14/05/2014
Un jour d'août, en Maurienne... Récit de la chute d'un ange de quatorze ans, jeune montagnard. Récit sur le destin et l'acceptation de notre impermanence. Notre vie est un mandala.
Bonjour à tous et toutes,
Je suis passionnée de montagne et je suis donc dépositaire de cette histoire que je souhaite partager avec vous.
Ces faits sont réels et marquent encore le seul rescapé de cette sortie en montagne, rescapé qui a pris de l'âge mais qui, à chaque 25 août, se souvient et pleure. Il avait seize ans à l'époque mais le destin lui a montré que la mort peut frapper à tout moment et qu'elle peut être terrible et brutale, nous ramenant à notre propre existence de vivants qui bien souvent nous pensons immortels, faisant s'écouler le temps comme si la plage de notre vie était infinie.
Un jour donc, il y a fort longtemps, dans les années quarante, en Maurienne, un jeune homme de trente-cinq ans environ décida d'emmener trois jeunes de quatorze, douze et seize ans pour faire l'ascension de la Croix des Têtes en Maurienne.
Il était prêtre et a fait partie de la Résistance, véritable héros de sa région.
Ce jour-là d'août, les quatre hommes laissèrent leur corde dans le sac et grimpèrent comme des chamois dans ces parois que je vous laisse apprécier dans le lien suivant :
http://laurentguerin.pagesperso-orange.fr/montagne/croix-tetes/croix-tetes.html
Le jeune prêtre avait proposé d'emmener Jean, un jeune garçon de quatorze ans qui souffrait d'asthme. "Le bon air de la montagne lui fera du bien", avait-il dit à ses parents.
Effectivement, lorsque Jean était en montagne, il allait beaucoup mieux et se trouvait transfiguré. Malheureusement, la montagne l'aimait tant aussi qu'elle l'a emporté.
Ils se trouvaient dans une montée de barre rocheuse, dans une paroi, non encordés, lorsque soudain le mauvais temps qui tournait à l'orage leur fit peur. Le meneur décida de redescendre les jeunes gens. Jean se trouvait devant, décalé un peu sur la droite. Il savait se tenir sur les rochers et grimper sur les parois comme un chamois. Mais lorsqu'il voulut redescendre, la pierre sous son pied céda et il chuta, sur plus de trente mètres.
Le jeune de seize ans le vit tomber et il se rappelle encore de ce corps disloqué, de ce cerveau éclaté, des membres écartelés par la paroi et les rochers en contrebas. Son ami était mort, si brutalement, si violemment. Sans qu'il ait pu lui dire adieu.
Il fit preuve d'un grand courage, protégeant en même temps le jeune de douze ans d'autres chutes, car avec le prêtre, ils durent porter le corps jusqu'au torrent le plus proche, avant d'aller chercher des secours pour emmener la dépouille. Ce fut horrible pour ces trois humains qui ne voyaient en la montagne que la résonance de leurs rires quelques heures auparavant. Ils pensaient au fait qu'ils ne s'étaient pas encordés. Seraient-ils encore vivants s'ils avaient été solidaires de leur ami avec la corde installée, emportant les quatre hommes dans un destin final, ou bien auraient-ils pu lui éviter cette chute terrible ?
Les parents du jeune décédé acceptèrent la mort de leur fils sans porter plainte ni chercher d'ennui au meneur de cette randonnée. Ils dirent que c'était le destin, sans vouloir faire porter sur quiconque le poids d'une responsabilité incombant au seul tort d'une pierre qui se décroche, entraînant la chute d'un ange.
Lorsque je contemple les créateurs d'un mandala de sable, j'observe qu'ils créent une oeuvre magnifique, comme la femme porte son bébé en elle durant neuf mois, pour ensuite le donner à la vie.
