoptive venue de Roumanie. Elles se sont entendu à merveille et Julia a même eu du mal pendant longtemps à se retrouver sans elle.
Yacinthe a remarqué rapidement que Julia était différente et l’examina dans ses mimiques, ses gestes muets pleins de sens. Nous lui avons expliqué d’où venait Julia avant d’être avec nous ainsi que ses difficultés pour parler et entendre. Nous lui avons parlé aussi de son opération dans la bouche et aussi du fait que Julia peut entendre désormais grâce à un appareil spécial.
Et puis, Yacinthe a prié en secret pour avoir un petit frère et une petite soeur. “Tous les soirs, je priais pour ça”, m’a t-elle dit, un large sourire aux lèvres à l’annonce de ma grossesse. Julia, de son côté, a senti que j’étais enceinte avant que je le lui dise. Elles aiment leur frère et Yourdine aime ses deux soeurs.
Mais aujourd’hui, quand j’entends résonner les paroles du Juge qui m’a dit, le 4 mars 2008, par rapport à l’adolescence de Yacinthe et à son comportement parfois difficile : “Madame, il va falloir, pour que cela aille mieux avec votre fille, que vous fassiez votre mea culpa d’être allée la chercher en Afrique...” et qu’elle m’a dit aussi : “Madame, vous n’aurez jamais l’adoption vu les difficultés du dossier après cinq années...”, je me sens anéantie et si peinée.
Ce que m'a dit la Juge ce jour-là m'a fait très mal. Ma fille était dans un orphelinat il y a cinq ans et n'attendait qu'une chose : de partir avec moi dans l'avion. Pendant la semaine où je suis restée avec elle dans l'orphelinat, c'était merveilleux. Comme une naissance. Et aujourd'hui, on m'assène de part et d'autre que je ne suis pas sa mère. C'est difficile et je suis même obligée de motiver mon avocat à me défendre.
Aujourd'hui, alors que j'avais un agrément, je vais être obligée de reprendre le chemin d'un nouvel agrément pour pouvoir adopter l'enfant dont je m'occupe depuis cinq ans. J'ai mal au fond de moi, mal de ma situation de maman bafouée, humiliée et mal qu'on me rappelle à tout bout de champ que je ne suis pas la mère de ma fille, juridiquement. C'est un arrachement incompréhensible, un écartèlement entre la loi française et les faits : fait que je m'occupe de ma fille comme une mère à part entière depuis 2003, fait que je l'assume entièrement affectivement et matériellement. Je demande juste que l'État français me reconnaisse comme sa maman et Yacinthe comme française.
Je poursuis mon engagement envers ma fille et quand je n'y crois plus ou que je suis désespérée, je regarde la fin de ma vie et je me dis que tous dans cent ans... on ne sera plus là, et que finalement c'est l'amour qui restera.. pas les paperasses. Malheureusement, c'est aussi les blessures et les injustices qui resteront... mais à un autre niveau de justice. Je veux dire que devant l'amour, les paroles blessantes que j'ai pu entendre ou les décisions injustes seront balayées par le temps et l'infini. Je pense qu'adopter un enfant, c'est s'engager envers lui, au-delà de tout le reste, même si cet enfant nous hurle dessus qu'on n'est pas sa mère ou son père.
Ma première fille est décédée en 1997, d'une encéphalite foudroyante. Son départ a laissé un grand amour de mère soudain orpheline et la douleur profonde causée par son absence m'a donné la force et l'énergie de me battre pour mes deux filles adoptives, venues de Roumanie et du Bénin. Ma fille de Roumanie est handicapée et l'association SERA et CARE recherche encore d'autres familles pour d'autres enfants handicapés et ayant besoin de soins médicaux... ayant besoin d'amour et d'une famille pour se reconstruire.
Je vais continuer de me battre pour Yacinthe. Redemander un agrément pour l'adoption. Un agrément, cela a représenté pour moi, pour nous, entre 1999 et 2000, des mois d'investigation, d'enquête, d'entretiens avec la psychologue et l'assistante sociale, de questionnements sur nos vies, de réflexion profonde sur l'engagement envers un enfant qui ne vient pas de notre ventre mais qui vient de notre coeur... et au final de notre chair profonde.
C'est ça l'amour. Recommencer, même après que tout soit fini.
Chloé Laroche
Mon autre site : http://violonistenciel.site.voila.fr
Référencement instantané
_____________ COMMENTAIRE :
Par Laetitia, le 14 avril 2008.
"Coucou ma grande ! Effectivement nos enfants sont les nôtres quoiqu'on puisse nous en dire. On les aime, on les a portés dans notre coeur, bien plus longtemps que d'autres mères qui ont porté leurs enfants dans leur ventre. Nos enfants ont une blessure primitive qui les caractérise. Je crois bien que tous ces mensonges supplémentaires ne font que déstabiliser certains enfants qui, malgré la bonne foi de leurs parents adoptifs, se retrouvent avec une histoire pas bien jolie de parents biologiques qui non seulement les ont abandonnés mais font des choses affreuses pour se dédouaner ou pour éviter d'être jugés. Je ne juge pas leur attitude, mais je dis qu'effectivement c'est catastrophique.
C'est moi qui connais ce couple qui a traversé l'enfer avec leur adoption à Madagascar ; ils en sortent affaiblis et détruits d'une partie d'eux-même !!!
Je t'envoie 100000 bisous et tu sais que je suis là !!!
Ce soir je penserai à tes enfants et à ton ange, je me dis que ça ne peut faire que du bien !!"
Laetitia
____________ VOIR LES ARTICLES ÉCRITS DEPUIS... SUR CETTE ADOPTION, DANS LA MÊME CATÉGORIE :
"HANDICAP, PARENTALITÉ ET ADOPTION"... https://sosmaman.20minutes-blogs.fr/handicap-parentalite-et-adoption/
21:43 Écrit par chloe38 dans Mes confidences de mère adoptive et biologique | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : adoption, arche de zoé, bénin, orphelinat, takon, voyage, mission internationale adoption, mai, adopté adolescent, afrique, efa, numéro aide parents adoptifs | Facebook | |
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22/03/2009
Deux anniversaires : la mort du père de mon fils et la date d'arrivée de ma fille d'Afrique. Réflexions sur le deuil d'un enfant, sur le cancer, sur l'adoption, sur l'adolescence, sur la responsabilité d'être parent.
Cela va faire un an, le 7 avril, que le père de mon fils est décédé.
