06/12/2012
Blessures invisibles... Pour un soldat survivant, pour une mère orpheline, pour les souffrants de l'Intérieur, pour les donneurs d'Amour.
Pour un soldat survivant
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Quand tu es né
Tu ne savais pas
Les blessures de la vie
Les tourments armés
Des blessures invisibles
Quand tu es né
Avais-tu accepté ce destin
De voir ton ami de vingt ans
Se faire tuer devant toi
En pleine guerre ?
Quand tu es né, toi
Savais-tu que tu souffrirais autant
De maux qui ne se voient pas
De plaies ouvertes en dedans,
Soldat désespéré...
Tu t'es engagé vaillamment
Pour défendre ton pays
Ayant vu le pire de l'humain
Tu ne peux plus dormir en paix
La guerre a pris ton âme
Blessures invisibles et crues
Inconnues du reste du monde
Avec elles, tu portes seul
La croix des braves oubliés
Personne ne voit tes larmes
Handicapée de l'intérieur
Je le suis comme toi
Soldat de la vie, de la route
Mère orpheline d'une enfant
Partie au ciel si tôt
Nous avons en commun
De vivre avec nos maux silencieux
Nos larmes rentrées et solitaires
Quand personne ne voit
La souffrance qui n'est pas dehors
Nous avons en commun
Ce regard sur les choses
De n'avoir plus rien à perdre
À être authentiques
Puisqu'on est déjà morts
Morts au monde de l'apparence
Nous sommes de l'Intérieur
Pour aller à l'essentiel
Trouver la main d'autrui
Et traverser l'amour
Traverser l'amour et s'y baigner
Comme une nouvelle peau
Qui guérirait les blessures
Se donner en solidarité
Dans un don de paix
Et renaître pour sourire
Infiniment guéris
Dans la rassurance d'un monde
Où les mots ne tueraient plus
Où les armes seraient violons.
Chloé Laroche_____________
02:04 Écrit par chloe38 dans Femme, Terre et Paix | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : amour, blessures invisibles, soldat, guerre, souffrance morale, choc, mort, tuerie, massacre, crime, silence, incompréhension, solitude, dépression, vie, espoir, bébé, enfant, destin, acceptation, offrande, résilience, beauté intérieure, larme, douleur morale, souffrance, âme, ange, don, sacrifice, armée, engagement, handicap, ignorance, sagesse, foi, humanité, humanisme, transcendance, courage, anne geddes, violon, musique, paix, femme, compassion, mémoire | Facebook | |
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02/01/2011
Mon propos sur l'amour et les relations amoureuses. Je pense que l'amour mérite qu'on prenne soin de lui... surtout dans une époque où tant de personnes rêveraient de pouvoir aimer.
Bonsoir à toutes et tous,
En ce 3 janvier, de quoi vais-je vous parler.....
Des CDD et des CDI... amoureux.
Un homme a dit à quelqu'un qui m'est cher que dans notre époque mouvementée... "l'amour était comme le travail,".. qu'il fallait prendre les relations amoureuses en CDD, donc ne pas s'attacher et les vivre en sachant d'avance qu'elles prennent fin au bout de tant de jours ou de mois... ou d'années.
Évidemment, qui pourrait être assez présompteux pour dire : "Telle relation est un CDI... Je sais que cela durera avec cette personne et pour la vie."
Bien sûr, personne ne pense cela... sauf les personnes qui se marient, s'engagent. Sauf les personnes aussi qui donnent une chance à l'amour, à la vie, au bonheur.
Sauf les personnes qui ont le respect profond des sentiments, sachant qu'un pas posé après un pas devient un chemin et que l'important est de construire ce chemin pas à pas et non pas de prendre l'amour pour une passade, une passerelle, une aventure ou une amourette de passage.
Car piétiner l'amour est facile. Voici un exemple (que je n'ai pas vécu mais vécu par une autre)...Tu couches, (là, je parle à l'homme). La femme te donne son corps, tu prends du plaisir. Elle en prend aussi mais elle te donne son coeur en plus. Vous êtes ensemble depuis déjà quelques semaines. Et puis le lendemain du Réveillon, tu lui dis tranquillement : "Ah désolé, mais on va se quitter. Le CDD est terminé. Je t'aime beaucoup. On a passé de superbes moments ensemble mais cela doit s'arrêter entre nous. Car je m'aperçois que je n'arrive pas à oublier mon précédent CDD."
La femme commence l'année le coeur brisé. Les roses qui s'ouvraient en elle se sont toutes refermées et elle ressent la douleur du rejet dans sa chair. Car la femme prend l'homme en elle et le ressent dans sa chair, à l'intérieur d'elle. L'homme est à l'extérieur et vit son plaisir à l'intérieur de la femme. Pour lui, la femme reste à l'extérieur.