Puis, le mandala reste là durant des jours, offert à la contemplation de ceux qui savent l'apprécier, dans le silence des yeux qui savourent sa beauté. Jusqu'au jour où l'on ramasse le sable coloré, le ramenant en une urne qu'on offre à la rivière ou aux vents, tel l'être humain qui retourne à la source des âmes, après avoir offert le déroulement de sa vie aux regards des personnes proches qui resteront à jamais habitées par le mandala de son existence désormais finie ici-bas.
Chloé Laroche
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Images de Mandalas :
http://www.bing.com/images/search?q=mandala&qpvt=mandala&FORM=IGRE#a
06:01 Écrit par chloe38 dans Scoops et histoires vraies de Chloé | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : la croix des têtes, maurienne, montagne, chute, alpinisme, destin, vie, mort, montagnard, grimpeur, asthme, santé, espoir, pardon, acceptation, mandala, impermanence, mortel, pierre, rescapé, survivant, choc, chagrin, souvenir, savoie, more, deuil, perte, absence, regret, corde, encordé, jeune, adolescent, courage, drame, histoire vraie, parent, mamelles de beaune, passion, grimpe, talent, hommage, résilience, art, création, renoncement, abnégation, randonnée, cordée | Facebook | |
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31/10/2013
Suite n° 3 des Scoops de Chloé ... Histoire d'une chatte nommée Astuce, le gala de Sambo du Péage-de-Roussillon, l'émission TOUS ENSEMBLE, la Journée Mondiale de l'AVC, l'Euro Sabre...
Voici la suite numéro 3 de quelques scoops pour vous, petites infos, témoignage direct et histoires vraies que je me fais un grand plaisir de partager avec vous chaque semaine... avec mes déductions et réflexions personnelles.
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A-.
C'est l'histoire vraie d'une chatte que je vous raconte ce soir.
Une chatte qui s'appelait Astuce. Cette chatte faisait ses crottes partout dans la maison de son maître. Un jour, celui-ci en a eu assez et l'a mise dans sa voiture pour l'emmener très loin, afin de l'abandonner. Mais l'animal sauta de la voiture par la fenêtre, à une dizaine de kilomètres. Le maître rentra chez lui et attendit, sans trop y croire. Il n'attendait d'ailleurs rien.
Et puis, quinze jours plus tard, la chatte revint et fit son caca, en arrivant, sur le joli cahier d'un enfant de la famille du maître. C'était un beau cahier, empli de merveilleux dessins d'enfant. Le maître fut furieux. Mais il garda la chatte.
Cependant, elle resta toujours la même, faisant ses besoins partout. Alors, le maître prit un jour la chatte et la mit dans un petit carton. Puis il alla à cinquante kilomètres de là. Une rivière allait le séparer de la chatte. Il déposa la chatte dans un quartier riche et la laissa, puis rentra chez lui. Il ne revit jamais la chatte, mais se rappela toute sa vie qu'un jour, il l'a jetée dans la neige en lui faisant faire deux loopings et qu'elle plongea dans la matière blanche, sur ses quatre pattes ébahies. C'était l'histoire d'une chatte appelée Astuce qui savait ressembler à Spiderman, lorsqu'elle était lancée contre un mur, agrippant de toutes ses griffes le revêtement des parois.
(Je dédie mon histoire à tous les animaux martyrisés, mal-aimés et abandonnés).
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B-.
J'étais samedi soir dernier au Gala de Sambo du Péage-de-Roussillon, avec une première partie artistique sensationnelle, en la présence du groupe de danse des Coyotes Crew, de Alizee Trio avec Luc Garcia à la batterie, lequel n'a que douze ans et joue comme un chef, ainsi que Bastien Villon et son co-équipier Gwendal Peyzerat, excellent groupe et chanteurs.
Il y a eu aussi un défilé de mode sur les créations de Sébastien Réguillon, avec la participation des danseuses, danseurs et chanteurs, pour la marque Dragon Fashion Wear. Nous avons eu le privilège d'avoir une histoire du Sambo, sport qui est né de la Lutte, lutte que j'ai pratiqué moi-même au club de lutte de Hoche à Grenoble, après celui de l'avenue Jean Perrot.