Mon fils, ce matin, me raconte que “quand il était bébé, son père l’a emmené dans une forêt. Une grande forêt avec des monstres, des araignées, des serpents.”
Il ajoute : “Un monstre a attaqué mon papa. Il lui a envoyé une grosse boule."
Je l’écoute et je lui demande si c’est un rêve qu’il raconte... Je m’aperçois que c’est la réalité, sa réalité qu’il décrit.
La forêt, c’est la vie.
Le père aide son enfant à traverser la vie, avec ses monstres, ses embûches, sa jungle, ses requins, ses tigres, ses araignées, ses fleurs magnifiques.
Mon fils voudrait revoir son père mais ce n’est pas possible.
La mort dans sa dimension inéluctable est difficile à comprendre pour un enfant.
Pour l’adulte, la mort d’un être aimé est déjà si difficile, avec sa cohorte de tristesse, de colère, de culpabilité, de résilience plus ou moins bien réussie.
Je dis à mon fils que le monstre dont il me parle est le cancer. Je lui dis ce mot terrible, ce mot que mon fils à quatre ans comprend.
Le cancer, la maladie.
Mon fils met ensuite des mots sur la réalité que je viens de lui dire : “Mon papa, il fumait beaucoup. On lui a envoyé une boule.” Comme un boulet, une boule, la tumeur qui tue. “Mon papa a été à l’hôpital. Puis il est parti au ciel.”
Il a dit ces mots et puis il a eu une attitude d’offrande avec les mains tournées vers le ciel.
Personnellement, je suis en colère qu’on puisse rentrer dans une clinique pour se faire opérer et que le chirurgien percute l’artère en voulant enlever une tumeur, tumeur si grosse finalement que le papa de mon fils s’est vidé de son sang devant l’équipe médicale.
Mon fils est dans la jungle et il n’a plus que sa maman pour traverser l’enfance.
Pourvu qu’il n’y ait plus de boules.
Mais sa grand-mère, ma mère, en a une. Je le sais depuis deux mois.
Maudit cancer.

Cela va faire six ans le 5 avril que j’ai ramené ma fille adoptive de son pays d’Afrique.
Elle m’a adoptée et je l’ai adoptée dès le premier jour.
Elle savait qu’elle resterait avec nous et que ce serait une nouvelle vie.
Et puis, dernièrement, sa propre réalité a jeté cette réalité à la mer. Jetant sa nouvelle mère avec.
Dans sa réalité d’aujourd’hui, réalité d’adolescente... elle ne reconnaît pas m’avoir appelée Maman. Elle ne se souvient plus de cette rencontre d’amour, de cette confiance d’enfant qui est heureuse de prendre l’avion pour une nouvelle vie.
Elle ne se souvient pas de sa vie en orphelinat, comme cette vie était difficile.
Elle nous regarde avec des yeux sombres, comme des voleurs d’enfant, voleurs d’une histoire sacrée entre une enfant et sa famille biologique.
Mais nous ne sommes pas des voleurs.
Nous étions sincères et désireux d’aimer cette enfant dite orpheline.
Elle a grandi entourée et choyée dans notre famille.
Mais il est difficile d’accepter l’amour quand on a été abandonné.
Alors, on se cabre comme un poulain, on heurte ceux qui nous aiment, on malmène les limites, on pousse ses parents, on les insulte, on fugue, on va jusqu’à la violence et jusqu’à prendre des risques par une prise d’autonomie trop précoce.
Ma fille s’est cabrée, oui.
Cette semaine, quand je suis sortie d’une réunion avec elle et des éducateurs... j’étais lessivée et je me suis dit que nombre de parents qui souhaitent adopter seraient dégoûtés de l’adoption en voyant cela, en voyant par où des parents adoptifs peuvent passer, en voyant ma colère devant les mots d’une éducatrice m’interpellant : “Mais madame, de toute façon, c’est vrai, vous n’êtes pas sa mère.” Elle a expliqué qu’aux yeux de ma fille, je n’étais clairement pas sa mère... biologique. Ce jour-là, j’ai parlé comme une lionne, comme une louve... relatant la réalité d’une adoption devant ma fille, insistant pour donner ma version des faits, de la réalité de mon voyage en Afrique, de ma rencontre avec ma fille... niée effrontément par celle-ci devant tous.
“Madame, c’est votre réalité. Votre fille a sa réalité. Ce n’est pas forcément la bonne mais ce qu’elle dit exprime ce qu’elle refoule, ce qui est caché, ce qui n’est pas l’apparence des choses.” Oui, en tant que parent, il faut apprendre à regarder derrière les apparences, derrière une insulte, derrière un uppercut des règles établies, derrière la violence d’un enfant, d’un adolescent. Savoir rester au niveau de l’adulte, prendre du recul, garder son calme, croire en la relation, ne pas voir la haine quand il y a regard de haine mais voir encore l’amour derrière. Pour ne pas être rejetant mais toujours présent, avec un repère d’éducation pour l’enfant, le jeune, l’adolescent... qui a besoin qu’on ne BAISSE PAS LA GARDE.
Nombre de parents adoptifs rencontrent des problèmes à l’adolescence de leur enfant. Ce dernier peut malmener la relation pour voir jusqu’où ses parents sont capables de l’aimer, sans jamais l’abandonner quoi qu’il fasse. Il peut aussi être très insultant, voire violent physiquement, car les racines de ses origines sont présentes au plus profond de ses tripes et que ces racines demandent à être entendues. Elles demandent au jeune devenant adulte, petit arbre devenant grand... de descendre au plus profond de soi, dans la mémoire la plus ancienne, afin de s’ancrer assez fortement pour affronter l’avenir, cet avenir où le jeune adulte doit s’autonomiser.
Tout parent vit le départ de son enfant... et même les adolescents non adoptés peuvent malmener leurs parents. La violence existe aussi dans le comportement des enfants biologiques. Je pense d’ailleurs qu’il est nécessaire d’apprendre très tôt à l’enfant qu’il est interdit de lever la main sur son parent. C’est un interdit essentiel. S’il n’est pas bien intégré, cet interdit ne le sera plus lorsque l’enfant deviendra adolescent et se pensera alors tout puissant.
Mon propos est de dire aux familles qui souhaitent adopter de poursuivre sur leur lancée et de croire en leur projet. Chaque enfant est différent et l’aventure de l’adoption est passionnante autant que l’enfantement, l’accouchement et la parentalité biologique.