On peut facilement trahir l'amour et dire que rien n'est sérieux, que rien n'a d'importance, comme cet ami qui me dit un jour en discutant de la rupture d'une amie qu'une relation de cinq mois, c'est rien, que ça ne compte pas, que ça ne doit pas avoir d'importance en cas de séparation. Une relation de six mois, de sept ou de huit pour lui sera un CDD, mais pas pour une personne qui s'est investie corps et âme, pas pour une personne qui se donne totalement et qui croit en l'amour, en ses valeurs profondes qui sont la confiance, la tendresse, le don, le partage, le respect, la connivence, la beauté de découvrir et d'aimer l'autre tel qu'il est dans sa différence.
Si on part perdant dans l'amour ou qu'on est comme un papillon s'essayant sur toutes les fleurs, en en égratignant certaines au passage... on ne connaîtra jamais les vertes prairies de l'amour confiant et serein.
Celui qui part gagnant est confiant et serein, car il a quelque chose à placer dans le panier du couple. Il sait qu'il a envie d'apporter son désir de faire plaisir à l'autre, les fleurs de réconfort et de tendresse, les étoiles du bonheur à décrocher dans ses pensées pour l'autre. Il a envie de donner, donner sans reprendre, donner sans attendre. Il a envie de respecter l'autre, d'apprendre à le découvrir et de donner le temps à la relation de grandir, de s'installer à son rythme, sans vouloir fuir dès que des sentiments semblent le rattacher à l'autre personne.
Avant de parler de CDD et de CDI, on peut aussi parler de période d'essai... terme qui, il me semble, peut sembler plus juste dans le sens que au début d'une relation, dans les premiers jours, il peut parfois arriver à des couples de se quitter immédiatement, sans espoir de retour, car les corps ne s'entendent pas, que des éléments semblent trop insurmontables et que l'amour ne peut prendre graine. Quand l'un heurte l'autre ou qu'une indélicatesse a fait fuir l'ange de l'amour et qu'il n'est plus possible d'engager l'amorce d'une relation saine.
Mais quand des couples se sont aimés durant des semaines, des jours, se sont revus, puis perdus de vue et retrouvés... Là oui, je crois que les sentiments méritent qu'on ne les licencie pas d'un coup de lettre ou de sms ou de refus définitif de voir la personne. L'amour mérite qu'on prenne soin de lui... surtout dans une époque où tant de personnes rêveraient de pouvoir aimer. C'est une expérience précieuse et qui rend vivant au plus haut point les personnes qui acceptent de le vivre.
Je pense que l'amour ne peut être traduit en CDD, sauf dans le cas des chasseurs de femmes, séducteurs, collectionneurs d'aventures, manipulateurs et Don Juan divers et variés... sauf aussi dans le cas des chasseuses, manipulatrices et gourmandes d'hommes objets.
Chloé Laroche
________________________________Les photos choisies par l'auteur pour son article proviennent du site http://www.fotosearch.fr avec des photos libres de droits (Banque de Photographies et de Séquences Vidéos Libres de Droits Images).
01:17 Écrit par chloe38 dans Quand l'amour dépasse l'entendement | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : amour, rencontre, meetic, relation, homme, femme, cdd, cdi, durée, couple, mariage, engagement, désir | Facebook | |
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24/06/2008
Trois destins rencontrés en ambulance. De la vie au désespoir. Du combat désespéré à la lutte finale contre la maladie, la solitude et la mort.
(Extrait de mon livre paru en décembre 2003 : "Transports d'âmes et d'hommes", aux éditions L'Âme du Ciel sous l'ISBN -2-9516004-2-9).
TROIS RENCONTRES
BOULEVERSANTES_____________
Trois rencontres m’ont bouleversée durant cette journée de travail en ambulance.
Trois destins aux multiples souffrances.
D’abord, je vais chercher un homme handicapé, chez lui. Il est en fauteuil roulant. Arrivés à l’ambulance, je l’aide à l’asseoir dans le véhicule. Je plie son fauteuil et le soulève pour le ranger à l’arrière du véhicule.
La dernière fois que je l’ai vu, au cours d’un précédent transport, il devait partir en voyage au Brésil. Je lui demande alors comment cela s’est passé.
-Qu’est-ce qui vous a plu le plus là-bas ?
-Le Christ, m’a-t-il répondu !
-Le Christ ?
-Oui, et j’ai eu la chance de le voir de près en hélicoptère. Il fait trente mètres de haut...
-C’est le Christ qui surplombe la baie de Rio de Janeiro ! Il a les bras tendus, ouverts sur le monde. C’est si beau de représenter Jésus ainsi, lui ai-je dit.
-C’est vrai ! C’est magnifique !
-Vous étiez seul là-bas ?
-Non, nous étions neuf à partir, neuf membres de ma famille, à cause d’événements douloureux. Ma soeur venait de perdre son fils et son mari ... et nous avons perdu notre mère aussi.... Pour Noël, nous avons préféré partir le plus loin possible...”.