Monsieur Jalabert, ancien grand lutteur, était présent et nous a expliqué les règles de la Lutte, avec un combat en direct. Puis les combats de Sambo ont pris le relais et ont terminé la soirée, soirée organisée par le Fight Club du Pays Roussillonnais et le Russian Style Fighting. Un des grands responsables du Sambo russe a dit ce soir cette belle phrase : "Nous faisons la paix entre nos pays dans le combat, à travers la rencontre du Sambo et de la Lutte."
Nota : si vous voulez voir les photos que j'ai prises en plus net et en grand format, vous pouvez aller voir mon article de samedi soir sur ma page Facebook ....
https://www.facebook.com/chloe.laroche.33
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C-.
J'aime l'émission "TOUS ENSEMBLE", rendez-vous hebdomadaire de la solidarité sur la TV, dans laquelle Marc-Emmanuel rassemble des bénévoles afin d'aider une famille à finir leur maison pour y vivre dedans. Cette émission montre à quel point les forces de l'entraide sont encore présentes dans notre monde voué souvent à l'égoïsme, l'individualisme et l'égocentrisme, et je dirais même plus à l'indifférence.
Dernièrement, les bénévoles ont aidé à la Rochelle une mère courage, Sandra, endeuillée par le décès de son compagnon, à terminer sa maison afin de pouvoir élever ses deux fils dans la sérénité.
J'ai remarqué en regardant cet épisode combien les femmes qui sont intervenues bénévolement ont été courageuses et dévouées ; j'ai remarqué notamment des femmes plombières.
Bravo à tous ces bénévoles. Bravo à l'énergie de Marc-Emmanuel qui orchestre tout cela.
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D-.
Le 29 Octobre était proposée la Journée Mondiale de l'AVC afin de faire connaître au public les signes d'alerte de l'Accident Vasculaire Cérébral. Car c'est la rapidité d'intervention médicale qui permet au patient de s'en sortir... en cas d'attaque.
Dans mon métier de taxi médical, je transporte une personne qui a vécu une négligence grave de la part d'un médecin qui l'a laissé repartir de son cabinet avec un bras tout mou et sans vie.
Cette personne a fait un AVC aussitôt après et il est en rééducation depuis quatre années. Il ne pouvait plus parler, ne pouvait plus marcher et aujourd'hui, par la force de sa volonté, il arrive à avancer tout doucement sur une pente ascendante de progrès gagnés au prix de nombreux efforts.
Mais si le médecin en question avait eu en tête les signes précurseurs de l'AVC, c'est le Samu qu'il aurait dû immédiatement appeler et en extrême URGENCE !
Il y a des signes d'alerte contenus dans les AIT et prévenant un éventuel AVC que chacun devrait connaître par coeur pour aller directement aux Urgences afin de se faire traiter :
"Un accident ischémique transitoire (AIT) est un accident cérébral dont les symptômes parfois furtifs passent inaperçus. Pourtant, ils représentent de véritables signaux d’alerte puisque près d’un tiers des accidents ischémiques durables ou infarctus cérébraux sont précédés d’un tel épisode.
Les symptômes des AIT sont brefs et durent par définition moins de 24 heures :
-Paralysie d’un membre ou d’un côté ;
-Baisse brutale, unilatérale de la vision ou vision double ;
-Troubles de la sensibilité d’un membre ou d’un côté ;
-Troubles du langage, difficulté à parler ;
-Troubles de l’équilibre
-Troubles de la compréhension."
Consulter :
http://www.doctissimo.fr/html/dossiers/avc/
sa_4726_avc_alerte.htm
Je vous conseille aussi cet excellent article, dans lequel Maxisciences donne la parole à Philippa Lavallée, neurologue au centre d’accueil et de traitement de l’attaque cérébrale à l’Hôpital Bichat à Paris :
http://www.maxisciences.com/avc/avc-journee-mondiale-chaque-minute-compte-les-effets-sont-immediats_art10057.html
L'AVC en lui-même se détecte au début par trois signes importants :
- Troubles de la parole (difficultés à trouver les mots ou à les exprimer).