Nous ne faisons pas des enfants pour nous mais pour permettre à un être de grandir et de s’autonomiser un jour dans l’harmonie, dans le respect des autres et de soi , dans une confiance en lui et en ses capacités. Capacité de rebondir, d’intégrer les épreuves, d’affronter la vie et ses impondérables, d’aimer l’autre dans l’harmonie hors de la dépendance et de la souffrance infligée ou subie.
Chloé Laroche
00:16 Écrit par chloe38 dans Mes confidences de mère adoptive et biologique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : deuil, cancer, deuil d'un enfant, mort d'un père, adoption, adolescence, éducation, parents, violence, souffrance, psychologie, orphelin, abandon | Facebook | |
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21/11/2008
Refus du Tribunal pour une adoption. Mon combat de maman depuis six ans pour ma fille adoptive.
11:02 Écrit par chloe38 dans Mes confidences de mère adoptive et biologique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : adoption, justice, tribunal, juge, étranger, ange, agrément | Facebook | |
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08/09/2008
Ce soir, je suis triste, triste de ce matin au Tribunal, triste pour l'adoption non reconnue de ma fille, triste de notre justice française.
Bonsoir !
Ce soir, je suis triste car j'ai vécu ce matin au Tribunal un moment très pénible, un morceau d'enfer.
Je bataille pour obtenir la reconnaissance d'une adoption faite au Bénin depuis 2002 : l'adoption de ma fille que je suis allée chercher dans un orphelinat en 2003.
Je vous en avais déjà parlé dans un article précédent, il y a quelques mois, dans "Histoire difficile de l'adoption de ma fille au Bénin" (13 avril).
Quand on adopte un enfant, on doit suivre certains règlements, certaines démarches : agrément à obtenir sur neuf mois environ, visites d'une assistance sociale, rendez-vous avec un psychologue, acceptation du dossier par la Mission Internationale de l'Adoption, attente des papiers en règle du pays d'origine, consentement de la famille biologique restante, délivrance d'un visa pour l'enfant.
Imaginez que tout cela soit fait et que cinq ans et demi après, la France n'a toujours pas reconnu officiellement l'adoption. La Justice pinaille : "Oui, mais l'oncle biologique béninois de votre fille a été considéré comme le père... alors que c'est l'oncle... Que représente en fait exactement cet homme pour votre fille ? La place de cet homme dans sa vie n'est pas claire... Elle a une famille au Bénin. Tout cela n'est pas clair. Ce jugement d'adoption n'est donc pas clair et ne doit pas être validé par la Justice.... Et puis la Justice n'a pas à entériner un lien ou à le consolider. S'il y a lien affectif entre vous, alors vous n'avez pas besoin d'un lien juridique."
Voilà ce que j'ai entendu ce matin.
J'étais assise en face de cinq dames avec mon avocate à côté. Madame le Procureur, assise à gauche, a démonté mon dossier et ma demande point par point, pièce par pièce, s'adressant ainsi aux dames présentes : "Je vous demande de ne pas aller dans le sens de la demande de Madame Laroche. C'est un fait que sa fille est chez elle, qu'elle s'en occupe, mais voilà, c'est tout. Au début, il y a eu effectivement une enquête du Conseil Général faite par le Service de l'Adoption, qui s'est révélé assez positive... mais très vite, cela a dégénéré entre ses parents adoptifs et cette enfant."
Ma fille a traversé une période difficile d'adolescence, de changement corporel, d'adaptation, d'attente d'identité... Mais si on vient nous reprocher, à nous parents adoptifs, cette crise normale et courante chez nombre d'enfants adoptés, lesquels cherchent à voir jusqu'où on peut bien les aimer... alors si on vient nous reprocher les difficultés rencontrées, le monde tourne à l'envers.
Je n'ai pas pu dire un mot durant toute l'audience. Personne ne m'a proposé de m'exprimer, de dire un mot... moi qui me bats depuis six ans pour cette enfant, qui suis avec elle sur le "terrain" au quotidien, qui l'ai sortie de cet horrible orphelinat où elle se trouvait, abandonnée là-bas... moi qui l'accompagne de mon amour inconditionnel, acceptant les mises à distance obligées, alors même qu'elle m'a hurlé au cours d'une crise il y a quelques mois de "la lâcher", "d'arrêter d'être obsédée par elle", de "l'oublier". Elle oublie ensuite ces mots, ces paroles difficiles à entendre qu'elle dit car elles montent en elle comme une vague qui passe et qui engloutit le présent avec le passé trop dur de l'Afrique, de l'abandon, de l'orphelinat, des mauvais traitements là-bas.
Quand elle est arrivée, ma fille mesurait 1 mètre 22 et pesait 23 kilos. En un an, elle avait pris douze kilos et grandit énormément, récupérant tout le retard dû à la malnutrition. De l'enfant qu'elle était en arrivant, ma fille s'est métamorphosée à une vitesse inimaginable dans les premiers temps. Je devais changer tous ses vêtements en un trimestre. Aujourd'hui, cinq ans plus tard, on retrouve une "enfant" transformée, une jeune fille en pleine forme, mesurant 1 mètre 56 avec 53 kilos. Ma fille s'est épanouie. Elle est heureuse. Elle a grandi comme une enfant normale, avec des jeux, des poupées dans un premier temps, puis le ski, le cheval, les copines, le vélo, des camps, les scouts, toute une culture à découvrir, le cinéma, les livres, les chanteurs, les balades en famille, la découverte de la France, les vacances au bord de la mer, le Safari de Peaugres, les grottes de la région, etc.
Ce matin, Madame la Procureur a eu la bonté d'annoncer devant l'assemblée que la France ne renverrait pas ma fille dans un charter... "Madame Laroche, soyez rassurée, on n'agit pas ainsi en France. On ne renvoit pas des mineurs dans leur pays. À sa majorité, votre fille aura aussi tout loisir de demander son adoption elle-même, demandant à ce que votre lien affectif soit légalisé. Donc, de ce côté-là, il n'y a pas d'inquiétude à avoir."
J'ai été très rassurée d'entendre ces mots !!!! Vous pensez bien, avec tout ce que je sais sur le dossier des étrangers expulsés... problème dont je parle régulièrement sur ce blog !!
Le Ministère des Affaires Étrangères m'avait envoyé durant l'été un document décisif m'ouvrant toutes grandes les portes de l'adoption de ma fille, avec leur bénédiction. C'était un document prouvant l'abandon de ma fille et la disparition de ses parents, relayés un temps par un oncle et une tante béninois... que ma fille a appelé ses parents.
Même ce document n'a pas ému le Procureur.