Ils ont mis un océan entre leurs morts perdus et leurs vies présentes... Océan de larmes, océan d’espoir face aux drames vécus.
J’ai ressenti beaucoup de douceur de la part de cet homme pour sa soeur. Il m’a parlé d’elle et de sa force, de ses blessures gravées dans la chair, de sa volonté de s’en sortir par elle-même. Survivance éperdue d’une mère orpheline et d’une veuve solitaire.
Et puis, plus tard dans la journée, je suis allée chercher une dame.
Elle m’a ouvert son coeur spontanément.
Nous roulions dans la neige.
Cette patiente m’a parlé de sa vie de veuve, de ses cancers successifs, de son mari suicidé, de tous les suicides qui s’accumulaient au sein de la famille. Elle m’a parlé de ses enfants, de ses peurs pour eux, de son angoisse de la pulsion de suicide “peut-être héréditaire”, de son combat pour la vie, de la flamme de son existence risquant de s’éteindre bientôt.
J’ai écouté cette dame tout au long du parcours. Je l’ai regardée avec admiration et respect. Elle n’avait à vivre, selon les médecins, que quelques mois. Je l’ai déposée à la Clinique tout en lui laissant quelques mots d’espoir et la chaleur d’une présence à ses côtés, présence fugace mais intense.
Et puis ce soir, j’ai transporté un homme de quarante ans, sortant régulièrement de l’Hôpital Psychiatrique afin de poursuivre une rééducation de la parole. Ce patient a une maladie qui s’est développée tardivement, maladie que sa mère lui a transmise.
Étant enfant, il a vu sa maman enfermée derrière des barreaux, ceux d’un asile. À la fin, on ne lui permettait plus de la voir. Aujourd’hui, il maîtrise difficilement ses mouvements et a beaucoup de mal à parler. Il se bat pour rééduquer sa parole et réapprendre à articuler.
Cet homme est le père de deux adolescents. “Je ne les vois pas souvent. Ils me manquent tellement !” me confie-t-il.
Cet homme travaillait autrefois. Il avait alors une vie normale, une famille. Aujourd’hui, il est enfermé dans ce pavillon psychiatrique.
Après la fin de mon travail, je suis rentrée chez moi avec les images de ces trois vies qui m’ont bouleversée... avec les mots de toutes ces vies que je croise.
Je pense aussi à cet homme dont j’ai parlé plus haut... que nous appellerons François et qui est rentré en chambre stérile depuis neuf jours.
Je suis allée le voir au tout début de son entrée à l’Hôpital. Je le lui avais promis. C’était son premier jour d’isolement. Je lui ai parlé à travers la vitre, avec le téléphone du couloir.
Il paraissait très ému de me voir. Je lui ai dit qu’il commençait un voyage et que je lui souhaitais bonne chance pour ces six semaines où il allait être enfermé, isolé dans cette pièce pour sa greffe de moelle.
Dans ses yeux, j’ai lu un grand espoir... La peur de ne pas survivre aussi. Mais l’espoir surtout. L’espoir de vivre grâce à cette greffe.
Ce soir, je pense aussi à Soeur Emmanuelle.
On l’a incitée à prendre congé des bidonvilles d’Égypte où elle a tant fait pour les plus pauvres. Elle vit maintenant dans le Sud de la France.
Je l’ai entendue parler sur l’origine de son engagement :
-Je ne voulais pas vivoter mais vivre pleinement. Tout donner et partager. Aujourd’hui, je peux partir en paix. Je sais qu’après moi, d’autres continueront. L’important, c’est d’ajouter sa goutte à l’océan d’amour. Il est important que chacun le fasse dans sa vie. Chaque goutte est importante.”
J'ai fait ces trois rencontres durant la semaine de prévention du suicide. Je pense très fort à toutes les familles qui ont perdu un proche par cette fin terrible. Chacun de nous est unique, unique à jamais. Chaque existence est une goutte de vie unique.
Chloé LAROCHE
La photo de fleur provient de ce lien :
http://www.gogoall.net/fonds/nature/f/fleurs/fleur_16.jpg
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SUR LE MÉTIER D'AMBULANCIER, MON MÉTIER :
https://sosmaman.20minutes-blogs.fr/ne-tirez-pas-sur-l-ambulance/
10:40 Écrit par chloe38 dans Ne tirez pas sur l'ambulance | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : maladie, handicap, ambulancier, écoute, suicide, cancer, tragédie, ambulance, accompagenement, route, conducteur, rencontre, voyage, soeur emmanuelle, témoignage, isère, espoir, courage, handicapé, acceptation, famille, parole, communication, blog, chloé laroche, écrivain internet, don, admiration, psychiatrie, hôpital, médecin, parcours malade, maladie mentale, chambre stérile, greffe, compassion, vocation, engagement, deuil, mort, vie, survivant, résilience | Facebook | |
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