- Inertie d'un membre (perte de la motricité et de la force d’un bras, d’une jambe, ou de la totalité d’un côté du corps).
- Paralysie du visage (déviation de la bouche).
"D’autres symptômes peuvent survenir comme des troubles de la vision, une perte d'équilibre, des pertes de connaissance, des nausées ou des vomissements, des maux de tête."
(voir l'article :
http://www.e-sante.fr/accident-vasculaire-cerebral-avc-prevention-signes-alerte/breve/322)
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E-.
En regardant l'émission "Cauchemar à l'hôtel", j'ai appris que certains lieux pouvaient donner à manger à des clients, au sein d'un restaurant, des oeufs datant de deux mois et du saumon largement périmé... Tout cela pour faire des économies.
Philippe Etchebest est parti en mission dans un hôtel d'Aix-les-Bains afin de faire rentrer dans le droit chemin cet hôtelier qui depuis 1968 et à l'âge de 71 ans faisait tourner son établissement avec son équipe.
Les femmes de chambre ont appris avec Philippe à ne pas nettoyer les verres de la salle de bains avec l'éponge des WC. Laquelle éponge servait d'ailleurs à tout. Sans compter que la vaisselle n'était pas lavée à l'eau chaude ni avec du liquide-savon.
Philippe Etchebest a réussi à remonter cet hôtel en y faisant entrer un ouragan de colère et de reconstruction. Un véritable Shiva en action !
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F-.
Essayez un jeu pour apprendre à sauver les autres :
http://www.stayingalive.fr/
"Pour apprendre les bons réflexes et les bonnes techniques, Dassault Systèmes et Ilumens ont créé l'Expérience 3D Staying Alive. Jouant le rôle d'un témoin, vous avez 4 minutes pour réagir, appelez les services d'urgence, effectuer un massage cardiaque et utiliser un défibrillateur.
Staying Alive 3D a été lancé pour soutenir la Journée mondiale du cœur organisée par l'Organisation mondiale de la santé.
Alors que seulement 3% à 4% des personnes survivent à un arrêt cardiaque en France, ils sont près de 30% à Seattle, grâce à une formation de base enseignée à l'école et à l'installation massive de défibrillateurs dans les lieux publics, au travail ou simplement dans la rue. Les crises cardiaques se produisent principalement à la maison ou au bureau et, dans 80% des cas, sans personnel médical autour ce qui signifie que tout le monde (y compris les enfants) ont besoin d'être formés."
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Leur professeur avait imaginé un immense gâteau en carton d'où sortaient tous les jeunes élèves d'escrime et de sabre, se projetant tous ensemble hors du gâteau, sous une pluie fantastique de confettis. Ils ont ensuite saisi les drapeaux de différents pays afin de faire une haie d'honneur aux jeunes champions et championnes.

Cette rencontre a été magique et très réussie. L'équipe régionale d'escrimeurs, d'escrimeuses et de porteurs de sabre est très dynamique et riche en jeunes espoirs.
La rencontre voulait donner une autre image de ce sport, qui est souvent victime d'un a priori BCBG et élitiste. Elle a réussi son pari... même si l'on sait qu'elle a coûté des milliers d'euros aux différents partenaires et à la municipalité, que l'on peut remercier pour ses efforts concernant ce sport.
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Je vous remercie de m'avoir lue et de vous tenir régulièrement informés de mes écrits.