Je ne connais pas la pensée de toutes les juges, greffes et dames présentes, puisqu'elles ne se sont pas exprimées, n'ont pas débattu et n'ont posé aucune question.
Deux personnes se sont renvoyé l'affaire : la Procureur et mon avocate.
Je suis ressortie de la salle effondrée intérieurement.
Mon avocate a dit de moi que j'étais une femme tenace et qui savait ce qu'elle voulait : donner une identité à ma fille et être reconnue comme sa mère officiellement, puisque cette société me demande de toute part si je suis bien la mère de cette enfant, de cette jeune fille maintenant, sur le plan juridique, sur le plan de l'autorité parentale et des instances diverses.
Je considère qu'un enfant venu sur le sol français pour être adopté, et sachant qu'il va l'être... doit voir son espoir concrétisé par le Droit Français... lui donnant le droit de porter officiellement le nom de ses parents adoptifs et d'avoir une carte d'identité attestant de sa nouvelle appartenance familiale. Ma fille n'a pas de papiers français. Ma fille porte mon nom à la dérobade, comme un nom volé à la France. Ma fille n'a pas la nationalité française et plus elle grandit, plus elle a conscience du problème de l'immigration en France.
Ma fille sauterait de joie de savoir qu'elle a été enfin reconnue par la France et comme mon enfant. Ma fille m'appelle Maman et elle sait au fond de son coeur que jamais je ne l'abandonnerais, que jamais je ne romprais ce lien indestructible né entre nous en Afrique, que je serais toujours là pour elle, que j'ai pardonné certaines choses et que j'ai avancé parfois dans l'orage et les tempêtes... mais que mon amour pour elle est véritablement celui d'une mère pour son enfant.
Le jugement court en délibéré jusqu'à début novembre. Attendons. Le coeur de ces dames s'est peut-être ouvert à la plaidoirie de mon avocate et à la robustesse de ce parcours chaotique d'adoption béninoise.
Néanmoins, je suis triste ce soir de tous ces propos entendus ce matin et à d'autres moments, de cette glaciation intérieure de la toute puissance juridictionnelle, qui place l'humain et les actes concrets au second plan.
Car ... ces dames, si elles avaient vu où ma fille se trouvait quand je suis allée la chercher... rougiraient et pleureraient. Si elles avaient vu ce qu'elle mangeait, où elle dormait, combien de pierres on lui faisait porter sur la tête et de seaux remplis de terre.... ces dames supplieraient d'effacer le supplice d'une mère au Tribunal ce matin.
Aux informations télévisuelles, on a annoncé dernièrement que l'adoption serait facilitée en France dès à présent et que toutes les mesures nécessaires allaient être prises. Quand l'État n'est pas capable de prendre la mesure de la souffrance identitaire d'une enfant adoptée qui n'est pas reconnue... depuis presque six ans qu'elle est sur le sol français, il y a de quoi s'interroger sur ces nouvelles mesures publicitaires !!
Sincèrement vôtre,
Chloé L.
23:53 Écrit par chloe38 dans Mes confidences de mère adoptive et biologique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : adoption, tribunal, afrique, filiation, parent, enfant, agrément | Facebook | |
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22/06/2008
Je tire mon chapeau aux parents qui se battent pour leurs enfants... non-démissionnaires et présents dans leur rôle éducatif.
Bonjour à tous et toutes,
Une femme m’a dit ceci : “Je vais mourir car je suis malade. J’aurais aimé faire ce que vous avez fait. Je vous envie car moi je n’ai rien fait. J’aurais voulu adopter comme vous. Chloé, ce que vous faites est admirable mais pour moi cela dépasse l’entendement. Votre action est même maso à mon goût, car adopter d’accord, mais accueillir une enfant handicapée puis une enfant grande qui vient d’Afrique avec une histoire comme la sienne déjà si difficile... c’est incompréhensible pour moi. Je n’arrive pas à comprendre comment vous faites... Oui, d’accord vous avez cette force car vous avez perdu un enfant mais peut-on remplacer un enfant par un autre et est-ce vraiment sain ?”
Je répondrai à cette femme ceci : Oui, cet amour laissé dans mon coeur par le départ de ma fille il y a onze ans m’a donné des ailes pour donner de l’amour à d’autres enfants. Non, aucun enfant ne remplace un autre enfant, même si mon jeune fils ressemble étonnamment à ma fille décédée au même âge. Je sais qu’il y a des parents comme ceux de Dali qui donnent le même prénom qu’un précédent enfant décédé. Cela est très préjudiciable pour l’enfant vivant. Dali disait lui-même que quand il allait sur la tombe de son frère, avec son prénom inscrit sur la tombe, il avait l’impression d’être mort. Pourtant il s’est servi de cette souffrance pour devenir un grand peintre. À tout obstacle, on peut trouver une sublimation, une offrande de sa vie au beau, au juste, au don de soi.
Cette femme me dit qu’elle n’a rien fait de “bien” de sa vie et qu’elle aurait voulu faire quelque chose dont elle serait fière. Je lui ai fait remarquer qu’elle avait élevé plusieurs enfants. “Oui, mais c’était les miens et vous, vous élevez des enfants qui ne sont pas les vôtres”. Je lui ai répondu que élever ses enfants était quelque chose de formidable et que bien des parents, au contraire d'elle, sont démissionnaires ou abandonnent leur enfant ou les maltraitent ou les éduquent mal.
Dernièrement, un homme m’a avoué qu’il connaissait des personnes qui laissent leurs enfants jeunes, de moins de dix ans, devant des films pornographiques et qu'ils regardent ce genre de films avec eux. Et ceci se répète au fil du temps. Cela me donne envie d'aller chez ce genre de parents et de leur ôter l'envie de recommencer ce genre de pratiques terribles pour un enfant.
Aussi, je tire mon chapeau à tous les parents qui savent éduquer leurs enfants, leur donner des limites, les protéger, leur parler du monde sans tout leur montrer, les aimer, leur apporter de la tendresse tout en respectant leur corps et leur intimité, les nourrir et les choyer sans les pourrir de société de consommation.
Je tire mon chapeau aux pères qui se retrouvent seuls avec leurs enfants parce que Madame a rencontré le grand amour et se tire avec “l’homme de sa vie”. J’ai une amie très chère qui s’est retrouvée à l’âge de treize ans avec ses trois frères et soeurs, abandonnés par leur mère tombée amoureuse d’un autre. Elle a tout laissé derrière elle.... Tout : ses enfants marqués à vie. Elle a vécu cet amour indescriptible qui prend toute la vie, tous les sens et même les non-sens.