Chloé LAROCHE
03:05 Écrit par chloe38 dans Scoops et histoires vraies de Chloé | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : eurosabre, meylan, escrime, avc, signes alerte, samu, journée mondiale avc, accident vasculaire cérébral, paralysie, rapidité des secours, médical, médecin, témoignage, chat, abandon, spa, histoire vraie, maltraitance, animal, gala de sambo, sambo, lutte, jalabert, batterie, trio alizee, staying alive, jeu sauvetage, apprendre, sauver, massage cardiaque, gestes premiers secours, cauchemar à l'hôtel, tous ensemble, télévision, solidarité, entraide, marc-emmanuel, fight club, le péage-de-roussillon, luc garcia, surdoué, enfant, musique, scoop, actualité, sébastien réguillon, dragon fashion wear, coyote crew, philippe etchebest, aix-les-bains | Facebook | |
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21/11/2012
Pour Aliona, jeune femme russe qui s'est suicidée par amour... Le massacre des roses de l'amour.
ALIONA______________
Aliona, je pense à toi
tu es partie l'âme brisée
à cause d'un homme au coeur muré
dans l'autre monde tu t'es enfuie
Aliona, tu étais belle
spirituelle souriante joyeuse
l'amour a brûlé ton essence-ciel
tu t'es donnée sans retour
Aliona, tu t'es offerte
à un homme qui t'a détruite
il aimait ton amour sans t'aimer
cela le rassurait, l'honorait
Aliona, tu as cru
en la sincérité de mots hypocrites
et tu es morte de douleur
car l'amour cruel tue
Aliona, tu es de celles
qui donnent sincèrement
mais trop sensibles et pures
meurent comme les roses
Aliona, tu as pensé
que l'éternité valait mieux
qu'un présent ôté de la présence
de l'être chéri, choyé
Aliona, tu es partie trop vite
à cause de l'égoïsme d'un homme
qui s'est servi de ton être
pour faire exister son néant
Aliona, tu es comme cette femme
violoniste jeune et belle
ayant sauté d'une falaise
pour un chagrin d'amour
Aliona, je pense à toi
je voudrais que plus personne
ne se détruise par amour
surtout pour un homme vain
Aliona, tu vivais en Russie
morte pour un homme d'ici
venu de mon pays
pour voler ta vie
Aliona, je prie pour toi
pour que les cieux te prennent,
te pardonnent ce geste insensé
de mourir pour un amour sans issue.
Aliona, la rose de ton coeur
s'est flétrie de chagrin
l'amour peut tuer
il faut que vous le sachiez...
Vous, hommes de peu d'amour, de peu de générosité, de peu d'humanité et de loyauté.
Chloé Laroche__________
___________________________
de l'amour_________________
"Je veux rester
Maître d'oeuvre
De ma vie,"
a dit un jour un monsieur
à une dame qu'il aimait.......
"Aussi je te quitte
car je t'aime
et ainsi je demeure décideur".
Même si... être
maître d'oeuvre
cela veut dire
fouler aux pieds
les roses de l'amour
les mains enlacées
les mots tendres
les regards échangés.
Des maîtres d'oeuvres
Il y en a plein le monde
Mais ils ne construisent pas
Ils détruisent sans relâche
Semant la discorde, le néant
Et les larmes amères
Des maîtres d'oeuvres
Il y en a plein l'époque
"Maîtres de leur vie"
En égoïsme solitaire
Au mépris des sentiments
Et du respect de l'autre
Des maîtres d'oeuvre
Il y en a plein la Terre
Jouant avec les coeurs
Multipliant les conquêtes
Éphémères chimères
De sourires narcissiques
Maîtres d'oeuvre
En construction de mirages
Gardez votre triste monde
Où l'amour, le vrai, est absent
D'où l'amour, le vrai, s'est enfui
Jusqu'au bout du désert nu
Des âmes meurtries.
Chloé Laroche
06:32 Écrit par chloe38 dans Anti-suicide et mémoire des suicidés, Quand l'amour dépasse l'entendement | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : aliona, russe, femme russe, russie, écrivain, histoire vraie, compagne de russie, rencontre, amour, illusion, trahison, suicide, déception, mensonge, femme, homme, séducteur, france, roses, destruction, manipulation, danger, internet, love, mort, sentiment, fragile, sensibilité, promesse, néant, chasseur femmes, protection, dépendance, vie, espoir, guérison, resilience, voyage, égoïsme, sexe, sensation, plaisir, objet, femme objet, plan cul, mariage, couple, colère, chagrin, séparation | Facebook | |
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10/04/2008
SOS d'une maman et conductrice de taxi sur Grenoble
LE PREMIER ARTICLE DE CE BLOG !!