Je tire aussi mon chapeau aux mères qui vivent des choses extrêmement difficiles... Travailler sans papier en France en élevant seule ses enfants, dans une pièce unique comme seule habitation. Vivre avec la peur au ventre en protégeant ses enfants. En se demandant si on va être expulsée... de son logement ou de son pays... En travaillant au noir... En étant obligée de laisser ses enfants seuls la nuit pour aller travailler... Femmes acculées au pire.
Où est donc passée en France cette notion humaniste de défendre la veuve et l’orphelin ? Qui a encore cette notion de protéger la femme seule élevant à la force de son mental et de ses reins ses enfants seule ? Qui pourrait donner des papiers aux mamans étrangères qui travaillent pour la France mais... qui pleurent chaque nuit de l'inespérance de leurs lendemains... quand leurs enfants dorment à côté d'elles du sommeil de tous les enfants du monde.
Chloé LAROCHE
22:03 Écrit par chloe38 dans Amour, droits de l'enfant, parentalité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : deuil, adoption, handicap, éducation, parents, démission parents, dali, protection des enfants, pornographie visionnée par des enfants, films interdits aux enfants | Facebook | |
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22/04/2008
Accueil et opération d'une enfant roumaine, ma fille Julia. Présentation de l'association Sera. Handicap et amour.

Soixante-dix-sept familles accueillent en France des enfants roumains, ayant besoin de soins médicaux et pour certains d’une opération. Elles les accueillent et les élèvent comme leur propre enfant, totalement bénévolement et avec tout leur coeur. La plupart sont handicapés, avec des problèmes de comportements, des problèmes de santé mentale ou physique, ou les deux, et des handicaps touchant la parole, la vue ou l’audition.
Julia est arrivée chez nous il y a six ans. Après neuf années passées dans un orphelinat en Roumanie, son étoile l’a conduite vers nous, sa nouvelle famille. Les deux personnes qui l’ont conçue et engendrée l’ont vraisemblablement abandonnée à la naissance à cause de ses malformations. Ses oreilles n’avaient pas fini de se construire extérieurement, indiquant une surdité partielle qui s’est avérée réelle. Elle n’avait pas de palais dans la bouche, empêchant le langage de s’épanouir, et une fente labio-palatine apparaissait aussi, dans le contexte du syndrôme de Franchesquetti.
Lorsque l’association nommée S.E.R.A. -dont le sigle signifie “Solidarité pour les Enfants Roumains Abandonnés”- nous a envoyé la photo de Julia et une fiche de renseignements sur elle, nous l’avons tout de suite adoptée dans notre coeur. Suite à notre accord, des membres de l’association sont venus nous voir pour nous rencontrer et découvrir nos personnalités, nos aspirations, notre demeure, la future chambre de Julia. Ils ont clairement placé notre attention sur le handicap de notre fille et sur le fait qu’elle n’aurait pas l’âge mental de son âge, mais un âge qui correspondrait à son passé, aux traumatismes vécues par elle, au fait qu’elle n’avait jamais été stimulée. “Ne serez-vous pas déçus ? Comment réagirez-vous devant la réalité de cette enfant ?”
Avec Marc, mon compagnon depuis six ans à l’époque, mon ex-mari aujourd’hui, nous avons répondu en ayant conscience de la situation. Je ne dirais pas... pleinement conscience, car sans vivre les choses, comment peut-on tout imaginer ? Et même en les vivant, on avance les yeux fermés comme un aveugle qui a ses yeux au bout des doigts et du coeur.
Pourquoi je dis cela ? Parce qu’aujourd’hui, nous ne savons pas ce qu’a exactement vécu Julia en orphelinat. Lorsqu’elle était bébé, est-elle restée dans son lit des journées entières ? Cela, je le crains fortement, au vu des rapports et des témoignages. Lorsqu’elle a grandi, elle n’est sûrement jamais sortie à l’extérieur afin de se promener avec les autres enfants. En effet, ses membres inférieurs étaient très faibles et sans aucun muscle, ce qui fait qu’elle trébuchait à chaque instant sur un chemin de pierres et qu’elle descendait difficilement les escaliers. Peut-être n’a-t-elle jamais eu non plus de livres, de jeux, de jouets... Elle ne savait pas tenir un crayon et n’avait jamais dessiné.
Et puis, a-t-elle été victime d’attouchements de la part d’adultes, comme on nous l’a fait craindre à son arrivée ? A-t-elle été rejetée ou exclue à cause de ses handicaps ? Était-elle enfermée dans une pièce unique toute la journée avec d’autres enfants ? N’avait-elle pour seule activité que le balancement sur elle-même, qu’elle faisait beaucoup en arrivant chez nous... On sait en tout cas qu’elle a grandi entourée seulement de bébés, sans stimulations, ni sorties.
Si je me pose toutes ces questions, c’est que cela existait couramment et existe toujours dans beaucoup d’orphelinats roumains, surtout ceux où étaient gardés les enfants “différents” et handicapés, exclus de la société dictatoriale de Ceaucescu. Il y avait aussi les enfants attachés dans leur lit. Et ceux qui ne mangeaient qu’une fois par jour... Dernièrement, l’association SERA a accueilli Denis, qui avait eu le nez rongé par un rat, alors qu’il n’avait que trois semaines. Désormais, il a un vrai nez, après trois opérations et une greffe, et il est retourné en Roumanie pour être accueilli dans une famille.
Lorsque Julia est arrivée chez nous, elle était comme une enfant “sauvage”, ayant grandi littéralement sur une autre planète et débarquant dans un monde totalement différent. Elle découvrait tout avec une curiosité immense et se saisissait de ce nouveau monde avec un appétit féroce. Elle nous a adoptés comme nous l’avons adoptée. Tout simplement, comme une place dans notre coeur qui était à prendre. Tout simplement comme une résonance de l’amour qui se rejoint, qui se retrouve.
Avec nous, elle a découvert la force de ses jambes, la marche, les arbres, la nature, le soleil, les animaux. Elle a découvert la joie d’avoir une famille, une chambre, des poupées, des jeux, des chats. Elle a découvert qu’elle pouvait manger à satiété, qu’elle avait manqué mais qu’elle ne manquerait plus de rien, qu’elle mangerait maintenant à sa faim. Elle a renoncé à se mordre et à taper dans les murs devant la moindre contrariété. Elle a compris que nous ne l’abandonnerions jamais, au bout de plusieurs semaines pendant lesquelles elle a fait de grosses crises de colère, hurlant, se mordant, se griffant... si l’un de nous quittait la maison.
Julia a accepté le bonheur offert chaque jour. Puis deux mois après son arrivée, elle a entendu enfin, grâce à un appareillage conçu pour ses oreilles. Elle est sortie alors du monde cotonneux dans lequel elle avait toujours vécu pour s’ouvrir complètement à la vie. À l’Hôpital, elle a été endormie complètement afin de détartrer toutes ses dents qui n’avaient jamais connu de brosses ni de nettoyage quotidien.
Après moultes examens, la grande opération eut lieu le treize mars de l’année 2002 : la création de son palais au sein de la bouche. Julia est revenue de la salle d’opération au bout de plusieurs heures, la bouche en sang. Elle avait aussi des points de suture sur la lèvre supérieure jusqu’à la narine gauche.
Le Professeur Raphaël, qui l’a opérée, a dû rouvrir la fente extérieure, fermée d’une mauvaise façon en Roumanie, et ôter une dent qui avait poussé au milieu, à l’intérieur. Il nous a confié “n’avoir pas vu cela depuis la guerre d’Algérie”. Le palais était désormais reconstruit par les deux parois réunies au coeur de la bouche de notre fille.
Julia a d’abord vomi tout le sang qu’elle avait avalée au cours de l’opération sous anesthésie. Elle s’est débattue et hurlait à chaque fois que les infirmières venaient lui nettoyer la bouche, les lèvres et les dents noircies par le sang. Il fallait la tenir fortement et même l’enfermer dans un drap pour l’empêcher de frapper les personnes soignantes.
Nous l’avons veillée jour et nuit, son père et moi, pendant les dix jours d’hospitalisation qui ont suivi. Elle a eu beaucoup de difficultés à remanger et à boire. Mais tant de visages se sont penchés vers elle pour l’encourager que la confiance en sa bouche a vaincu sa douleur. Ce séjour à l’Hôpital a été une véritable résurrection, une nouvelle naissance.
À deux pas, ma fille Océana était morte, en février 1997, dans le bâtiment d’en face. Je revoyais son corps inerte et froid. Cinq ans avant. Dans le même Hôpital. Mort brutale d’un enfant. Crucifixion de l’amour... Mais résurrection aujourd’hui d’un corps, celui de Julia. Début d’une nouvelle vie qui a redonné espoir à la parole pour une fillette qui n’a jamais pu parler.
Je remercie le Ciel pour ce combat, pour ce miracle de la vie où la mort d’un enfant a permis le chemin qui a mené un couple, le nôtre, à sauver un autre enfant, à l’arracher au désert grâce à l’association S.E.R.A... afin de lui donner les fleurs et l’oasis d’une vie nouvelle.
Le jour de ses dix ans, neuf mois après l’opération, Julia est venue mettre sa tête sur mon ventre en s’allongeant sur le divan près de moi. J’ai pensé alors au jour de sa naissance, à ce jour où elle est sortie du ventre de la femme qui l’a portée pendant neuf mois. J’étais émue de sentir l’abandon de Julia sur moi, comme un bébé que l’on pose sur sa mère au moment du premier cri. C’est ce que j’appelle la maternité de l’adoption... tous ces moments tissés qui créent le patchwork de l’amour.
Ce soir-là, à l’occasion des voeux échangés pour la nouvelle année, mon père m’a dit en me parlant de Julia : “Julia, de toute façon, elle est débile... Handicapée si tu préfères, mais débile est le mot.” Cela m’a fait très mal et j’ai réagi vivement en lui répondant que s’il était venu au spectacle de Noël monté par la classe de Julia, il aurait compris que Julia est tout sauf “débile”.
Je sais que Julia a des handicaps et qu’elle rencontre des obstacles, notamment pour apprendre à parler. On sent chez elle un grand retard de développement dû à toutes ces années pendant lesquelles elle a vécu repliée sur elle-même. La psychologue scolaire nous avait fait comprendre qu’en grandissant, Julia devrait intégrer un établissement spécialisé adapté à ses troubles. On nous a dit mille choses, dont une qui a résonné longuement : “Il se peut que Julia ne puisse jamais récupérer son retard d’évolution ni parler ni vivre plus tard en adulte autonome.”
Une amie, Annick, m’a dit très justement : “Tu sais, les gens sont méchants avec la différence. Et puis, il y a ceux qui ne veulent rien voir et qui continueront à te dire que Julia est tout à fait normale et qu’elle n’a pas de problèmes. Reconnaître la différence, c’est déjà l’accepter. La nier, c’est mettre un couvercle pour ne pas voir ce qui nous dérange.”
J’aime Julia comme elle est, exactement comme elle est, depuis l’instant où j’ai lu son dossier et regardé sa photo, deux mois avant son arrivée. Tout en lui donnant le maximum de chances d’évoluer dans sa nouvelle vie, je sais au plus profond de moi que mon amour pour elle ne changera pas et que j’accepte entièrement cet être, qui est devenu mon enfant, dans le devenir total de son destin. Je suis intimement persuadée que lorsque les choses doivent se faire, rien ne peut les arrêter. Il faut de la patience et parfois attendre que la vie se dénoue... Que le présent se mette en marche pour nous guider vers l’avenir.
L’association S.E.R.A., “Solidarité pour les Enfants Roumains Abandonnés”, par laquelle nous avons accueilli notre petite Julia est un mouvement humanitaire qui aurait tellement besoin de plus de familles pour soigner des enfants roumains en attente d’opérations, de soins médicaux et d’un entourage affectif salvateur.
Il faut pour cela des familles qui s’engagent à prendre en charge de A à Z la santé d’un enfant, son éducation, ses handicaps -qu’ils soient physiques ou mentaux-, et son entretien quotidien, au même titre qu’un enfant naturel. La Roumanie s’étant fermée à l’adoption depuis un certain temps, il faut trouver des familles qui sachent aimer leur enfant et ouvrir grand leur coeur, même si l’enfant ne porte pas encore leur nom, même si l’enfant n’est pas officiellement inscrit sur le livret de famille. Cela s’appelle l’amour inconditionnel...
Au contraire de l’amour conditionnel qui s’exprimerait ainsi : “Je ne pourrais t’aimer que si certaines conditions sont réunies. Si tu es handicapé, malade, sourd, aveugle, déficient mentalement, retardé psychiquement... comment pourrais-je t’aimer ?... Comment pourrais-je aussi m’investir auprès de toi si un juge n’a pas déclaré que tu es mon enfant ?!”...