Bonjour à vous qui me lirez. Je jette cette bouteille-blog à la mer. Pourquoi ? Parce que je vis des choses trop difficiles pour les garder dans mon coeur. Et aussi pour donner du courage à d'autres en donnant l'exemple de ne pas sombrer. Il y a eu aussi trop d'injustices ces derniers temps dans ma vie pour ne pas en parler.
Je suis conductrice de taxi spécialisé pour handicapés physiques et mentaux ainsi qu'ambulancière diplômée. Après un congé parental de trois ans, j'ai repris le 3 mars un travail en contrat à durée indéterminée. Je suis la maman solo d'un garçon de trois ans et de deux filles de quinze ans, recueillies en Roumanie et au Bénin.
Je transportais six fois par semaine trois jeunes et adolescents handicapés mentaux dans mon taxi, pour les emmener dans un IME ou les ramener à leur domicile. Le trajet total pouvait durer une heure et demi avec eux, selon les bouchons. Le 11 mars, un des ados m'a frappée violemment, se jetant sur moi sans raisons. J'ai pu stopper le taxi et arrêter le jeune par la voix et l'autorité dont j'ai fait preuve. Puis je suis repartie. J'ai pris la voie rapide et là, de nouveau, il s'est jeté sur moi et m'a frappée par de violents coups de poings, très agressifs. J'étais à 110 kilomètres heure sur l'autoroute et j'ai eu très peur. Je ne pouvais pas me défendre et il fallait que je garde la maîtrise du véhicule. J'ai crié pour qu'il arrête. Il s'est mis sur le côté et n'a plus rien fait. J'étais en larmes et très choquée. j'ai appelé les pompiers sur le portable et ils m'ont conseillée.
Arrivée à l'IME, j'avais très mal à l'épaule droite et j'étais très perturbée psychologiquement de ce que je venais de vivre. Je suis allée le signaler au directeur de l'IME, lequel a été plutôt froid, me disant que si je ne faisais pas l'affaire, il fallait réfléchir et qu'il payait "assez cher ma patronne pour que ça se passe bien".
Il faut dire que j'étais à l'essai pendant un mois jusqu'au 2 avril. Je suis allée aux Urgences, où ils m'ont gardée plusieurs heures, car je me sentais mal et j'avais des signes de faiblesse cardiaque (douleurs au bras gauche, à la poitrine, opression, malaise). Une psychologue est venue m'entendre. La patronne m'a appelée, affolée. Elle m'a fait comprendre que je devais reprendre le plus tôt possible, car sinon elle ne pourrait pas me garder, car elle perdrait des contrats. Elle m'a avoué aussi que ce jeune l'avait déjà frappée, d'un coup de poing, mais elle ne l'a plus jamais redit par la suite, gardant cela pour elle. Elle s'était aussi bien gardé de me le signaler avant, afin que je me méfie. Ce jeune autiste qui m'a frappé est très costaud et déjà d'un certain gabarit. Sa maman voulait qu'il soit placé devant dans la voiture, donc il était assis sur le siège passager.
Pour arranger la patronne, je n'ai pas utilisé tout mon arrêt d'accident du travail, un jour seulement, et j'ai repris le travail le surlendemain. La patronne m'a demandé de transporter à nouveau le jeune qui m'a agressée, mais en le plaçant à l'arrière du taxi. Une semaine après, je recevais un coup de poing de sa part, dont j'ai fais part à la patronne. Deux jours après ce coup de poing, il sortait son sexe à l'arrière et le montrait à l'autre jeune autiste. Il semblait très agité et je l'ai signalé. Enfin, le 25 mars, après avoir ramené à leur domicile ses deux camarades, je me suis retrouvée seule avec le dénommé Killian. Nous étions à la sortie de Vif, près de Grenoble. Il s'avance, tirant sur sa ceinture, et m'attrape par derrière pour me secouer et puis me frappe à la nuque et en haut du dos violemment, côté droit. Je m'arrête sur le côté et sors de la voiture. J'avais déjà onze heures d'amplitude de travail et avais eu une dûre journée, depuis sept heures du matin, prise du premier client. Là, il était six heures du soir et je devais aller chercher mon fils à la crèche après.
J'appelle les pompiers, lesquels ont appelé ma patronne. Je dis à celle-ci que je ne peux pas continuer comme ça, que c'est trop dangereux et que je suis très choquée. Elle essaye de joindre les parents du jeune, sans succès. Elle me propose de venir, mais que dans ce cas, je dois aller faire une course sur l'hôpital, en remplacement, à plus d'une demi-heure d'ici. Je n'étais pas en état et de plus, je pensais à mon fils. Alors je lui ai dit non pour l'hôpital. Elle m'a dit : "Dans ce cas, tu prends sur toi, et tu l'emmènes." J'ai accepté.
Dix kilomètres plus loin, Killian se précipite sur moi de l'arrière et m'assène un grand coup vers les cervicales, à droite du cou. Je crie pour qu'il s'arrête. Là, je stoppe le taxi. La patronne me rappelle ; je lui dis que je me suis arrêtée sur le bord de la route et que j'attends les parents sur place. Je ferme le taxi et je sors à l'extérieur, laissant Killian dedans. Je suis très mal, je pleure, très choquée, désemparée.
La maman arrive au bout d'un moment et sans un mot de réconfort ou de compréhension, me crie dessus en sortant son fils du taxi. "C'est une question d'autorité. C'est de votre faute. Vous ne savez pas y faire. Depuis quinze jours, tout va mal à cause de vous. Mon fils n'a jamais fait ça avec personne."
Je l'ai laissée dire. C'est une maman qui a un jeune handicapé adolescent, autiste, avec des comportements difficiles, des gestes qui vont dans tous les sens, qui ne communique pas. Killian grandit. Ses parents sont inquiets au fond d'eux, car voyant ces réactions, ils ne veulent pas y croire. Déjà lors de la première agression, sa mère a dit : "Non, ce n'est pas vrai, mon fils n'aurait jamais fait cela." À tel point que ma patronne m'a appelé, le 11 mars, me disant : "Chloé, il faut le dire si c'est grave ou pas. Si c'est pas grave, ça rassurera la maman, car elle a peur qu'on lui donne des médicaments, qu'il n'a jamais eu encore." Cela m'a choquée. Je me suis sentie reléguée au rôle de menteuse ou de profiteuse du système, qui simulerait une agression pour avoir un accident de travail en poche. Je venais de passer des heures aux Urgences et on ose me demander si ce n'est pas grave..... !!!!!?
Le soir du 25 mars, je suis allée chez le médecin. J'ai été arrêtée une semaine. Je suis revenue travailler le 1er avril. Tout s'est bien passé. La patronne m'a dit que je ne referais plus le transport de Killian pour l'instant.
Et puis le 2, elle me dit de passer chez elle. Elle devait me donner ma paye. Elle me dit : "J'ai une mauvaise nouvelle. Je ne te garde pas." Elle a ajouté : "Je suis très contente de toi. Il n'y a rien à redire. Mais je ne peux pas te garder. Un jour, tu sauras peut-être pourquoi. Mais je ne peux pas t'expliquer." J'étais effondrée. C'était, hélas, le dernier jour de mon mois d'essai.
Tout cela pour en arriver là ! Ces agressions difficiles à gérer depuis un mois et puis voilà... Plus rien. Je perds mon travail. En plus, depuis janvier, ma patronne m'avait fait promettre de bien être présente pour elle début mars, aussi j'avais refusé une autre proposition de travail pour ne pas la trahir. Et là, je me sens trahie, à un point inimaginable. Car je sais au fond de moi que mon départ a un lien avec les agressions et... c'est injuste.