Aujourd’hui, six ans après l’arrivée de Julia, je me bats en tant que tutrice légale de cette enfant pour qu’elle obtienne la nationalité française, afin qu’elle ne soit pas renvoyée en Roumanie à sa majorité. Dans ma lettre à la Juge des Tutelles, j’ai écrit ces mots : “Je demande pour Julia la nationalité française, car je suis très attachée à elle et je considère Julia comme mon enfant. Je ne voudrais pas qu'elle puisse m'être arrachée à l'âge de dix-huit ans, pour être renvoyée en Roumanie où son sort serait d'être mise en hôpital psychiatrique. Elle est arrivée en France à l'âge de huit ans et demi, après une enfance passée au sein d’un orphelinat roumain, dans des conditions d'enfermement terribles et une immense carence affective...” (extrait de ma lettre).
La Juge des Tutelles a accepté ma lettre et a eu un accord positif de tous les membres du Conseil de Famille. La décision du Conseil a été envoyé au Service de la Nationalité Française, qui a demandé par ailleurs différentes garanties sur l’identité de Julia et la mienne, et sur ses origines roumaines. Le dossier est en bonne voie. La seule épée de Damoclès qui demeure aujourd’hui est que Julia soit rapatriée en Roumanie à la demande de son pays, avec tous les enfants roumains accueillis dans les mêmes conditions qu’elle. Mais depuis le début, nous savons cela et nous gérons nos inquiétudes.
Monsieur de Combret, président de l’association SERA, m’a donné son sentiment sur l’accueil de Julia :
“Sans vous, que serait-elle devenue ? Elle aurait grandie et puis, comme beaucoup, on l’aurait placé à l’asile. Avec vous, Julia a déployé ses ailes de papillon et elle progresse sur le chemin d’une vie nouvelle, grâce à une chance incroyable d’épanouissement et de don d’amour. Vous aimez Julia et cet amour lui permet de prendre racine car elle sait que vous l’aimez comme elle est.”
Monsieur de Combret a fait un travail immense en Roumanie où il se rend chaque année. Cet homme se dévoue entièrement depuis 1990 à la cause des enfants roumains orphelins, handicapés et abandonnés dans des mouroirs, humanisant leur conditions de vie. Il a fait construire et rénover des orphelinats. Il a trouvé avec SERA des familles comme la nôtre en France pour sauver certains enfants et leur donner la chance de se sortir de l’enfer.
En 2004, neuf mille enfants étaient encore abandonnés durant l’année, la pauvreté étant la plupart du temps à l’origine de l’abandon, avec des mères souvent âgées de moins de vingt ans, illettrées et marginalisées. Des milliers d’adultes handicapés sont encore laissés à l’abandon, faute de moyens, et les associations SERA alliée à CARE ainsi qu’à “Vivre en Famille”... font le nécessaire pour apporter leur aide solidaire à la Roumanie et à ses enfants abandonnés. Ils favorisent le retour de certains de ces enfants dans leur famille, en aidant financièrement les parents démunis. Ils ont aidé ainsi, dans les orphelinats et dans toute la Roumanie, vingt-quatre mille enfants, dont ils ont amélioré le sort.
Depuis quatre ans, Julia a obtenu une place dans un IME, Institut spécialisé qui est adapté à son handicap. Elle est dans une classe de cinq jeunes correspondant à son niveau. Céline, son institutrice, ainsi que toute l’équipe, entourent Julia d’attentions et d’un programme pédagogique pointu avec orthophonie, psychomotricité, verbalisation, langage des signes, sports, stimulations diverses. Ils font un travail remarquable et je les en remercie infiniment.
Aujourd’hui, Julia a un petit frère né de ma chair qui a trois ans et une soeur d'adoption venue du Bénin qui est arrivée un an et demi après elle, en avril 2003.
Chloé Laroche

____________________________ Commentaire :
Je suis vraiment touchée par cette histoire de Julia ....
il y aurait tant à dire mais je crois qu'il y a surtout à faire !
je suis éducatrice spécialisée sur Lyon et je souhaite vraiment intervenir auprès de ces enfants roumains, pourriez vous m'indiquer quelques infos svp a savoir, comment je dois m'y prendre
j'ai perdu ma fille à la naissance l'année dernière et depuis, j'ai eu un petit garcon Kostia ....
j'ai vraiment envie d'aider ces enfants
merci de me répondre
marion
Ecrit par : marion | 22.08.2008
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L'HISTOIRE DE L’ASSOCIATION S.E.R.A.___________ Solidarité Enfants Roumains Abandonnés
- SERA (Solidarité Enfants Roumains Abandonnés) a été créée en 1990 pour mettre fin au scandale des abandons d'enfants en Roumanie.
- Au cours des seize années qui se sont écoulées depuis la disparition de Ceaucescu, des progrès ont été réalisés : en particulier, la loi qui organisait l'abandon des enfants a été abrogée et le droit de chaque enfant à une famille est désormais reconnu.
- Mais beaucoup reste à faire : les abandons n'ont pas cessé, et 50 000 enfants abandonnés s'entassent encore dans des orphelinats.
L'OBJECTIF :
L'objectif de SERA est de mettre fin à cette situation intolérable par trois moyens :
• la prévention de l'abandon ;
• la "désinstitutionnalisation" des enfants abandonnés ;
• l'humanisation des conditions de vie des enfants tant qu'ils sont dans les orphelinats.
LES ACTIONS :
- Pour la prévention de l'abandon, SERA a créé, en 1996, dans l'un des 41 Départements de Roumanie, le premier "service social" du pays. Grâce à celui-ci, une centaine de petits enfants ont pu échapper aux orphelinats dans l'année. Devant le succès de cette action, le gouvernement roumain a décidé, en 1997, de créer des "Directions de la Protection de l'Enfant" dans chaque Département. SERA contribue à cette importante réforme en subventionnant le fonctionnement d'une douzaine de ces Services.
- Pour la "désinstitutionnalisation" des enfants abandonnés. Depuis l'origine, SERA apporte une aide financière à des familles pour leur permettre de reprendre l'enfant qu'elles ont abandonné. En outre, SERA travaillait en étroite liaison avec les principales oeuvres d'adoption françaises, qui réalisaient chaque année une centaine d'adoptions. Depuis novembre 2000, l'adoption internationale est, hélas, interdite en Roumanie. Pour sortir néanmoins les enfants des orphelinats, SERA contribue à développer le placement familial :
5 000 enfants sont aujourd'hui dans des familles d'accueil rémunérées en Roumanie. SERA subventionne chaque année une centaine d'entre elles.
- Pour l'humanisation des conditions de vie des enfants, SERA intervient directement dans une trentaine d'orphelinats : équipement (chauffage, sanitaire, etc.), et fonctionnement (personnel éducatif et médical, nourriture, jouets, vêtements, etc.). SERA prend aussi médicalement en charge, chaque année, environ 150 enfants des orphelinats qui sont soignés dans les hôpitaux de Bucarest.
LES RÉALISATIONS DE SERA DEPUIS 1990 :
Au total, depuis 1990, SERA a contribué à améliorer le sort d'environ 24 000 enfants, qu'ils aient échappé aux souffrances des orphelinats ou que, dans les orphelinats, ils bénéficient de conditions de vie meilleures.
L'ALLIANCE AVEC CARE :
Depuis 2003, SERA s'appuie sur CARE, association de bienfaisance assimilée fiscalement à une association d'utilité publique (arrêté préfectoral du 28 octobre 1997), avec laquelle SERA a fusionné.
SERA
13, rue Georges Auric - 75019 PARIS
Tél. : 01 53 19 89 89
Nous contacter par mail : info-care@carefrance.org
Connaître l'action de CARE France et SERA : www.carefrance.org
Faire un don en ligne sécurisé pour soutenir l'action de SERA : www.carefrance.org/soutenez/donligne.htm
11:20 Écrit par chloe38 dans Mes confidences de mère adoptive et biologique | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : roumanie, adoption, handicap, opération, surdité, ime, franchesquetti | Facebook | |
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16/04/2008
Mères jumelles en adoption
Mères jumelles en adoption________________________à Évelyne
(Poème dédié à tous les parents, pères et mères adoptifs
qui subissent des violences de la part de leur enfant devenu adolescent)
La rose dérive sur les vagues
D'une mère en dérive d'adoption
Se rappeler tous les bisous
Et puis voir les coups et les insultes
Voir la haine dans les yeux de ses enfants
La rose dérive sur les vagues
D'un océan de tendresse
Le coeur cloué sur une croix blanche
Je pense à vous qui vivez
L'arrachement de rêves passés
La rose dérive sur les vagues
Venant s'échouer sur les berges tristes
Le bonheur tient dans un regard
Cet engagement pris avec le coeur
D'un enfant qu'on a pris par la main
Pour l'emmener vers demain
Mais plus on a aimé l'enfant
Plus il a besoin de se détacher
Et plus il a été abandonné
Plus il agit pour se faire haïr
Je pense à vous qui êtes mère
À vous qui êtes père en adoption
Vous avez vécu la colère et le rejet
De ce petit qui vous admirait autrefois
La rose dérive sur les vagues
Et je vous prends dans mes bras
Pour les blessures invisibles
Des insultes insolentes
Vous avez regardé les yeux
De vos adolescents orphelins
Vous avez soudain eu peur de ces racines
Qui remontent dans leur vie
Ils se battent au fond d'eux
Contre des forces qui les dépassent
Luttant contre l'amour étonnant
Des parents adoptifs fidèles au lien
La rose dérive sur les vagues
Pour vous la mère de trois enfants
Que vous avez aimés pour toujours
Vous êtes ma soeur en mère
Ce soir la rose ne dérive plus
Je me sens moins seule
Car vous m'avez témoigné
Que les vagues sont infinies
En amour d'adoption
Chloé
23:40 Écrit par chloe38 dans Amour, droits de l'enfant, parentalité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : adoption, violence familiale, adolescence, mère, parent | Facebook | |
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14/04/2008
Pardon sans excuses pour une adoption choisie
pour toi, Yacinthe, avec toutes mes pensées.
YACINTHE________
Yacinthe n’était pas grande
lorsque je l’ai vue la première fois
Elle me regardait dans la nuit
ses grands yeux noirs
Au coeur de l’Afrique
et je restai saisie
Je restai saisie
d’un amour qu’elle retint
Me prenant de son regard
elle me garda pour elle
M’arrachant de sa terre
pour que je l’emmène
Pour que je l’emmène
le plus vite le plus loin
De ce pays où les larmes
ont rempli son âme d’ombre
De cette terre qui a pris son enfance
et moi j’avais ce poids à enlever
J’avais ce poids à enlever
de son coeur endolori
Elle ne lâcha plus mon sourire
de mes nuits et tous mes jours
Elle me prit par la main
pour traverser l’océan
Pour traverser l’océan
nous nous prîmes la main
Dans l’avion qui l’arracha
aux racines d’années tristes
Où elle vit l’effroi couper
les ailes des anges
Les ailes des anges
camarades orphelins en enfer
Ceux qu’on frappent et qu’on tue
ces petits qu’on force à travailler
Obligation de porter mille pierres
pour gagner le droit de manger
Pour gagner le droit de manger
ma fille a porté sur sa tête
Des seaux de terre et de roche
et dans ses bras la force est restée
Quand elle se dresse aujourd’hui
devant moi je tremble
Devant elle je tremble
car je sens le volcan
Celui de la colère
raz-de-marée d’enfant évadée
D’un enfer qu’elle transforme
en paradis de ses rêves
Dans le paradis de ses rêves
ses parents d’Afrique l’attendent
Au pied de l’avion avec mille fleurs
elle leur dit tout son amour
Et combien son coeur est plein
de tout ce qui n’a pas été dit
Tout ce qui n’a pas été dit
les pourquoi les comment
L’abandon la polygamie
les frères et soeurs qui sont restés
Cette soeur qu’elle aurait voulu
arracher de l’enfer révolu pour elle
Tout ce qui n’a pas été dit
les comment les pourquoi
Maman pourquoi c’est toi
qui m’aime et pas elle
Ma Maman d’Afrique
elle me manque
Elle te manque mais je suis là
ils te manquent mais nous sommes là
Et tu te reconstruis de racines
en terre apprivoisée d’adoption
Enracinée en amour et regards
posés sur ta vie endolorie
Pardon de t’avoir arrachée à ta terre
mais je ne pouvais faire autrement
ma Yacinthe
Ta Maman de coeur et de sang
Chloé
Ce 14 avril 2008, Grenoble
23:05 Écrit par chloe38 dans Mes confidences de mère adoptive et biologique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : adoption, afrique, amour, pardon, orphelinat, abandon, manque | Facebook | |
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Je suis heureuse car ma fille a été retrouvée ce matin. Elle a fugué durant onze jours. Je suis soulagée. Elle va bien. Merci pour votre soutien. Chloé L
Ecrit par : Chloé Laroche | 06.06.2009