Cela s'est passé il y a une semaine. J'ai su depuis qu'on ne peut pas renvoyer un salarié durant des soins encore en cours après un accident du travail, même dans le cadre d'une période d'essai.
Le Syndicat des Taxis m'a lancé de son côté : "Madame, vous apprenez à l'examen que personne ne peut vous obliger à prendre dans votre véhicule un individu que vous ne désirez pas transporter."...........
Les responsables du Syndicat ont oublié de souligner que la majorité des taxis sont patrons... pas salariés !!! Et qu'un salarié taxi n'a qu'à se taire et accepter toute course que lui demande son patron.
....................................
Depuis, il y a d'autres choses très difficiles dans ma vie.
Mon coeur est trop gros pour que je vous en parle tout de suite.
Mais mon fils vient de perdre son papa, qui devait être opéré lundi soir, d'une tumeur cancéreuse, à la Clinique des Cèdres à Échirolles.
Il est mort sur la table d'opération d'une erreur chirurgicale.
La tumeur était proche d'une artère, laquelle a été sectionnée.
Il s'est vidé de son sang. Parti inconscient.
Je dis erreur, ou faute médicale, car ils le savaient que la tumeur était grosse. Ils ont essayé, malgré tout, l'opération pour le sauver, mais au final, on lui a enlevé ses derniers moments.
Le père de mon fils avait 47 ans et mon fils l'aimait.
"Mon papa, c'est mon papa. Ce n'est pas le papa d'autres enfants. C'est mon papa."
Une psychologue m'a dit : "Maintenant, vous êtes liés à jamais avec cet homme, par le ciel et la terre, en cet enfant, votre enfant. Plus tard, il dira à ses enfants : Voilà, c'était cet homme et cette femme qui se sont aimés et qui ont fait que je suis venu."
Un grand trou dans mon coeur s'est creusé quand j'ai annoncé le décès de son papa à mon fils.
Hier, il l'a vu une dernière fois, au PFI. Je lui ai bien expliqué les choses, avec les conseils d'une psychologue formée au deuil et à l'accompagnement des survivants.
Mon fils l'a regardé un court instant. Il a vu ses yeux fermés. Que son père ne parlait plus. Il m'a vu poser des roses près du corps. Puis il s'est échappé et a grimpé sur un fauteuil, pour rejoindre la vie, dans le sourire innocent de l'insouciance.
Mon ex-compagnon, étendu sous un drap, était à l'endroit où se trouvait Océana, la fille que j'ai perdu il y a onze ans.
C'est lorsque nous sommes sortis à l'extérieur que la colère est sortie dans le coeur de mon fils. Il a jeté son doudou et de ses poings m'a frappée. Hier soir aussi, poussant son assiette : "Je veux mon papa."
Chloé LAROCHE
Voir mon article : "Ultime adieu au père de mon fils" :
https://sosmaman.20minutes-blogs.fr/archive/2008/04/11/
adieu-au-pere-de-mon-fils.html
et l'article concernant les agressions sur les ambulanciers :
https://sosmaman.20minutes-blogs.fr/archive/2008/07/15/
pour-cyrille-jeune-ambulancier-decede-mon-temoignage-d-ambul.html
NOTA : la photo de l'enfant est celle d'un petit garçon d'Inde ; ce n'est pas celle de mon fils.
11:25 Écrit par chloe38 dans Ne tirez pas sur l'ambulance | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : agression taxi, autisme, taxi, ambulance, vsl, handicap mental, ime, deuil, deuil d'un papa, cancer, femme taxi, solitude, injustice, témoignage, opération, décès papa, deuil enfant, blog, chloé laroche, premier article blog, vérité, clinique cèdres échirolles, chirurgien, parole, expression, isolement, écrivain, écrire, parler, dire, mots, paroles, fils, maman, drame, raconter, histoire vraie, patron, taxi ambulance, transport, coup, urgence | Facebook | |
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